Par Mustang - 09-02-2018 17:54:53 - 4 commentaires
Déjà l'autre jour, à la sortie dominicale en forêt avec le Lutin et les copines, j'avais retrouvé goût à fouler les chemins bien boueux de l'Ecouvie. Si bien que dans la semaine, je montais à Médavy, non pas par la route mais par "mon"chemin, droit dans le pentu ! J'avais bien galéré dans la boue mais heureux d'avoir osé revenir sur ce parcours que j'empruntais si souvent "autrefois" !
Ce vendredi, il a neigé sur Alençon. Et cet après-midi, le soleil donne. Je suis un peu désoeuvré entre deux championnat de France. Ni une, ni deux, j'enfile les runnings et direction l'Ecouvie pour une petite sortie en solitaire dans les chemins et les singles tracks enneigés.
Certes ça grimpe, c'est très malaisé de courir mais le plaisir est là. Je suis seul dans la forêt, j'aime cette solitude.
Ce sera une petite sortie d'une heure. Je finis les pieds gelés mais la tête pleine de superbes sensations !
Par Mustang - 12-10-2017 10:22:25 - 8 commentaires
Mon club d'athlé dont je suis le président, est co-organisateur avec le Conseil Départemental de l'Orne d'une épreuve à allure libre pour les femmes dans le cadre d'octobre rose, pour la prévention et le dépistage du cancer du sein. Ce dimanche 8 octobre après-midi, c'étaient près de 3500 féminines qui s'étaient rassemblées sur le campus universitaire de Montfoulon-Damigny. Bien sûr, comme officiel, je devais prendre la parole pour un message convenu.
Cependant, après les paroles de remerciement, j'ai continué mon intervention avec le message suivant :
Avant de lancer le départ de cette manifestation sportive caritative, je vais, pour quelques minutes, demander votre attention afin de transmettre un message. Ce message, il est pour votre mari, votre compagnon, votre père, vos frères, vos fils, enfin tous les hommes de votre entourage. Vous êtes ici dans le cadre de la prévention et du dépistage du cancer du sein. Je vais vous parler du cancer de la prostate pour le quel pas grand-chose n’est fait en matière de dépistage.
Comme le cancer du sein atteint la femme dans sa féminité, le cancer de la prostate atteint l’homme dans sa virilité, outre le fait qu’il soit un cancer.
Non, ce n’est pas un cancer qui ne touche que les vieux messieurs ; des hommes jeunes, de 50 ans, de 40 ans en sont atteints !
Non, ce n’est pas un cancer anodin. Chaque année, près de 71 000 nouveaux cas sont détectés. 9 000 hommes décèdent chaque année de ce cancer, soit 25 par jour. C’est le premier cancer qui atteint l’homme en France avant celui du poumon !
Les campagnes de dépistage contre le cancer du sein dont l’Orne a été un des précurseurs ont montré leur efficacité. Il n’y a pas de vraie campagne de dépistage du cancer de la prostate alors qu’une simple prise de sang pourrait donner des indications utiles pour ce dépistage dès 50 ans !
Aussi mesdames, dites-le à votre mari, votre compagnon, votre père, vos frères, vos fils, tous les hommes de votre entourage qu’une prise de sang dès 50 ans peut éviter bien des drames.
Dites-le leur !
Pour des informations sur ce cancer, voir ce site : www.anamacap.fr
Par Mustang - 18-09-2017 15:32:28 - 16 commentaires
J'habite le plus beau pays du monde !
Oui, en vérité, mon pays est le plus beau du monde ! Cette affirmation péremptoire m'apporte deux avantages, cela m'évite dêtre jaloux de ceux qui vivent vraiment dans des pays bien plus beaux que le mien et cela me fait aimer mon pays dans sa simplicité.
Bien sûr, le grand canyon du Colorado, les chutes du Zambèze, le Mont Everest comblent la vue de ceux qui ont le bonheur de les contempler. Mais la courbe d'un champ, des vaches dans un pré, un buisson de mûres m'émeuvent dans leur simplicité. J'aime mon pays, c'est le mien. J'y ai mes racines. Pourtant, je suis bien loin des montagnes que j'affectionne tant. Et les superbes cartes postales de PhilKiKou me comblent d'aise ! Et que dire des balades de philtraverses sur les sommets pyrénéens !
Mais il suffit de regarder, regarder simplement, pour se laisser envahir par le plénitude que dégage un paysage à priori anodin.
Je vais en vélo vous emmener ce jour en vallée de Sarthe, en amont d'Alençon, pour parcourir une petite plaine bocagère bordée à l'est par le massif forestier de Perseigne et au nord-ouest par celui d'Ecouves.
Je quitte Alençon au nord pour traverser la rivière Sarte au niveau du faubourg de Cerisé.
Ce sont des herbages. C'est l'avantage d'habiter une petite ville, on est de suite en campagne ! Un héron est à l'affût !
A peine 1 km parcouru, et j'arrive au Chevain, petit bourg aux demeures très cossues de la bourgoisie locale. La mairie est imposante,;en réalité, la salle commune est ridiculement petite !
Juste à côté, se trouve une petite église romane. Ça, c'est ma culture judéo-chrétienne qui a formaté mon regard sur ce genre de construction. Pour moi, en définitive, simplement l'harmonie d'un construction !
Quelques coups de pédales plus loin, j'arrive dans la plaine. Le pays a été généreux, les fermes et les habitations sont imposantes, pierres de taille et architecture de classe ! Mais, le temps est passé. Beaucoup de constructions sont délaissées comme cette magnifique ferme du XVII/XVIIIe siècle où on devine les fenêtre à meneaux.
Mais il reste à voir !
Le Petit Logis, modeste avec ça !
Je poursuis mon périple. Dans les vergers, les pommiers ploient sous la charge des pommes qui arrivent à maturité !
Les pommes sont rassemblées au pied des arbres. Après les premiers froids, elles seront pressées pour obtenir ce si bon cidre normand !
J'arrive sur le petit hameau du Chenay qui domine la vallée de la Sarthe. Une petite église et son cimetière nous rappelle notre condition humaine.
J'emprunte une petite route qui descend vers la rivière. Cependant, dans le bois qui la précéde, un temoignage d'un passé historique lointain se révèle à un oeil exercé. Comme nombreuses dans la région, une motte féodale, désormais enfouie sous une végétation luxuriante, gardait la rivière.
La motte est bien visible sur la gauche de la photo cernée par son fossé à droite. Elle était surmontée d'un donjon en bois entouré d'une palissade en bois. Elle préfigure les premiers châteaux forts et date du Xe et XIe siècles ( voir ICI) . La pierre a vite fait de remplacer le bois, trop fragile sous les coups des assaillants !
Voici le moulin en bord de Sarthe. On ne fait pas plus bucolique ! C'est un endroit que j'apprécie particulièrement, il semble si loin des tracas du monde !
Je continue mon périple vers le château de Montigny. Ce genre de demeure du XVIIIe siècle est très présent dans la région ! Il a prospéré avec les fermages et les chevaux.
Ernest le Comte, propriétaire du château et amateur de chevaux à fait construire à la fin du XIXe siècle de vastes écuries et un château d'eau pour fournir l'eau courante à ses chevaux !
Autrefois, même pour un humble bâtiment, les bâtisseurs avaient soin des ornements que ce soit sur le faîtage, les parements de toit ou l'agencement des briques!
La petite route campagnarde traverse un petit bois puis me ramène vers la Sarthe.
Je traverse la N12 pour arriver au Menil-Erreux. L'école est fermée, c'est une mairie mais les fermes demeurent "seigneuriales" !
Je remonte vers le nord et croise l'ancienne voie de chemin de fer Alençon-Mortagne-Le Theil, désormais piste cyclable. Les maisons des garde-barrières sont un témoignage touchant de l'activité humaine d'autrefois avant le tout-automatisation !
Herbages et champs se succèdent. C'est l'automne. Les haies se révèlent génréreuses avec les baies.
Ces mûres, belle promesse de délicieuses gelées !
Et les prunelles, horriblement acides; mais gamin, que je me plaisais à mâchouiller !
et le gratte-cul ! Il m'est arrivé une fois d'en faire de la gelée; tâche bien complexe pour un piètre résultat ! Le cynips, petit insecte, amateur de rosacés, s'y est installé et a développé une galle du plus bel effet !
Au fur et à mesure que je m'éloigne de la rivière Sarthe, les près changent imperceptiblement de physionomie
Comme j'aime à le dire, ce pays devient "cheval" ! Non, nous ne sommes pas au Pin au Haras, mon pays natal, mais j'arrive sur le vieux village d'Essay, terre de mes grands-parents et autre pays de cheval avec le superbe haras du Bois-Roussel !
Essay, vieux village fortifié avec quelques belles demeures !
et celle-ci ! Beau manoir qui a, au début du XXe siècle, a abrité une gendarmerie ! Mon grand-père y a exercé sa fonction de gendarme à cheval et mon père y est né comme toute la fratrie ! Essay, c'est mon autre pays ! Les racines sont puissantes !
Mon père à droite et un de mes oncles donnent la main mon grand-père dans la cour de la gendarmerie en 1918 !
Je continue ma route vers Bursard en longeant un des plus beau haras de la région, Bois-Roussel !!!
J'arrive à Bursard avec son étonnant clocher d'église !
Je vais regagner le pays d'Alençon par une petite route comme j'affectionne.
Colchiques dans les bois, c'est le fin de l'été...
Dans une cour de ferme à l'abandon, deux chânes de lait ! Retour dans mon enfance où le laitier ramassait les chânes dans sa carriole ! Je suis si vieux que ça, ou le temps s'est-il accéléré !!
je traverse l'autoroute,
une dernière photo
Voilà mon pays ! Le plus beau pays du monde !
Par Mustang - 26-08-2017 23:10:56 - 3 commentaires
Destin
Ce samedi de fin août, c’est la reprise au niveau des courses locales. Certes, ce sont des courses au saucisson mais ô combien sympathiques. Le tendon toujours en délicatesse, je me contenterai d’assurer un reportage photos pour www.normandiecourseapied.com pour lequel je suis photographe bénévole. Donc, direction Vignats, aux confins de l’Orne et du Calvados pour couvrir les Foulées de la grotte à Jules. Voilà bien un nom qui vous transporte ! Le Lutin que j’avais entrainé dans ce lieu improbable y a raconté un récit à sa façon ! Mon épouse m’accompagne ; elle aussi adore les ambiances de course !
Arrivé 15 min avant le départ, je me renseigne sur le sens de cette course de 10,3 km en 2 boucles sans difficultés sauf un méchant trou qu’il faut remonter. Depuis que je connais cette course en tant que coureur, il y fait toujours très chaud. Aujourd’hui, la température est de 25°, c’est raisonnable mais il fait lourd comme on dit par chez moi. Je me dirige vers l’entrée du seul chemin que les coureurs emprunteront, chemin orienté pour avoir le soleil dans le dos comme il se doit ! Un bénévole est à l’entrée du chemin. Je lui demande la permission de me garer un peu plus loin en lui expliquant ma venue. De suite, il me précise que lui, qui a fait l’Indochine et le djebel, on lui demande de mettre sa voiture en travers de la route pour faire barrage à toute tentative d’attentat ! Ici, en pleine cambrousse ! Je lui explique que pour moi aussi, organisateur de 3 courses à venir à Alençon, la préfecture nous demande la même chose, camions pour sécuriser les points de rassemblements et véhicules des bénévoles pour barrer les rues d’Alençon ! Mais ici, dans la plaine de Falaise, la guerre, c’était en 1944, pas en 2017 !
Je gare la voiture en bordure de route et nous revenons vers lui. C’est un vieux monsieur mais bien alerte et l’œil pétillant. Il a 85 ans ! Il a revêtu comme se doit tout signaleur la chasuble jaune. Il a envie de parler. Nous avons du temps pour discuter. De suite, il nous parle de son épouse, de 9 ans plus jeune, atteinte de la maladie d’Alzheimer ! Il nous précise qu’elle a « une poche » depuis l’âge de 61 ans. Il l’a laissé seule ; il habite non loin d’ici. Elle n’aime pas la compagnie. « De toute façon, si elle a besoin de lui, elle sait où il est ! C’est comme ça ! ». Nous lui demandons s’il a des aides pour les tâches matérielles, lui indiquons que des associations prennent pour une journée ces patients pour permettre au conjoint d’avoir du temps à lui. « « Pfutt, non, elle n’aime pas les inconnus, elle préfère rester seule ! ». A priori, elle reçoit cependant quelques visites par semaine. Nous n’en saurons pas plus. C’est alors qu’il nous parle du destin qui les a frappés sans ménagement. Leur fille est morte à l’âge de 8 mois et c’est « elle » qui l’a ramenée à la maison, nous précise-t-il. Leur fils s’est suicidé à l’âge de 19 ans pour dépression. Nous sommes atterrés. Et il continue en nous annonçant que son frère et sa sœur sont morts d’un cancer. « C’est comme ça, la vie ! ». Que dire après cela ?
Nous nous éloignons sur le chemin poussiéreux vers le spot que j’ai repéré. Préparer mon appareil photo et les réglages oblitère ce que je viens d’entendre. Il fait beau sans trop de chaleur. Une légère brise parcours la plaine. Je me poste non loin d’une haie bordant un herbage où paissent quelques vaches. La lumière est bonne, la perspective dégagée par le chemin et la haie vont donner du sens aux photos que je vais prendre. D’ici quelques minutes, les coureurs ne vont pas tarder. Pendant plus d’une heure, je vais les photographier. Plus de 1000 clichés et ce n’est qu’une petite course ! Ce soir, à la maison, je vais les trier. Ce n’est que sur l’écran de l’ordinateur que je verrai pour nombre d’entre eux, sur leur visage, la souffrance de l’effort, saisie en gros plan.
A la fin, nous retournons vers notre voiture. Le vieux monsieur nous a attendus pour nous dire au revoir. Il sourit, il a passé un bon moment. Il sourit !
Par Mustang - 23-08-2017 00:07:53 - 7 commentaires
Retrouvailles
Voilà près d’un an que je l’avais délaissé, mon VTT Scott ! Un an à rester accroché à son support dans le garage ! Certes, je l’avais prêté à un jeune du club pour quelques sorties en forêt, mais avec moi, rien ! Pourtant, avec celui-là, j’en ai fait de belles sorties, voilà déjà des années. Il avait succédé à un Lapierre, excellent lui aussi. Mais voilà, les circonstances ont fait que j’ai préféré la route depuis quelques années avec un autre Scott, un très bon routier. L’âge avançant, je me sentais moins vaillant sur un VTT. Certes, un coude, un poignet, un sternum et quelques côtes fracturées m’ont rendu moins hardi sur les sentiers.
Ce mardi d’août, il fait très beau ! Un tendon d’Achille un peu délicat me prive de courir. Passé 62 ans, je me sens toujours en forme pour l’exercice physique ! Bien sûr, je ne suis plus à la recherche de la performance ! Mais bouger m’est indispensable. Je repense quelquefois à tout ce que j’ai accompli en course autrefois ; ce fut une formidable aventure qui m’a fait aller à la rencontre des autres et de moi-même. J’ai lu sur le blog de Kikouroù que certains âgés de 50 ans se désespéraient de ne plus pouvoir courir, de ne plus être performants, d’être handicapés par telle ou telle blessure. Oui, au fur et à mesure que l’âge avance, il faut accepter les défaillances de son corps, mais tant qu’on peut bouger, tant qu’on peut bouger, il reste tant de choses à faire ! C’est peut-être un passé glorieux qui permet d’avancer, autrement, plus fort, plus déterminé. Ne pas renoncer, ne pas abandonner !
Alors, ce matin, j’ai retiré les pédales automatiques pour mettre des pédales normales, changé une chambre à air, graissé par-ci, par-là. J’ai attendu un peu, hésitant, comme l’autre jour en Vanoise avant de me lancer dans une via ferrata avec les jeunes ! J’ai vraiment attendu… Il faisait si beau. Je suis monté sur mon Scott, tout surpris de retrouver sa souplesse, pour ne pas dire son élasticité, habitué à la rigidité du cadre route !
J’ai l’itinéraire en tête, rien de compliqué mais un beau parcours en perspective cependant. Sur les premiers hectomètres, sur une sente du village, je me refamiliarise avec le passage des vitesses, différent de mon troisième Scott, celui qui me sert pour vadrouiller en ville ! Je suis heureux de sentir cette monture souple sous moi. A la sortie du village, j’emprunte un itinéraire qui va me conduire en forêt d’Ecouves, composé de trois chemins bien différents. D’abord un chemin très étroit bordé de haies, caillouteux à souhait, puis un passage en plaine ouverte, et à nouveau un chemin bordé de haies, mais plus large. Le premier est coupé par un ruisseau à sec, passage que je sais délicat à négocier car suivi de racines saillantes et de pierres. Raté, je suis obligé de mettre pied à terre car je suis trop descendu dans mes vitesses et plus d’accroche pour négocier la difficulté. Je repars et reprends contact avec la réalité d’un méchant chemin caillouteux qui s’obstine à me faire dévier du droit chemin ! Je commence à retrouver des réflexes de pilotage. Le passage dans la plaine ouverte est sans difficulté, simplement le plaisir de rouler dans un chemin herbeux.
J’arrive dans un faubourg de Radon, la petite route qui mène en forêt est droit dans le pentu ! J’apprécie le triple plateau ! Une fois en forêt, j’oblique à gauche vers une sommière large. Elle monte insidieusement ; après un virage, la pente se relève. Je mets pied à terre. Autrefois, je restais en selle. Et alors ! Vingt mètres à pied puis je remonte sur le vélo pour atteindre le sommet. Je prends à droite une sente étroite dont toutes les imperfections se transmettent dans mes bras et mon dos par la suspension du VTT. Je jubile de ressentir à nouveau ses tressautements. Je continue à grimper par un sentier traversé de racines plus ou moins saillantes. C’est un chemin que je connais parfaitement. Là encore, je retrouve ce plaisir de choisir ma voie en fonction des difficultés du terrain. Un épaulement du terrain me fait remettre pied à terre. Cela va me permettre aussi de retrouver mon souffle. Je traverse le chemin de la Messe pour continuer vers l’Ouest par un chemin ludique. Il grimpe doucement pour descendre rapidement vers un petit marigot, à sec en cette saison. Certes, je ne vais pas le dévaler à fond mais avec de bonnes sensations en jouant des freins pour négocier le passage de racines ou de petits rochers.
A un croisement, j’aperçois un traileur mais je continue mon chemin, j’ai repris de l’assurance et négocie la prochaine côte sans problème. La forêt est magnifique. Je me sens particulièrement privilégier d’évoluer seul dans cet univers serein. Une nouvelle sommière puis un chemin torturé par les forestiers pour amorcer un retour vers Radon. Quelques petites difficultés que je suis heureux de passer sans problème parsèment ce parcours. Je croise la route du champ de tir pour retrouver un chemin qui va m’amener dans une longue descente très technique. Ce sera un peu à la pépère ! Un long chemin transversal, un petit passage technique et je descends par le chemin des Chèvres. Je quitte la pénombre de la forêt pour retrouver la lumière d’été qui inonde les prés bordant un chemin campagnard. Le retour se fera par le parcours de l’aller. Cette fois, je négocierai le passage du ruisseau correctement ; à chacun ses victoires ! Seules, les ronces se vengeront en s’accrochant à mes bras, provocant des saignements impressionnants, étant sous anticoagulant !
Je rentre sur Damigny dans un état euphorique, heureux d’avoir retrouvé des sensations que je croyais disparues. Certes, ce fut un petit parcours de 25 km en 2 heures ; qu’importe, le plaisir a été total ! Je raccroche mon VTT en passant ma main sur le cadre, comme j’aurais pu le faire dimanche dernier à Deauville sur l’encolure d’un cheval !
Demain, c’est chimio, car l’autre n’abandonne pas, loin de là ! Mais, jeudi, hum, une sortie VTT serait bien à l’ordre du jour !
Par Mustang - 18-05-2017 18:07:47 - 13 commentaires
L’homme assis sur un banc
Ce vendredi, la lutinmobile file sur l’A11 en direction de Dourdan. Je suis passager avant. La discussion est animée au sujet de ce qui nous attend demain, sur le Champ de Mars. Les occasions d’être passager d’une voiture sont rares pour moi, aussi, je profite de ce moment privilégier pour observer le paysage, de saisir parfois des visions enchanteresses qui pourraient cependant paraître à bien d’autres anodines. Je me repais de ces moments fugaces. Je suis dans l’instant. Je vis l’instant pleinement, sans retenue. Pas de retour vers le passé, le présent uniquement, le futur à peine effleuré. C’est la construction mentale que j’ai établie avec l’aide de mon psy pour combattre mon ennemi intérieur. Donc, je n’ai aucune appréhension pour ce qui m’attend demain.
Certes, cette nouvelle édition de la NFL in Paris est un nouveau défi que je m’impose. j’ai participé à l’édition de l’an dernier et j’en garde une impression énorme même si la nuit fut rendue difficile par le froid. Cela peut paraître troublant d’aimer courir en rond sur un circuit de 1,3 km tout au long de 24 heures, mais je trouve ce rythme cadencé attractif, voire fascinant, procurant un réel vertigo. C’est ce sentiment que j’ai ressenti, de manière plus intense bien que plus bref lors de mes tours de cour dans la centrale pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe pour le Téléthon. Et puis, j’adore courir la nuit !
L’an dernier, j’avais une bonne forme mais la stratégie de course avait été désastreuse. Là, comme je vais courir « seul », je vais pouvoir m’assumer et respecter le plan que je me suis fixé : 50 à 55 min d’effort, 5 à 10 min de repos. Je pars dans l’inconnu, et avec un avis médical défavorable. Je suis en pleine cure de chimiothérapie, mon oncologue m’a mis en garde sur les risques que j’encourais pour mes reins et mon foie, avec notamment une chute du taux de globules rouges et blancs. Cependant, les effets délétères de la chimio que l’on m’avait annoncés ne sont pas là, sauf la perte de cheveux ! J’ai couru, voilà trois semaines un petit trail particulièrement technique et tout s’est très bien passé. Mais là, il s’agit d’autre chose ! J’ai un peu d’appréhension. Il va faire chaud et je crains la déshydratation. J’ai amené avec moi des bouteilles de St-Yorre pour pallier mes pertes hydriques. Outre le ravitaillement de l’organisation, cela va-t-il suffire ?
Après une soirée sympathique dans une pizzéria de Dourdan et une nuit calme, c’est un réveil vers 6h30. Ma tenue sera simple, un short court et le maillot, le buff et la casquette aux couleurs de Kikouroù. J’ai prévu une grosse valise avec nombres de t-shirts, shorts et vestes de pluie au cas où la météo annoncée se révélerait exacte. Il n’en sera rien ! J’ai mon duvet et un matelas car nous ne disposerons pas de lit de camp dans la tente des Kikous, contrairement à l’an dernier ! Et mes Bolino !
Il n’est pas 9 h quand nous arrivons Place Joffre, en face de l’Ecole Militaire. François, notre chauffeur ne prend pas de risque et se gare sur le parking attenant, à moins de 20 m de l’entrée. Le retour n’en sera que plus aisé dans un peu plus de 24 heures ! La disposition générale est restée la même, seul l’emplacement des tentes dédiées a été modifié, ainsi celles destinées au repos des coureurs est à l’opposé de l’an dernier. Je passe le contrôle d’entrée. La préposée me demande d’ouvrir ma grande valise : devant l’ampleur d’une éventuelle fouille, elle se contentera de me demander si j’ai de l’alcool ! Et non ! Je retire mon dossard des 24 h. Nous sommes 103 inscrits contre les 39 de l’an dernier. Je file poser mon sac dans la tente de Kikouroù signalée par sa célèbre bannière. Elle est bien triste cette tente : quelques sacs entassés dans un coin, 3 chaises et une table avec des restes alimentaires, une bouteille d’alcool vide – le contrôle n’a pas été strict ! – et quelques bouteilles de bière. Personne n’y touchera durant ces 24 h à venir; il faut dire que ces bières sont loin d’être à température idéale pour les consommer ! Je fais connaissance ensuite avec les toilettes sèches qui vont rebuter pas mal de participant(e)s ! Ensuite, nous nous retrouvons sur l’esplanade aménagée. Des petites tables et des chaises de jardin sous des parasols font face à la grande scène. L’écran géant est situé à l’entrée, bien visible pour suivre la progression des coureurs en direct. C’est une disposition bien sympa ! Nous retrouvons Katia, ma traileuse au long cours du club à qui j’ai imposé la semaine dernière un 400 m pour le premier tour des Interclubs. Namtar nous rejoint ! Dans l’attente du départ, nous regardons passer une foule en mouvement particulièrement hétéroclite : des coureurs rapides, des marcheurs, des jeunes, des moins jeunes, des kikous ; la flamme kikou passe à toute allure ! A quelques minutes des 10 h, l’organisateur nous rassemble et nous donne des consignes. A vrai dire, il n’y a pas grand-chose à dire, il suffit de tourner !
Je ne ressens aucune appréhension, fini ce stress intense qui me saisissait autrefois au départ des courses, juste une exaltation de bon aloi ! 10 h, un coup de feu nous libère. D’emblée, je prends mon allure à 8 - 8,5km/h. Je n’y dérogerai pas tant que je courrai. je fais comprendre à Katia qui veut m’accompagner qu’elle a mieux à faire que de suivre ce rythme lent qui lui ne convient pas. Nous sommes nombreux sur cette large allée qui nous conduit vers l’esplanade de la tour Eiffel. Et de cette foule en mouvement, émane un sentiment de bonheur et de joie. C’est une évidence pour moi, c’est ce que j’en perçois, c’en est agréablement surprenant. Je retrouve avec amusement les passages en pavés pour l’instant anodins mais je sais que, bien avant le terme des 24 heures, ils seront de plus en plus pénibles à franchir. Je débouche sur le trottoir bordant l’avenue Joseph Bouvard il n’a pas été refait depuis l’an dernier ! Il a gardé ses mêmes imperfections. Les cars déversent leurs cohortes de touristes. Puis c’est le sas de contrôle. Je suis attentif au signal sonore des détecteurs mais nous sommes tellement nombreux à cet instant qu’il m’est impossible de savoir si ma puce fonctionne bien. Aussitôt après, sur ma droite, je remarque un homme assis à l’extrémité d’un banc, une énorme valise posée debout à ses côtés. Il regarde droit devant lui. Ce n’est pas un touriste. Il attend.
A l’extrémité du trottoir, nous reprenons l’allée après avoir contourné les plots. Il me semble que cette allée est légèrement descendante. Là-bas, un peu de rubalise et nous pénétrons dans l’enceinte. Là encore, trop de monde, mon nom ne s’affiche pas sur l’écran. Ce sera qu’bout de 3 ou 4 tours qu’il apparaîtra enfin. Mais avec mon GPS, je verrai qu’il me manquera 2 deux tours ! Voilà ce premier tour achevé. Il ne reste plus qu’à se laisser porter ! Nous nous saluons entre kikous. Je blague avec d’autres. Certains viennent à mes côtés pour prendre de mes nouvelles ou pour m’encourager, ce que ne manquera pas de faire tout au long de ces 24 h, Steph particulièrement. Bientôt 1 heure de course, je vais à la tente boire ma St-Yorre. Certes, j’aurais pu mettre mon eau dans la tente de ravitaillement mais je préfère aller tranquillement en marchant, cela me procure une bonne récup dans le calme. Les tours s’enchaînent. Beaucoup de monde, des enfants, les joëlettes. Dans l’après-midi, les touristes sont toujours aussi nombreux sur l’esplanade. Je regarde, amusé, ceux qui prennent la pose en écartant les bras comme s’ils tenaient la tour entre leurs mains devant l’objectif du photographe. Ils sont assaillis par les vendeurs à la sauvette de tours Eiffel de pacotille et de foulards imprimés des monuments de Paris. L’homme est toujours assis à l’extrémité de son banc. Il n’a pas bougé. Seul humain immobile dans cet endroit si animé. Cette immobilité interpelle. Je ne croiserai jamais son regard. Il est là à fixer je ne sais quoi, à attendre un futur qui ne viendra peut-être pas. Pas besoin d’être grand clerc pour reconnaître en lui un réfugié clandestin.
L’après-midi s’écoule tranquillement. Je m’arrête comme prévu toutes les 50 min. Je me restaure au ravitaillement des 24 heures, l’offre est plus chiche que l’an dernier. Mais ce sont les mêmes bénévoles que l’an dernier, elles ont gardé leur chaleur à regonfler le moral d’un coureur défaillant. Vers le milieu de l’après-midi, alors que je pénètre à nouveau dans l’enceinte, j’entends mon prénom. Quelqu’un m’interpelle. Je ne reconnais pas cette voix à l’accent prononcée du Sud. Je m’arrête cependant et j’aperçois trois jeunes vêtus du maillot bleu de Siemens venir vers moi. J’ai tout de suite compris. Il s’agit des jeunes collègues de mon fils qui bossent pour cette entreprise à Lyon. Ils savaient que j’étais là et guettaient mon nom sur le tableau d’affichage. Je suis particulièrement ému par cette rencontre aussi inattendue que chaleureuse. Oui, je suis bien le papa de Romain, oui, il me ressemble ! Bien sûr, nous nous empressons de faire une photo souvenir qu’ils vont adresser à mon fils qui en sera tout étonné. Nous échangeons quelques instants. Ils sont là depuis vendredi. Siemens est le sponsor principal de la NFL. Aussi, cette entreprise a invité tous ses employés à participer à cet événement. Mon fils a décliné l’invitation ; récent papa, il a de quoi s’occuper ! Je retrouverai David et Anne sur le parcours où nous ferons ensemble un tour en marchant. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais cette rencontre m’a procuré une joie intense.
La fin de journée approche. Tout va bien. Je ne ressens aucune fatigue malgré la chaleur. J’ai bu énormément. J’ai transpiré énormément, surtout de la tête. J’en suis à ma quatrième casquette, une UFO ! Malgré cette transpiration intense, je pisse ; mes urines sont de couleur normale ce qui me rassure sur l’état de mes reins. Au ravitaillement, je mange des bananes, des Tucs, des morceaux de gâteaux, du saucisson quand il y en a. Il y a de l’eau gazeuse et du coca chaud light ! Je vais chercher mes pâtes Bolino. De l’eau chaude et je vais m’assoir sous un parasol en attendant qu’elles soient prêtes. Pas de gastronomie mais un bon moment. J’allonge mes jambes pour les détendre. Je regarde passer la foule bigarrée, quel spectacle. Le spectacle est aussi sur scène où des groupes musicaux se succèdent. Je reprends ma course toujours au même rythme. De l’autre côté, je suis interpellé par un jeune qui me demande si je fais le marathon de Paris. Non, je participe à un 24 h. Il me jette alors un regard du type « oh, celle-là, on me la fait pas ! ». Je lui montre alors mon dossard où est mentionné le « 24h » et lui indique qu’il me reste encore 15 heures de course. Je le laisse dans son état d’incrédulité totale ! L’homme n’a pas bougé. Il est là, immuable. J’ai honte de mon indifférence. Comme j’ai honte à la vue de ces vendeurs africains de tours Eiffel, c’est tout ce que notre société a à leur proposer…
Avec la venue du soir, la température fraichie légèrement. Je vais enfiler un t-shirt manches longues. Les kilomètres s’accumulent. Les rangs des coureurs commencent à s’éclaircir. Je croise régulièrement Le Lutin et sa Josette dans leur nordique marche. De même notre monitrice Annick qui affiche un enthousiasme non dissimulé ! Namtar que j’ai vu lentement faiblir a jeté l’éponge. François me confie qu’il a un coup de mou. Caro caracole !!! Le jeune Vik à la foule aérienne poursuit sa course torse nu ! Avec la nuit, le public sur l’esplanade change. Ce ne sont plus les touristes mais bientôt les fêtards de tout poil qui animent le trottoir. Mais l’homme est toujours assis sur son banc. Je passe les 80 km vers minuit. Cela m’ouvre des perspectives. J’envisage alors un 100 km, ça serait vraiment inespéré pour ne pas dire incroyable ! J’alterne désormais marche et course. J’ai pris un blouson léger. Il me suffira pour la nuit. Nous sommes loin de la nuit glaciale de l’an dernier.
Le peloton s’est considérablement étiolé. Cela a l’avantage alors de pouvoir mieux discuter avec des participants, connus ou inconnus. Ainsi, je peux prendre le temps de discuter avec Mickey49, avec Steph. J’accompagne un coureur du 24 h qui me semble en déshérence. Il souffre d’un mal de ventre tenace. Je lui conseille de marquer une longue pose. Il le fera, je le retrouverai assis sur une chaise de jardin. Il n’a rien pour se protéger du froid. Je ne reverrai plus par la suite. Un coureur a embarqué son petit chien dans cette aventure circadienne. Il a prévu un sac banane pour le transporter ! Le Bagnard promène son boulet dans une poussette. Il devait être dans les 1 ou 2 heures du matin quand une personne d’un certain âge, bien de sa personne, m’aborde et me demande le pourquoi de notre présence. Et c’est en cheminant sur quelques dizaines de mètres que je lui explique le principe de la NFL, son but caritatif. Je l’invite à revenir avec ses enfants ou petits-enfants faire quelques tours pour la bonne cause. Cependant, quand je lui ai expliqué que je courais pour le Samusocial de Paris, elle n’a pu s’empêcher d’esquisser une moue dubitative !
La nuit continue, je me sens bien, pas de fatigue, pas de ressenti de sommeil. L’homme a quitté son banc ! Oh, il n’est pas parti, il s’est simplement allongé sur un banc plus en retrait pour dormir, sa valise à sa tête.
Je suis étonné de voir des Joëlettes au milieu de la nuit avec leurs équipages enthousiastes ! Tout comme je suis étonné de voir des rats filer entre nos jambes dans l’allée ! Ce milieu de la nuit est pour moi l’instant le plus décalé, le plus improbable que l’on peut ressentir dans ce type d’événement. A un moment, des bénévoles assis sur les chaises devant la scène acclament par les coureurs en scandant leur prénom qu’ils ont lu sur l’écran ! Je prends des cafés avec des tranches de saucisson assis à la terrasse en regardant passer les coureurs. Un régal ! J’y retrouve à plusieurs reprises mes compagnons d’Ecouvie. Les heures passent. Le ravito propose parfois des moments surprenants. Ainsi, j’aurais pu déguster au milieu de la nuit des Paris-Brest. Je n’ai voulu tenter cette aventure, je pense que j’aurais été moins ferme avec moi concernant les éclairs au chocolat qui me sont passés sous le nez. Par contre la soupe, bien que nécessaire, est d’un salé ! Il n’est pas encore 5 h que les oiseaux commencent leurs raffuts. J’ai passé les 100 km. J’entrevois alors l’inimaginable, la barre des 120 km. Je m’embrouille dans le compte les tours qui me restent à parcourir si bien que je vais me contenter d’avancer et de regarder ma progression sur l’écran. Le jour se lève. Une agitation fébrile règne sur le secteur, non pas dûe à notre présence mais par des préparatifs de festivités. Du côté de l’Ecole Militaire, ce sont des grandes manœuvres pour mettre en places des podiums, des barnums, des oriflammes pour une fête qui va rassembler la communauté juive de la capitale. De l’autre côté, ce sont les services municipaux qui s’activent pour retirer les barrières qui protégeaient les gazons du Champ de Mars, pour vider les poubelles et ramasser toutes les ordures laissées par les fêtards de la nuit, ceci en prévision de la visite des officiels du CIO. L’homme est revenu sur son banc. Je l’ai vu dialoguer avec quelqu’un.
Bientôt 8 h, j’ai vu ma marque sur l’écran, l’appétit vient en marchant. Le 120 est jouable. Cependant, il faut que j’accélère mon rythme. Je vais à la tente pour me changer une dernière fois et me oindre les pieds. Tout à l’heure, j’ai eu les doigts qui ont gonflé. J’ai trop bu ! Pendant une demi-heure, tout en marchant, je vais masser mes doigts afin de faire disparaitre cet œdème. J’avance, les autres aussi. Steph a lâché prise sachant sa marque à 220 km inatteignable. Le Bagnard a troqué son boulet pour un petit chien dans sa poussette, Vik au pied léger poursuit sa course rapide. Katia a son 150 km en vue ! L’exaltation m’envahit. Dans la dernière heure, je suis dans la dernière heure. J’ai une marge de plus de 20 min pour boucler mes 120 km. Confortable ! Si bien que je me mets à l’abri quand la première pluie s’abat sur la course. Je repars en prenant ma marque en bois pour un dernier tour. Je serre dans ma main ce ridicule morceau de bois avec émotion. Dernier tour accompli, bientôt 10 h. Je continue pour quelques centaines de mètres dans l’attente du coup de pistolet. Et à ce son libérateur, je ressens à nouveau ce sentiment d’immense plénitude que j’avais éprouvé l’an dernier. Juste pour ça, pour ce défi, pour cette lutte avec mon ennemi intérieur, pour ces immenses moments de vie. Merci à tous ceux qui m’ont encouragé, pour ces moments de partage.
Pendant tout ce temps, un homme est assis sur un banc*.
*Mickey49 nous apprendra par la suite qu’il a pris un bus avec un groupe pour une destination inconnue
Par Mustang - 10-02-2017 21:18:03 - 4 commentaires
Escort boy !
Parmi les nombreuses fonctions que j’exerce au sein de mon club et auprès de la FFA, je suis escort boy… euh, pardon, escorte pour le contrôle anti-dopage.
J’avais suivi une formation théorique l’an dernier avec des représentants de l’AFLD, l’Agence française de lutte contre le dopage. Jusqu’à ce dimanche, je n’avais pas pu mettre en pratique la procédure que j’avais apprise. Dans la semaine précédente, j’avais reçu un mail précisant mes fonctions sur cette compétition de cross : juge aux arrivées et escorte pour le contrôle antidopage.
La veille au soir, j’étais juge sur le concours longueur d’un meeting international d’athlétisme (Je suis juge fédéral sauts), aujourd’hui me voilà escorte ! Va pour une nouvelle expérience. Cependant, rien n’est sûr. Comme tout organisateur doit le prévoir, il faut mettre en place toutes les conditions pour effectuer un contrôle antidopage sans savoir si celui-ci aura bien lieu ; le secret est de rigueur :
- Les lieux avec une salle d’accueil pour les athlètes, des salles pour les médecins et des toilettes F et H
- Le personnel avec des escortes femmes et hommes en nombre suffisants, de préférence licenciés FFA.
Je suis sur le terrain depuis 9 h, je m’occupe des dossards des minimes pour les Intercomités et ils viennent au compte-goutte les chercher, grrrrrrrr !. je n’ai pas trop le temps de voir à la fois mes athlètes à la tente du club, ni de voir les premières courses. 14 h 30, mon téléphone sonne. Réunion des escortes ! Le contrôle a bien lieu ! Nous nous réunissons tous, les escortes et les délégués de l’AFLD. Petit rappel sur notre fonction en mettant l’accent que nous devons pas quitter l’athlète désigné sans le gêner pour autant, comme aller sur le podium ou répondre aux journalistes. Je reçois le feuillet de prise en charge de l’athlète avec son nom. Dans un coin, son numéro de dossard. Les filles sont déjà à l’œuvre pour la course Elites Femmes.
Voilà la dernière course, celle des Elites hommes. Je me place avec mes petits camarades au bord la piste afin de repérer mon athlète. Six seront contrôlés ce jour-là, 3 « ciblés » et 3 au hasard. Première petite boucle, le peloton est compact, je n’ai rien vu ! Deuxième boucle, la moyenne, le peloton s’est étiré, les cadors devant. Le mien, c’est un cador ! Donc ça va être facile de le repérer. Euh, encore rien vu, j’attends le retour des coureurs sur le deuxième moyenne boucle quand on vient m’avertir que mon athlète a abandonné sur blessure! Oups ! Peu importe, même s’il a abandonné, je dois lui signifier le contrôle. Je galope vers les tentes des clubs. Si certaines affichent le nom du club, la plupart est sans indication. Me voilà à l’entrée des tentes demandant si c’est celle du club de mon athlète…. j’ai dû en faire plus de vingt avant de tomber sur la bonne. Monsieur untel est-il là ? Non, il s’est blessé, il vient de repartir. Ah ! Cependant, on m’indique quelqu’un à une vingtaine de mètres. Je le rattrape, lui demande son identité. Il s’agit bien de mon athlète. Je lui indique alors qu’à partir de cet instant, il fait l’objet d’un contrôle antidopage. Sur le feuillet, j’indique l’heure et il impose sa signature. Je lui remets le dernier feuillet de la liasse. Je m’assure qu’il a une pièce d’identité sur lui. Il ne manifeste aucune contrariété. Il souhaite simplement rejoindre son épouse venu en spectatrice. Je les ramène a à la salle d’accueil. Madame restera dans le hall, au chaud. Je m’assure qu’elle n’a besoin de rien.
Je le conduis dans la salle d’accueil des athlètes qui est bien remplie avec les trois féminines, les cinq autres garçons et leurs escortes. De l’eau en petites bouteilles scellées est à leur disposition. Je remets au délégué la liasse du procès-verbal. Des escortes accompagnent des athlètes pour les podiums, d’autres pour aller chercher une pièce d’identité. L’ambiance un peu tendue au début va se décontracter au fur et à mesure car aucun de ces athlètes n’a envie d’uriner ! L’attente commence. Les médecins conseillent de boire par petites gorgées mais pas plus de 0,50 cl à 1 l car il ne faut pas que l’urine soit trop diluée ! Donc, c’est une papote sympa qui s’installe avec ces athlètes qui sont des champions, les médecins, les délégués et nous. Ce sont les filles qui vont gagner au petit jeu du premier pipi. Les garçons prennent cela à la rigolade. On les emmène dans le couloir pour marcher un peu, prendre l’air dehors ! Patience. Nous leur demandons de temps en temps s’ils se sentent prêts. Il faut savoir que le médecin doit observer l’athlète en train d’uriner dans le flacon. Un nous dit que cela le gêne. Il préfèrerait se mettre complètement à poil et pisser tranquillou, mais se savoir observer en train de pisser… ! Cependant, un à un, ils vont pouvoir remplir leur flacon. A la sortie des wc, ils brandissent victorieux leur flacon faisant la nique à ceux qui sont toujours en attente du bon vouloir de leur vessie ! Le mien a terminé mais je dois attendre mon camarade de club qui n’en a pas fini avec le sien. Voilà, il est 18 h 30, soit près de 2 heures après l’arrivée de la course que les opérations se terminent. Les accompagnateurs qui attendaient leurs athlètes vont enfin pouvoir repartir, certains ont plus de 5 heures de route pour rentrer !
Pour moi et mes collègues de club, une longue journée mais une belle expérience acquise !
Mustang
Par Mustang - 03-11-2016 15:46:20 - 9 commentaires
C'est une chose pour laquelle je n'ai pas eu l'occasion de vous narrer. Le Lutin connaît bien mon côté pudique, lui qui aime me raconter des histoires bien salaces juste pour me faire rougir ! Il en va de même pour mes sentiments que j'ai du mal à exprimer. Enfin, je vais vous raconter ma première fois. En fait, il y en a eu deux mais avec la même personne !
La première est arrivée ce jeudi matin, jour de rentrée scolaire après les vacances d'automne à Montpellier. J'ai pu accompagner mon petit-fils à l'école ! Cela ne m'était pas jamais arrivé avec mes trois enfants. Etant enseignant et directeur d'école, il m'était bien sûr impossible de les conduire à l'école, même quand ils ont été dans ma propore classe ! Jamais eu ce moment émouvant de les conduire pour leurs premières rentrées, d'attendre avec les autres parents l'ouverture des grilles, de rencontrer leur enseignant dans la cour ! Là, depuis une semaine, mon épouse et moi sommes à Montpellier pour garder notre petit-fils. Ce matin, c'est donc branle-bas de combat pour cette rentrée d'automne. Tout est prêt, le petit sac à dos, la pochette de l'école avec les travaux du mois passé. J'ai bien la carte de cantine. Il est 8h25, en route ! L'école n'est pas bien loin, à peine 300 m à pied. Marcus nous conduit à travers les allées de la résidence pour rejoindre la rue. En chemin, tenu par la main par nous deux, il s'amuse à enjamber des crocodiles imaginaires sur le trottoir. Arrivés au carrefour, nous attendons que le feu piéton passe au vert en compagnie d'autres parents avec leurs enfants. Dans la rue, c'est un peu le bazar avec des voitures garées n'importe comment. Nous arrivons enfin devant la porte de l'école. Mais il faut attendre 8h35, heure d'ouverture réglementaire ! Des mamans, quelques papas accompagnent leurs enfants. Voilà, la porte s'ouvre. Un peu de bousculade avec les poussettes, les petits avec leur vélo, leur trottinette qu'ils conduisent au garage au vélo en passant par ce couloir ! Nous restons sur le côté afin de pointer pour la cantine ! Voilà, Marcus nous conduit par la main vers sa classe. J'en suis tout attendri; quelques petits ont les larmes aux yeux. Il faut monter à l'étage pour rejoindre sa classe. Dans le couloir, en face, les patères avec une étiquette à son nom. Nous y accrochons sa veste et son petit cartable. A peine entré, il file vers une table pour jouer sagement avec quelques objets. Nous saluons la maîtresse en nous nous présentant. Nous échangeons quelques mots avec elle mais nous ne pouvons pas nous attarder ! Un gros bisou à notre petit-fils et nous quittons l'école. Beaucoup d'émotions pour ce bref moment !
L'autre première fois a eu lieu dimanche, à l'arrivée de la course du "Tiers de Marathon" de Lavèrune. Mon petit-fils m'y attendait. Quelle fierté pour lui comme pour moi de franchir la ligne d'arrivée ensemble pour la première fois !
Des moments simples qui comblent une vie !
Par Mustang - 16-04-2016 01:01:58 - 4 commentaires
Je n'ai la ver... heu la verve du Lutin, mais j'ai réussi à écrire un récit sur ma NFL. Cela faisait bien longtemps que j' en avais écrit un, c'est ICI
C'est le 80e !