Par Mustang - 28-05-2013 10:44:33 - 6 commentaires
Oups!
Je veux dire trail d'Angers.
Ce dimanche 26 mai, j'ai participé au trail d'Angers. En matière de traversée de bâtiments, je n'avais encore rien vu! On a eu droit à tout même à un parking souterrain. La suite du parcours s'est faite dans les anciennes ardoisières puis dans un magnifique parc pour se terminer dans un final exceptionnel sur les remparts du château.
Le récit en images est ICI
Par Mustang - 21-05-2013 00:37:52 - 9 commentaires
Depuis deux ans, après un changement d'équipe dirigeante, mon club d'athlé émerge enfin d'une très longue période d'atonie. Les athlètes peuvent enfin pratiquer l'athlétisme au lieu de se contenter des cross hivernaux et de quelques courses sur route !
Certes, c'est beaucoup de travail et de temps donné - hum,hum pour le retraité que je suis ! - beaucoup de déplacements également, notamment à Mondeville-Caen qui dispose d'une salle d'athlétisme couverte avec un anneau. Il a fallu renforcer le club en jurys et en entraîneurs, courir après les sponsors. Mais quelle satisfaction de voir nos jeunes et les moins jeunes pratiquer l'athlétisme. La ville d'Alençon n' a pas été en reste pour remettre à neuf la piste d'athlétisme et acheter tout le matériel et l'équipement afin d'assurer enfin des compétitions régionales et interrégionales.
Aussi, nous nous devions d'affirmer notre présence auprès de la Ligue et des autres clubs de la région. Cela ne pouvait se faire qu'au cours des compétitions interclubs où les classements par points donnent la hiérarchie des clubs. L'an dernier, nous avions déjà tenté le coup pour tenter le classement en National 3. Malheureusement, nous ne disposions pas alors suffisamment de force et dûmes rester en Régional.
Cette année, l'affaire était mieux engagée avec un effectif plus important, des jeunes et des entraîneurs motivés. Cependant nous pêchions avec une sous représentation féminine et des disciplines orphelines comme la perche ou le 110m haies. Quoiqu'il en soit, la détermination était présente. Et chacun de travailler sa discipline, même le marteau ne fut pas délaissé!
Le 4 mai direction Tourlaville pour le 1er tour. Malgré des absents, nous avons accroché la 8e place N3. Mais il fallait confirmer ce résultat au second tour à Flers le 18 mai. Mobilisation générale a été le mot d'ordre. Chacun devait mouiller le maillot! Le président s'alignait sur le 200 et au marteau, le secrétaire ne devait pas être en reste! Vite dit, qu'est-ce que je pouvais faire en dehors des fonctions de jury sauts? Et bien la marche athlétique à l'instar des autres clubs qui mobilisent quelquefois leurs anciens afin de grapiller des points précieux. Me voilà donc à m'entraîner entre les deux tours à cette discipline que je ne connais que de loin. Je pratique la marche nordique mais celle-ci n'a rien à voir. Les fondamentaux sont simples, toujours un appui en contact avec le sol et la jambe d'attaque tendue dans son déroulé jusqu'à ce qu'elle passe dans le plan vertical. Et ce déhanchement si caractéristique!
12h35, ce samedi sur le stade du Hazé, pour la première fois de ma vie, à 58 ans, je m'aligne sur une compétition officielle sur piste. Je suis très tendu avec la crainte de me prendre trois avertissements synonymes de disqualification et d'être tout simplement ridicule. Le starter donne les consignes, rappelle les règles.
12 tours à accomplir. J'ai pris mon GPS pour relever à la fois ma vitesse et la distance parcourue de crainte de m'embrouiller dans le comptage des tours. J'espère faire bonne figure. Je sais que dans le peloton, il y a des avions comme ce junior champion de France! Mais comment font-ils pour marcher à plus de treize à l'heure!
C'est parti, le peloton file devant moi en quelques enjambées! Je m'applique essentiellement à garder ma jambe d'attaque tendue. 5 juges sont sur la piste. Je commence à prendre confiance en moi et à essayer de gagner de la vitesse. Je passe un "ancien" de Valogne et suis dans les pas de Denis du club APPAM. Lui n' a pas trop de technique et se chope déjà deux avertissements par le même juge. Bien sûr, les avions me passent avec une vitesse hallucinante mais ça me motive pour gagner un peu d'allure. Ma jambe gauche n'est pas d'accord et se dérègle. Oups, un carton jambe fléchie du juge dans le dernier virage. Je n'entends pas les autres marcheurs qui arrivent dans mon dos, ceux-ci me doublent en faisant l'extérieur; ça n'a pas l'air de les gêner donc je reste à la corde. Certains m'encouragent, c'est beau l'esprit sportif.
Je double Denis. A chaque fois que je passe devant le juge qui m'a signalé, je soigne au maximum ma position afin de ne pas recevoir un autre avertissement de sa part, la règle étant que trois avertissements d'un même juge sont éliminatoires. Les jeunes du club qui sont au javelot et à la hauteur m'encouragent. De même, des tribunes fusent des encouragements à mon encontre. Même les officiels qui me connaissent à l'arrivée y vont de leurs petits mots.
Les premiers sont déjà arrivés! Pour moi, je sens que l'affaire est bien engagée. Je regarde par moment mon GPS, étonné de voir une vitesse supérieure à10 à l'heure. Mais j'accuse un petit coup de mou dans le dixième tour. Denis est repassé devant moi mais il se chope un carton rouge à un tour de l'arrivée! Je m'assure que pour moi il me reste bien un tour auprès des juges d'arrivée, on ne sait jamais. Dernier virage, applaudissements dans les tribunes. La ligne droite, j'accélère bien sûr ! 34'44 pour ces 5000m. J'en reviens pas. Je suis vraiment ému! Le jeune Fabian,lui, a mis 23'28!
Peu importe, avec ma perf, je rapporte 406 points au club!!!! La marche paie bien!!
La joie sera complète en fin de meeting avec notre classement à la sixième place! La satisfaction est immense au sein du club! Une belle victoire collective, un bel esprit sportif!
Par Mustang - 03-05-2013 23:06:07 - 9 commentaires
Dimanche, en principe c'est direction Radon pour la sortie écouvienne. Mais cette année, ce n'est plus que rarement que je me plie à ce rituel. Pour quelles raisons? Vacances, courses, autres... !
Depuis hier, je me pose la question, vais-je courir en forêt demain? La météo est bonne. J'hésite avec une sortie en VTT. Mon Scott est resté accroché tout cet hiver dans le garage, trop de boue en forêt! Mauvaise raison! L'autre Scott route a eu ma préférence. La promesse du printemps, enfin, m'incite à aller en forêt, mais pour cette fois j'irai à pied. J'ai très envie d'emprunter le chemin qui y conduit depuis mon village. Ce chemin, je le connais pas coeur et je subodore qu'avec le printemps retrouvé, il va m'enchanter. Aussi, ce matin, ma décision est prise, je pars de chez moi vers Ecouves.
Ce n'est pas aux aurores que je pars mais vers 9h30, le temps que la chaleur printannière commence à s'exercer. Je prends la sente du Milieu puis traverse mon village. Mon corps semble en accord avec moi pour cette fois. Faut dire que je le ménage maintenant. Les premières foulées à un rythme lent permettent de mettre aux muscles et aux tendons de s'échauffer sans brusquerie. Seul mon esprit est tendu, avide de capter toutes les sensations que me procure ma progression. J'atteins la campagne rapidement dont l'horizon est barré par le massif écouvien. Je suis agréablement surpris par mes sensations, visiblement mon corps me donne le feu vert.
Je traverse la départementale et emprunte le premier tronçon du chemin. Au loin, j'aperçois un coureur à pied. Ici, on se connait tous et j'ai vite fait d'identier celui qui progresse vers moi. C'est François. Un très grand ultramarathonien. Après une période de galère physique, il est revenu en bonne forme.. et il en profite. Nous nous arrêtons pour échanger sur nos projets respectifs. Ce court moment me permet pas de reprendre mon souffle à proprement parler - je ne suis pas essouflé- mais permet à mon corps de se mettre dans le tempo de la course! Je repars vaillant. La discussion a enflammé mon esprit de courses et de prouesses. Un virage , une voie à traverser et me voilà vraiment dans le chemin.
Les premières jacinthes et la cardamine des près s'y sont données rendez-vous. C'est un chemin de bocage, encore humide des pluies récentes, mais j'attends l'autre, celui ouvert sur la campagne, sur ces grands espaces que j'affectionne. Encore une route à traverser et j'y suis.
Non, rien de grandiose, la simplicité de la nature normande. Un pré, un merisier dans une exubérance blanche.
Un chemin tout simplement. Dans le ciel, l'alouette s'égosille avec ses trilles en volant sur place avant de plonger vers le sol.
Je continue ma progression. le chemin à découvert retrouve ses haies protectrices. La forêt se fait plus proche.
Un banc incite au repos. A vrai dire, je ne sais pas si un séant s'y est jamais posé mais l'idée de ce banc ici est réconfortante. C'est une invitation à la nonchalence.
Le chemin débouche sur une ondulation de la terre. Quelque soit la saison, j'ai toujours été fasciné par cette perspective dénudée, comme la perfection d'un jardin japonais.
Je retrouve la route qui me conduit dans un faubourg de Radon. Puis c'est la montée vers la lisière en petites foulées. Je suis bien.
Je me retourne pour apprécier le paysage. La campagne est légèrement embrumée mais sa vue est bien apaisante.
Je continue ma progression en forêt par un chemin relevé.
L'air est tranquille. Je suis seul. Je traverse le carrefour du chêne à la taverne pour pénétrer dans une sapinière. Verticalité des fûts jaillissant d'un tapis de mousse.
J'oblique vers la gauche par une sente humide qui s'élève ensuite vers une hétraie. Seul le chant des oiseaux de la forêt m'accompagne. Cela me suffit. J'ai l'esprit en paix.
Je traverse le chemin de la messe pour emprunter une longue sente. Les hêtres commencent à se réveiller et tendent leurs jeunes pousses vertes. Ma foulée s'alège. Mon esprit également. C'est dans une sorte d'apesanteur grisante que je progresse. Il y avait bien longtemps que je n'avais été dans de telles dispositions. c'est très troublant et jouissif à la fois. Une sentiment d'éternité m'envahit...
Mais il faut bien rentrer. Je retrouve la route qui conduit à Médavy, empruntée il y a 15 jours par des milliers de coureurs. Une pensée pour Alexandre pour qui c'étaient les dernières foulées de sa jeune vie.
Mais je ne reste pas trop longtemps sur cette route et oblique aux Ragotières à droite vers un chemin boueux, largement boueux! C'est un petit moment ludique! puis à gauche pour une longue ligne droite bocagère. Je débouche en plein champ . A ma droite, la butte Chaumont. A nouveau une route. J'hésite. Je rentre par Colombiers par la route ou la voie romaine. Je sais ce chemin particulièrement boueux et défoncé par les cavaliers. Va pour la boue! Ne pas se prendre la tête, ce n'est que de la boue; Après cet épisode fangeux, je reprends ma foulée régulière, toujours aussi bien! Voilà la voie romaine.
Toujours émouvant de songer à ceux qui m'ont précédé en ces lieux voilà près de 2000 ans!
Bientôt le clocher de mon village émerge au-dessus du colza à la floraison entêtante.
Il est bientôt midi quand je boucle ce périple de plus de 21 km dont chaque instant a été une plénitude.
Il est des moments magiques comme celui-ci, pourtant ô combien banal. Va savoir! Je connais la réponse.