Par Mustang - 24-07-2008 18:14:19 - 11 commentaires
Moon up*
* Au jeu des ombres, Antonioni est le plus fort
La lumière illumine une capucine, magnifie une feuille de palmier. Le coup d'oeil est agréable mais la curiosité a été aiguisée. Je quitte la terrasse et dirige mes pas vers le fond du jardin. Par endroit, la pelouse est écrasée de lumière.
Les nombreux arbustes y dessinent des ombres. Lignes verticales et lignes horizontales se mêlent.
Au ras de la pelouse, je guette je ne sais quoi. J'appuie sur le déclencheur; c'est bien l'avantage du numérique. On n'est pas chien des clichés.
Qui sait, peut-être un cliché se révélera original?
J'ai l'impression que la lumière se joue de moi, ou plutôt les ombres. Les sens en alerte, je guette. Un bruit derrière moi, je me glisse à l'abri d'un buisson et observe.
Je me prends au jeu et réalise quelques clichés. je ne suis pas seul???
J'ai l'impression d'être observé.
Je ne préfère pas quitter mon abri, alors, tout doucement, je change d'objectif et prends un télé. J'ajuste mon appareil, l'oeil collé au viseur, je fouille dans le massif qui est à quelques mètres devant moi. La mise au point s'effectue et...
Ok!! je n'étais pas le seul à profiter du jardin et de la torpeur d'un après-midi d'été. Mon chat Moon siestait à côté de moi!
Par Mustang - 22-07-2008 19:47:07 - 15 commentaires
A ciel ouvert
Lundi 14 juillet, 15h00.
Après m’être bien éclaté en VTT en forêt ce matin pendant 2h30, direction Le Mans. Je conduis, Mireille est à mes côtés. Nous y voilà : Clinique d’accouchement du Tertre Rouge.
Euh ! Quoi ? Mince, on est tombé dans une faille temporelle : nous sommes en 1984 ou peut-être en 1988 quand je conduisais Mireille à cette même clinique pour y accoucher de nos deux derniers. Je regarde Mireille, on s’est fait un petit quatrième pour nos vieux jours ? Non, pas de gros ventre, pas de contraction ! Ah ! En lisant plus attentivement le panneau, il est écrit en-dessous urologie. Ça, c’est pour moi !
Après une petite attente à l’accueil, une infirmière nous conduit à mes appartements. Je prends possession de mon studio loué pour la semaine : un bon 20 m2 avec une très spacieuse salle d’eau et un grand placard. Question déco, c’est sobre, Valérie Lamidot n’est pas encore passée par là : les murs sont blancs, seule une petite reproduction égaie un mur. Le mobilier bleu pas terrible est fonctionnel, ce n’est pas top design ! Cependant, la vue sur un bois de pins se donne un petit côté landais.
Ce n’est pas tout ça, les choses sérieuses commencent. L’infirmière revient avec un tube de crème dépilatoire. Elle se propose d’officier à la tâche. Mince, Mireille est encore là. Certes, l’infirmière est gironde mais je n’ai pas le choix, c’est ma légitime qui s’y colle ! Connaissant mon anatomie, et prudente, elle commande un deuxième tube au cas où ! C’est qu’il s’agit de faire place net de la poitrine jusqu’aux genoux. Je me mets en tenue dans la salle d’eau, c’est-à-dire à poil !! Ouarf ! Elle est bonne ! Non ? Ma tendre m’enduit généreusement le corps. Le moment n’est pas à la gaudriole mais on s’amuse bien ! Ensuite, c’est à coups de racloir en plastique qu’on décape. Le résultat est …net ! Bon, les festivités continuent. C’est qu’ils savent recevoir là-bas ! Ce n’est pas encore l’heure de l’apéro mais une autre infirmière revient en brandissant deux bonnes bouteilles. Ce n’est pas pour trinquer et ce n’est que pour moi : « vous devez boire ces 2 litres » me dit-elle ! Je regarde les deux bouteilles remplies en plastique : 1,5 + 1,5 = 3. Je lui fais donc observer pédagogiquement parlant que c’est plutôt 3 l ! Elle me répond comme un adjudant qui ne veut pas le savoir. « Faut tout boire, monsieur ! » J’attends cependant avant d’attaquer ma boisson purgative. Puis, c’est le départ de Mireille.
En même temps que j’ai commencé un mauvais livre, Chili con carne , j’attaque ma boisson. 19h, c’est l’heure du repas. L’estomac déjà plein de liquide, je chipote dans mon plateau. De toute façon, j’ai déjà commencé les aller-et-retour aux w-c ! Je termine la soirée par une bonne douche avec un auto-bronzant à base de Bétadine. Deux petites pilules, un dernier réglage de lit et dodo ! Vite dit, les intestins en fête vont hacher ma nuit.
Mardi 15 juillet, 06h00.
« Bonjour monsieur, vous avez bien dormi ? ». Ben, voyons ! Direction la douche pour un nouveau décrassage à la Bétadine. J’enfile la camisole, enfin j’essaie. Je me bats avec les pressions. Bon, y a pu qu’à attendre. Je ne pense pas. 7h30, mon taxi arrive. J’enfile une charlotte et des chaussons de la même fibre. Je m’allonge sur le brancard et je pars les pieds devant ……comment ça les pieds devant, je croyais que… ! Le plafond défile devant mes yeux. Ascenseur puis un couloir. La ligne n’est pas directe, j’effectue un changement de brancard et de conducteur. C’est un jeune avec un gros bonnet bleu qui, avant de repartir, me couvre avec une couverture de survie. Il me gare dans la salle de pré-anesthésie. Un autre brancard vient se garer en double-file. Pas le temps de faire la causette avec son occupant, je repars pour la salle d ‘opération. Je tords la tête pour essayer d’apercevoir quelque chose d’intéressant. Après le sas, j ‘aperçois sur le mur un tableau d’affichage avec des feuilles tenues par des aimants. C’est une salle d’opération ou un bureau ? Non, mon brancard arrive le long de la table d’opération. Zouuuuuu, on tire sur le drap et me voilà installé sous le scialytique. « Tendez votre bras droit, monsieur ! » Voilà. « Votre bras gauche ! » Pose d’un cathéter sur le dessus du poignet. « Bonjour, je suis l’anesthésiste…….. ». Vlan ! Quelqu’un a éteint la lumière……… ?
« Monsieur ! Monsieur…. ! ». Je grogne. « Monsieur… ! Monsieur… ! Vous êtes là ? ». Euh, sans doute ! Même pas capable de connecter deux neurones. Bon, il insiste. Je grogne une seconde fois pour lui faire plaisir. Re-noir ou blanc, c’est comme on veut.
Lumière. Tiens me revoilà dans ma chambre. On est l’après-midi. Des infirmières sont autour de moi. Je suis câblé comme un ordinateur. Y en a partout. Ça clignote à gauche, ça ronfle à droite. J’ai des machins qui me pendouillent au-dessus de ma tête. Une infirmière m’explique leur rôle. Sympa, je vais pouvoir faire joujou avec tout ça ! Même pas mal, avec un gros pansement sur le ventre et de l’oxygène sous le nez !
Voilà, c’est fait, deux mois pour en arriver là ! Le téléphone commence à sonner. Pas terrible pour tenir la conversation, la bouche pâteuse, l’élocution laborieuse. J’arrive à tenir 2, 3 mn à chaque fois. Mireille arrive. Brouillard.
La nuit va être rythmée par les infirmières toutes les deux heures.
Mercredi 16 juillet
Je retrouve mes esprits. Il faut chaud. Visite du Lutin et de sa Josette. Thierry photographie tout, drague les infirmières. Il regrette le temps où ces dernières étaient en sous-vêtement sous une blouse qui laissait tout voir. C’est ainsi qu’il en a gardé la mémoire lors d’une hospitalisation à 13 ans, à Tarascon pour une infection à un poignet. Enfin, il lui restait l’autre pour calmer ses émois ! On engage une conversation avec une infirmière, marathonienne licenciée à Endurance 72. Ronde du chirurgien. Le soir, je réussis à négocier avec l’anesthésiste un yaourt. Certes, j’ai le glucose en perf mais l’estomac fait des siennes. La soirée est lourde ; j’obtiens avec mon charme naturel un ventilateur prélevé dans la chambre d’en face !!! J’ai parlé de la clim au chirurgien. Le bâtiment est neuf. Lui et ses associés ont été petits joueurs. Effectivement, ils n’ont pas investi dans la climatisation, sans doute que cela leur faisait trop de parcours de golf ou de séjours à Marbella en moins ?
Jeudi 17 juillet
Avec l’aide, je me lève pour la toilette. Mais il faut trimbaler la tuyauterie, les pots, la poche ! C’est fou comme on s’habitue à ce genre de situation ! J’exagère un peu, on commence justement à m’enlever de la plomberie : exit les perfs et la morphine, exit la surveillance cardiaque, exit la surveillance des gaz du sang, exit le premier drain. Justement, c’est là que je vais voir les travaux. L’infirmière décolle précautionneusement le gros pansement que j’ai sur le ventre. La vache de cicatrice toute boudinée! Presque 11 cm de long, raccommodée avec des gros nœuds noirs. Comme me l’avait expliqué le chirurgien, il y avait plusieurs techniques mais une seule correspondait à ma situation, celle dite à ciel ouvert. Jolie expression pour ouvrir le ventre ! 2 gros tuyaux sortent de part et d’autre de la balafre. Il s’agit d’en retirer un. Je m’installe pour le spectacle. Selon les conseils, j’inspire, je souffle et……. Non, pas trop douloureux et une sacrée étrange impression quand le tuyau se retire du ventre. Nettoyage de l’ensemble et on laisse tout ça à l’air libre ! Les coups de fils et les visitent se succèdent, cela fait chaud au cœur.
Pour le repas du soir, je ne me fais pas d’illusion. Mais si, on m’apporte un yaourt et une comporte avec la petite serviette sur laquelle est écrit « Bon appétit ! » Humour !!!! J’attaque mon 5e bouquin !
Vendredi 18 juillet
Petit déjeuner royal avec 2 biscottes. Enfin, je devrais faire moins le mariole car, les intestins, eux, ils ne rigolent pas. Je dirais même qu’ils me gonflent ! Doudiou, autre chose que de retirer un drain. Je vais passe cette journée à me tortiller. Heureusement, je peux me lever et marcher. 2e drain à retirer. Pas flambard, je préfère ne pas regarder. Je soufffffffffle ! Toute la matinée et l’après-midi, les moteurs ont rugi et les pneus crissé sur le circuit Bugatti qui est juste à côté ! Je passe sur le repas bulgare du midi « Bon appétit ! ». Je n’ai même pas faim ! C’est fou, ça, je ne savais pas qu’on pouvait se nourrir avec 2 yaourts et 2 compotes par jour !
L’après-midi, la kiné vient m’entretenir pour la suite à venir. Je balise un max justement à ce propos. Cette kiné ne me rassure pas, il faut voir ; Elle me tend une feuille de suivie et les conseils sur laquelle il est écrit pas d’effort (vélo, sport, bricolage, jardinage) pendant un mois. Un mois, chic ! Ben non, sachant que je suis ultra-marathonien, c’est la punition, rien pendant 3mois ! Mince, enfin si c’est le prix à payer, ce n’est pas cher !
Coups de fil et visite.
« Bon appétit ! »
Et broummm, criiiiiiiiiii, sur le circuit à côté jusqu’à 1h du matin !
Samedi 19 juillet
Réveil, piqûre, tension, prise de sang, température comme d’hab, visite du chirg. Midi arrive et que vois-je sur le plateau, à côté du yaourt et de la compote ? Un gros couvercle carré protégeant un bon plat chaud !!!! Je soulève……….. Perdu sur une assiette un misérable carré de poisson orné d’une non moins misérable tranchette de citron. « Bon appétit ! ». Même chose le soir !
La journée a été belle. Depuis 2 jours, je ne baisse plus le volet roulant pour profiter du soleil se couchant derrière les pins. Ce n’est pas le cas des voisins : bien avant que l’astre se retire, j’ai entendu les volets se baisser les uns après les autres.
Dimanche 20 juillet
C’est vite le train-train mais là, le midi, vrai premier repas. Le Lutin revient avec sa Josette pour me faire passer la journée, rejoints pas d’autres amis.
Lundi 21 juillet
Gros moment d’angoisse, ce matin. On retire la sonde ! Certes, je me fais tripoter le kiki par deux jeunettes, mais c’est là que cela va se jouer. Tout se passe bien. Maintenant, je vais enfin voir si je retrouve mes fonctions. A première vue, c’est ok. Je commence à être soulagé, c’est le cas de le dire !! J’en perds pas une goutte !
Visite surprise d’Allain et de Béatrice le soir. On passe un bon moment ensemble.
Mardi 22 juillet
C’est le départ. Dernière piqûre, dernière prise de sang. Et on retire les fils !! Déjà !! La partie n’est pas encore gagnée mais on tient le bon bout.
Il fait beau. Mireille est au volant. Je regarde la campagne. Quelle est belle, si simple à admirer sous le soleil de juillet.
Par Mustang - 14-07-2008 08:14:28 - 9 commentaires
Damigny, le 14 juillet 2008
Demain
Demain, avec Mireille, mon aimante épouse
Demain, avec Oriane, Romain et Dorine, mes enfants adorés
Demain, avec ma famille
Demain, avec mes amis si chers
Demain, avec vous tous ici
J'irai là où le destin m'a conduit et je reviendrai...
Par Mustang - 11-07-2008 23:16:09 - 4 commentaires
Les peintures de sable
Dans les rituels de guérisons navajos, les peintures de sable sont l’étape ultime de la cérémonie de guérison.
Auparavant le chanteur ou homme-médecine a déterminé la voie en rapport avec le mal dont souffre le patient. Cette voie comporte des récits et des chants qui vont invoquer les puissances dont a besoin l’homme-médecine pour guérir son patient. Ce sont des rituels qui servent à rééquilibre l’individu. On compte plusieurs voies qui correspondent aux diverses sortes de maux qu’elles sont censées guérir. Voie du projectile, voie de la fourmi rouge, voie de la plume, voie de la main tremblante, voie du grand dieu, la voie de la Beauté, etc… L’homme-médecine est spécialisé dans certaines voies.
Les peintures de sable représentent les entités choisies pour aider le patient à vaincre le mal. En quelque que sorte, ces entités sont prises au piège du dessin. Le patient va alors s’identifier aux formes figurants sur le tableau. Cette identification sert à donner au patient puissance et force, et à l’immuniser contre le mal, à l’instar des entités représentées.
Une fois achevée la peinture de sable, on ordonne au malade de s’asseoir dedans. Ainsi il va s’imprégner des forces des entités. Les peintures de sable ont le pouvoir de guérir de par leur facultés d’extirper le mal du corps du patient. Après la cérémonie, on efface le tableau et les sables de couleur sont jetés à l’écart, dans un endroit où le mal qu’ils ont absorbé ne menacera personne !
Le terme navajo pour désigner les peintures de sable, " sandpaintings " : " iikààh " peut être traduit littéralement par " l'endroit par lequel les dieux viennent et vont ". Ces dessins sont faits à base de pierres pulvérisées, de sable sec saupoudré et coloré avec des pigments naturels. L'intention de ces peintures est de permettre au patient d'être investi par les pouvoirs des êtres mythiques présents à travers ce diagramme coloré et de le guérir.
Elles ne sont pas uniquement faites à l'aide de sables colorés, rouges, jaunes (dépôt d'ocre) et blancs (craie), mais également de matières, à l'état pur et mélangées, telles que farine de maïs, pollen, pétales de fleurs pulvérisées et charbon de bois, qui sont répandues sur un fond sableux généralement doré.
Les Medecine-men utilisent leur pouce et leur index recourbé entre lesquels ils laissent le sable fin et coloré s'écouler en une ligne bien nette et régulière. Cette pratique nécessite une très grande maîtrise du geste. Les grains sont méticuleusement déposés sur un fond de sable de couleur terre préalablement étalé. Il s'agit d'une véritable mosaïque de sable ! Forme d'art éphémère ; aucun fixatif n'est employé. En effet, les peintures navajos devaient, pour des raisons religieuses, être détruites aussitôt après usage.
sources:
Les Navajos / La voie de la Beauté / Editions du Rocher
entre mer et terre, ciel et mer
Par Mustang - 09-07-2008 22:10:41 - 2 commentaires
Loin des glaciers de la Vanoise,
loin des gorges du Verdon,
là-bas, tout au bout de la Bretagne,
au bord de la mer d'Iroise, où la terre, la mer et le ciel s'unissent..........
(photo organisation)
la suite ici
Par Mustang - 08-07-2008 22:44:38 - 10 commentaires
Quelques jours de juillet en terre bretonne......
Par Mustang - 02-07-2008 17:43:24 - 6 commentaires
Par Mustang - 02-07-2008 10:13:29 - 3 commentaires
Hózhó
Ce terme en langue Navajo désigne un concept entre équilibre, harmonie et beauté. Il définit un rapport entre l’homme et le monde qui l’entoure mais aussi sa façon d’être. L’idée de beauté revient souvent mais ce terme ne se borne pas à la perception du monde qu’à l’homme mais aussi à sa manière qu’il a d’être au contact du monde.
Cette vision du monde qu’ont les Navajo vient, bien sûr, du pays où ils vivent où Monument Valley est l’exemple le plus significatif. C’est de ce milieu aride où la vie est difficile mais dont les paysages sont d’une extrême beauté que les navajos ont dégagé ce sens de la vie qu’ils ont. Pour eux, la moindre manifestation de vie, même la plus insignifiante comme un souffle est d’air, est admirable. L’austérité de leur univers est magnifiée à l’extrême. Mais dans un tel environnement, la vie humaine est bien fragile. Aussi, c’est cet accord entre une nature hostile et l’homme qui régit le mode de vie Navajo.
Hózhóogo naasháa doo
Shitsijí hózhóogo naasháa doo
Shikéédéé hózhóogo naasháa doo
Shideigi hózhóogo naasháa doo
T’áá altso shinaagóó hózhóogo naasháa doo
Hózhó náhásdlíí
Hózhó náhásdlíí
Hózhó náhásdlíí
Hózhó náhásdlíí
Chant de la Beauté
Dans la beauté je marche
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté autour de moi, je marche
La beauté est revenue
La beauté est revenue
La beauté est revenue
La beauté est revenue
Et nous n'étions pas auprès d'lui...
Par Mustang - 01-07-2008 08:30:04 - 2 commentaires
Et nous n'étions pas auprès d'lui....
Qui connait William Moore?
C'était un jeune activiste blanc engagé dans la lutte pour faire valoir les droits civiques des noirs aux U.SA. dans les années 60.
Révolté par tant d'injustice, il décide en avril 1963 d'engager une marche de la liberté afin de porter au gouverneur du Mississipi une lettre réclamant justice:
Dear Governor Barnett:
I have always had a warm place in my heart for Mississippi, the land of my childhood and my ancestors. I dislike the reputation this state has acquired as being the most backward and most bigoted in the land. Those who truly love Mississippi must work to change this image.
Frankly, I do not know which is worse — to be raised to believe that one should be happy to live in poverty and die twice as fast as the white man and to be told to reject the ideas of those who tell you democracy means the right to vote whatever the color of one’s skin; or is it worse to be raised as members of a sort of ‘master race’ which fights a losing battle to preserve injustice with barbaric laws and police state methods.
The British were wise in that they dissolved their empire before they were forced to do so. Consequently, the governments of countries such as India and Nigeria are stable and friendly and democratic. The French, on the other hand, held onto their empire as long as they could. Thus the bitter strife in Laos, Vietnam, Algeria.
The end of Mississippi colonialism is fast approaching. The only question is whether you will help it to end in a friendship like the British, or try to hold onto what is already lost, creating bitterness and hatred, as did the French. For our sake, as well as the Negro’s, I hope you will decide to try the British way.
The white man cannot be truly free himself until all men have their rights. Each is dependent upon the other. Do not go down in infamy as one who fought democracy for all, which you have not the power to prevent.
Be gracious. Give more than is immediately demanded of you. Make certain that when the Negro gets his rights and his vote that he does not in the process learn to treat the white man with the contempt and disdain that, unfortunately, some of us now treat him.
Sincerely,
William L. Moore
Il n'arrivera pas à destination. les balles du Ku Klux Klan vont l'abattre le 23 avril 1963.
Pour commémorer ce triste événement, un magnifique texte rapporté par Marguerite Yourcenar célèbre sa mémoire:
...Oh, Bill Moore, il a marché tout seul sur la longue route solitaire.
Il a osé marcher tout seul sur la longue route solitaire,
Il a marché en plein jour et il a marché dans la nuit,
Et nous n’étions pas auprès d’lui,
Et nous n’étions pas auprès d’lui...
Il a marché dans l’Alabama pour vous et pour moi,
Pour qu’on soit tous libres et qu’on soit égaux, toi et moi,
Et pour qu’un jour Noirs et Blancs on soit tous frères !
Et Bill Moore, c’était un Blanc, mais les balles ne distinguent pas la couleur,
Quand elles sifflent dans la nuit
les balles des lyncheurs ne distinguent pas la couleur,
Et beaucoup d’Noirs, on les a tués, et Bill Moore il gît par terre.
Et nous n’étions pas auprès d’lui,
Et nous n’étions pas auprès d’lui...
Oh, chaque homme doit choisir et se décider à son heure,
Oh, chaque homme doit choisir et marcher tout seul dans sa voie...
Et nous frapperons à la porte de la Liberté,
et si on nous demande qui nous envoie,
Nous répondrons que c’est un homme qui s’appelait Bill Moore...