Par Mustang - 23-11-2008 21:19:59 - 5 commentaires
Orgères ou la vraie vie?
Il est 14h00, je roule vers Orgères. Ce samedi de novembre, qui peut aller à Orgères? Le temps est glacial et il pleut. Pourtant, nous sommes sans doute plus de 200 à converger vers cet insignifiant village, près de Gacé, niché en haut d’une colline. Il s’agit du 3e cross de la saison FSGT61, le plus éprouvant du circuit. Pourtant, tout à l’heure, enfants, femmes et hommes vont s’élancer à travers champs et prés pour se défier.
A bord de ma voiture, ont pris place Barthé, très jeune conseiller municipal UMP d’Alençon et Loulou, cégétiste bon teint et ancien de Moulinex. Hier, ils étaient déjà côte à côte au repas qui a fait suite à l’AG de mon club! La discussion roule sur les compétences de la Communauté urbaine d’Alençon, la plus petite de France, 50 000 habitants, face à des mastodontes comme Marseille ou Lyon! Barthé nous relate sa réunion, le week-end dernier, à Brest qui regroupait les communautés urbaines de France.
Barthé en plein effort
Nous arrivons à Orgères. La tâche n’est pas aisée pour garer la voiture sur l’étroite route. Nous nous changeons et ensuite nous nous dirigeons vers le champ qui accueille ce 3e cross. Le cadre est différent mais les acteurs sont les mêmes. Que des visages connus! L’air est vif, aussi nous décidons de suite de partir pour l’échauffement. Nous connaissons le parcours. Au bout du premier champ, tout en devers, au chaume haut, nous arrêtons pour encourager les jeunes qui en finissent. J’aperçois Jonas, un élève de ma classe qui peine dans la terrible montée du deuxième champ. Je lui crie des encouragements, sa maman se tient derrière la rubalise. Je vais lui faire la bise.
Nous continuons notre reconnaissance. En quittant le deuxième champ, nous empruntons sur une cinquantaine de mètres une route pour gagner un herbage. Le circuit continue par la traversée d’un petit bois puis c’est une descente au fond du vallon. Ensuite, il s’agit de remonter tout cela. L’ascension dans le pré suivant se fait par paliers, heureusement; puis c’est une petite descente, un passage boueux pour accéder au premier pré, et c’est le retour par la route de tout à l’heure. On pique ensuite au fond du champ, lui aussi tout en dévers, dans du chaume qui est loin d’être ras. Ensuite, il faut remonter. Cette année, ils sont allés jusque le long de la haie, si bien que la distance à remonter est encore plus importante que les années passées. Avant de revenir vers l’arrivée, nous nous arrêtons pour saluer Christian et Jean-François, venus en spectateurs.
Nous repartons à la voiture pour nous mettre en tenue de course. Allez, on va courir les cuisses nues mais on garde les maillots manches longues! Bien sûr, il s’agit d’avoir des pointes ici. Barthé n’en a pas! Il va bien s’amuser à patiner et à dépenser de l’énergie pour garder ses appuis. Les filles sont parties. Je repars avec Loulou pour un petit tour de champ, histoire de ne pas se refroidir. Voilà, les filles reviennent de leur périple. Une jeune est en tête, puis vient notre Mireille poursuivie par Laurence Leboucher, la championne du monde de VTT. Cette dernière a pris du poil de la bête depuis son premier cross à Gesnes. Elle est dix mètres en arrière. Il reste une petite grimpette et 20 mètres de plat. Mais Mireille, comme à son habitude court sans pointes! Laurence remonte sur elle dans la pente; Mireille, dans le dernier virage dérape et se fait passer par sa poursuivante. Elle l’aura mauvaise surtout qu’elle avait prodigué des encouragements à la championne de VTT mais, pour celle-ci, pas de sentiment, c’est la compétition!
Je reviens vers l’aire de départ. Je vais saluer Yvan, un junior très prometteur. C’est un solide grand gaillard qui manifeste beaucoup d’enthousiasme pour la course à pied! C’est la première fois qu’il vient à Orgères. Comme il le dira par la suite, ça rien à voir avec un cross FFA! Il finira 4e au scratch! Les hommes se rassemblent derrière la ligne de départ. Je salue ceux que je n’avais pas encore vus. Comme d’autres, je vais faire une dernière petite vidange le long de la haie. Loulou est à mes côtés. Comme d’habitude, on blague avec les autres. Puis, sans crier gare, c’est le départ! Loulou est surpris car il va falloir qu’il remonte beaucoup de concurrents pour assurer sa course. Bon, moi, je n’ai pas ce souci. Allez c’est parti. D’abord nous effectuons une petite boucle dans les deux premiers champs. Le peloton fort de 170 coureurs dont 36 pour le court s’est déjà bien étiré. Après avoir décrit des « s » dans le chaume grossier du deuxième champ, il faut remonter. Mince, je sens une douleur derrière la cuisse droite. Bon, ce n’est pas avec ça que je vais faire péter le chrono. Déjà, à Avranches, samedi dernier, j’avais senti une petite alerte. Je vais réduire la foulée et je vais bien voir. Je redoute les prés pentus de la deuxième partie, cela m’ennuierait de devoir abandonner! Nous rejoignons la route. Avec les pointes, c’est pas mal. Le mieux est quand même de courir sur le bas-côté. Puis ce sont les prés. Dans la descente, pas moyen de tenir, la douleur est tenace mais supportable. Je suis alors en petites foulées. Je vais bien voir. C’est la remontée. Wilh est en haut, accroupi pour saisir dans l’objectif de son appareil photo tous les acteurs de ce cross. Il est venu en voisin pour une fois! Chaque week-end, il avale des kilomètres pour couvrir les courses de la région, et quand je dis la région, il s’agit de la Normandie! Certes, il a quelques complices qu’ils l’allègent dans cette tâche! Aujourd’hui, il est à Orgères, demain matin, il sera à Caen pour la course entre deux « O » et demain après-midi, je le retrouverai à Briouze pour les foulées de cette bourgade. Je vais gâcher mon reportage photo par une erreur stupide de réglage! Son site, normandiecourseapied.com est remarquable. Dès le dimanche soir, et au plus tard le lundi, le coureur peut retrouver le résultat de la course à laquelle il a participé ainsi que le reportage photo. On y trouve également le calendrier détaillé des courses de la Normandie ainsi qu’un forum de discussion. Le taux de fréquentation de ce site prouve bien son importance pour la communauté des coureurs normands.
Je continue mon périple. Après le passage des féminines et du gros de la troupe, le terrain s’est considérablement dégradé mais j’ai vu pire ici! Comme d’habitude, dans ces cross, chacun trouve rapidement sa place. Il s’agit alors soit de grappiller une ou deux places, soit de défendre sa position. Depuis le début de saison, je suis plutôt en fond de peloton!! Par rapport à l’an dernier, j’ai perdu en moyenne une vingtaine de places. C’est vrai, je me demande en courant ce que je fais là. J’en bave, j’ai mal à la cuisse, j’ai le souffle court! Il fait froid, le terrain est épouvantable. Pourtant je continue. Sur la route, je croise la tête de course. Yvan est déjà 4e, je l’encourage, Michel, un VH1 qui est revenu à mon club FFA le suit. Je l’encourage également.
Dans le champ, Jonas et son frère Enzo, à leur tour, m’encouragent. Puis c’est Mireille qui crie après les coureurs, elle n’est pas pingre de ses encouragements mais elle oublie les noms des coureurs, alors ce sont des « allez, Bidule » ou des « vas-y, Machin »! Bon, c’est la fin de la première grande boucle, ceux du cross court s’arrêtent là. J’entame la deuxième grande boucle. Les écarts entre coureurs sont importants. Il n’y a plus qu’à assurer au train. Un coureur va cependant me remonter mais moi-même vais en remonter deux dans cette dernière partie. On a les consolations que l’on peut! A nouveau sur la route, je recroise la tête de course! Comme ça, je participe au spectacle! Cela va un peu mieux, la cuisse se fait discrète. Wihl est toujours là à mitrailler. Je reviens sur la partie goudronnée. Ah, les commissaires retirent déjà les plots oranges qui séparaient la chaussée. Je plonge dans le champ, une remontée qui me stoppe presque à son sommet puis c’est le retour vers la ligne d’arrivée. Voilà, c’est terminé. Je regarde mon chrono. Euhh!!, 4 mn de plus que l’an dernier!!!! Eh beee!
Je file me changer à la voiture et ensuite direction la petite salle des fêtes pour le chocolat chaud et les gâteaux. Nous sommes bien à l’étroit dans cette salle mais la bonne humeur est de rigueur! C’est ensuite le retour sur Alençon.
Par Mustang - 16-11-2008 18:53:30 - 1 commentaire
Sur la route du mont-Saint-Michel, le pélerin est humble!
De bien belles tonsures toutes monacales!!!
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Par Mustang - 09-11-2008 20:30:19 - 5 commentaires
Bon, deuxième cross de la saison ! Il pleut. C’est à Gesnes, dans le fin fond sarthois que ça se passe ! Le parcours est sympa, d’abord autour du terrain de foot local puis on part dans un champ pour remonter dans un bois par une montée casse-patte, on en sort en lisière , descente le long d’une haie puis remontée vers le petit bois pour une deuxième grimpette un peu moins casse-patte puis descente dans un champ, et on remonte pour retourner vers le terrain foot, à faire trois fois. Voilà donc le décor! Je me gare dans un pré pentu. Prudent, je mets la voiture dans le sens de la pente. Le terrain de jeu n’est pas identique, mais les acteurs sont les mêmes !
On se salue tous. Je pars avec Riah50 faire le tour des lieux ! Bon, ce n’est pas boueux ! C’est toujours ça. Les gamins sont partis, le Lutin les pourchasse avec son appareil photo. A l’arrivée, Bin se fait enrhumer dans les derniers mètres. Il y a 15 jours à Rânes, c’était lui qui était premier. C’est de la saine émulation !
Les filles partent à leur tour. Je repars derrière pour faire chauffer la machine. 15h45, c’est notre tour. Il ne fait pas froid. Bon, je me place derrière, inutile de gêner ! C’est parti ! Le tour du stade puis on file pour la première grande boucle. Comme le circuit tournicote finalement pas mal, cela permet de voir la tête de course et où en sont les copains ! Je me rends compte assez rapidement que je manque de caisse ! Ce n’est pas nouveau ! L’enjeu va être donc simple pour moi, ne pas me faire rattraper par la tête de course et essayer d’en doubler ! Comme d’habitude, je me fixe des petits objectifs. Aux passages stratégiques, Christian, Bin et les filles encouragent ! Mêmes les copains qui courent m’encouragent lorsque nous nous croisons dans les méandres du parcours ! La première côte casse-patte calme bien les choses ! Ensuite, il suffit de courir, quoi !! Mais ce n’est pas les mêmes sensations qu’en trail. Là, il faut aller à fond ! Euh, pour moi, certes, j’essaie d’aller à une allure certaine mais je ne veux pas me mettre dans le rouge ! Je n’ai pas le même plaisir qu’en trail. Enfin, cela fait de la qualité, comme on dit ! Mais, en vérité, c’est surtout pour être avec les autres, passer un bon samedi après-midi au bon air !
Le troisième tour arrive, le peloton s’est considérablement étiré. Chacun retrouve sa place. En vérité, il n’y a guère de suspens! Je ne me suis pas fait rattraper! Bon, je commence à trouver un rythme. Maintenant, les seuls claquements que j’entends sont ceux de la rue-balise dans le vent ! Eh oui, Les spectateurs ont rejoint l’arrivée pour les cadors ! Il pleut. J’essaie de suivre le gars qui est devant moi. Je le sens presque à ma portée. Je reviens sur lui le long du terrain de foot. Dernière ligne droite, il garde 10 m sur moi. Tant pis, je finis en 37mn. Ce n’est pas glorieux ! Mais il y en encore un peu de monde derrière moi ! Je rejoins le vestiaire pour me changer et ensuite prendre mon chocolat chaud et goûter aux gâteaux des copains du club. En repartant, on se perd dans la campagne ! Ça promet pour la prochaine course d’orientation, samedi. Finalement, on revient par la route que j’avais empruntée en avril dernier, lors du relais nocturne de la Mégatoff.