Par Mustang - 17-04-2009 15:00:00 - 1 commentaire
La nuit, bien d'improbables rencontres peuvent se produire!
un coureur cycliste mort depuis si longtemps ?
Un cheval lancé au galop ?
Une vue ancienne d'une école?
Un mémorial?
peut-être une autoroute?
ou simplement une route de campagne ?
Ou alors un vieux curé en soutane??
Un chien menaçant??
ou alors une ancienne gare?
Tout est possible la nuit, même de rencontrer des fantômes!
Peut-être?
Alors si vous êtes curieux et avez un peu de temps, allez ici
PS:Khanardô, la semaine dernière, tu me disais que tu avais gardé tous tes souvenirs pour une raison vitale. moi, je te disais que j'avais tout oublié ou presque. Seulement, ce sont les objets et les lieux qui sont porteurs de ma propre histoire.
Par Mustang - 14-04-2009 17:29:15 - 4 commentaires
Ce dimanche matin 12 avril, départ pour le footing dominical. Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas en Ecouvie, mais au cœur de la capitale des Gaules. Quoi, il suffit que je troque mes trails pour des running es goudron et le tour est joué. Jeudi dernier, j’ai bien galopé dans les rues de Montpellier pendant plus d’1h40 !
Cependant, je ne suis qu’à quelques minutes d’un grand parc où, paraît-il, les joggeurs lyonnais se donnent rendez-vous. Je passe en petites foulées devant l’ancienne gare de la Part Dieu, emprunte le boulevard des Belges puis la rue Anatole France et me voilà devant une grille imposante. Elle défend une des entrées du parc de la Tête d’or.
Effectivement, la fréquentation est imposante. Je suis impressionné. Derechef, je me lance dans la ronde. Mais non, pas du tout, j’ai tourné à gauche !!! Très vite, je m’aperçois que je cours dans le mauvais sens. Je suis même obligé de quitter l’allée sablée pour la route afin d’éviter les coureurs qui arrivent face à moi. Mais c’est pire, là, c’est le terrain des cyclistes !! Je m’obstine. Je suis ridicule. Je bats en retraite devant une autre grille encore plus imposante que celle par où je suis entré. J’effectue donc un demi-tour diplomatique.
Ah, enfin la sérénité, je cours dans le bon sens, de concert avec mes coreligionnaires. En route ! Ça galope, ça trottine, ça court, ça déroule, ça marche même, la plus part en musique, seul, à deux, en groupe, avec chien. Je découvre le circuit. Je repasse devant les serres de l’entrée. Je me sens bien. Je me mets dans le rythme. Euh, quel rythme à vrai dire. Tiens, si je faisais le kéké ! Je prends en ligne de mire un jeune en tenue bleu et noir qui file un bon train. Et c’est parti ! Toute le monde court, des vieux, des jeunes, des minces, des gros, des filles, des gars. Pour les tenues, c’est de la même eau, il y a de tout y compris le coureur en pantalon de jogging coton avec la veste assortie et la capuche sur les yeux ! Il doit bien transpirer celui-là car il fait bon ce matin pascal. A propos, j’ai revêtu une tenue emblématique, celle de Kikouroù: t-shirt rouge avec l’emblème kikourien dans le dos et un running noir. Avec cette tenue-là, j’ai l’espoir de me faire reconnaître par des kikous lyonnais. Macache ! Pas un ! Je suis déçu, j’aurais bien aimé tourner avec quelques uns d’entre eux. Je continue donc seul mon périple. Je suis bientôt à l’opposé du parc, je longe des immeubles modernes aux toits semi-circulaires, dans l’un deux, travaille mon fiston, puis je repasse devant la grille où j’ai effectué mon demi-tour stratégique. De nombreux coureurs s’y sont rassemblés pour discuter, effectuer des étirements ou simplement regarder passer les autres. Juste avant d’achever ce premier tour, je foule une allée recouverte d’écorce. L’impression est délicieuse pour la foulée ! Voilà, mon premier tour accompli grosso-modo en 19 mn. Mon fils m’a précisé que ses copains bouclaient le tour en 14mn. J’en suis loin j’ai pourtant pas eu l’impression de trainer !
J’entame ce deuxième tour avec l’objectif de dépasser mon pacer bleu et noir. Mètre par mètre, je gagne sur lui. Le parcours est très agréable. Il est quasiment plat, tantôt ce sont des allées larges, tantôt ce sont des sentes qui filent entre les arbres. Voilà, j’ai atteint mon objectif ! Je continue cependant sur ce rythme. Je me sens vraiment bien. Voilà bien longtemps que j’ai couru à une telle allure, pas de douleurs ou si peu. J’ai l’esprit libre. Quel plaisir de dérouler ma foulée dans ce magnifique parc que le printemps a reverdi. J’ai le corps qui exulte, l’esprit aussi. J’arrive à hauteur du jardin mexicain où je boucle mon deuxième tour en un peu moins de 18mn ! Cependant, je vais être sage pour le troisième, je dois garder des réserves pour le relais UFO dans deux jours. Je lève donc le pied, cela va me permettre de mieux apprécier le lieu. Je longe un bâtiment où sont exposés des instruments de musique, il s’en échappe une musique de percussions, plus loin, je perçois quelques cris étranges venant du zoo. Mais je suis en ville, par moment, les trains arrivant à la Part Dieu se font entendre avec la rumeur de la circulation encore faible à ce moment de la journée. Sur la gauche, sur une vaste pelouse, des footballeurs taquinent le ballon. Des rollers plus ou moins habiles parcours les larges allées voisines de la piste où je cours. Les coureurs sont toujours aussi nombreux à tourner. J’achève mon troisième tour. Quelques étirements et je repars vers la rue Lalande.
L’après-midi, je reviendrai au parc envahi par une foule autrement plus compacte.
Par Mustang - 13-04-2009 21:52:07 - 6 commentaires
Ce matin-là d'avril,
vers l'est,
l'horizon est barré au loin
par un étrange W qui s'inscrit en creux dans le ciel
comme un défi à chercher
le rendez-vous est pris depuis longtemps
Loriol (Drôme) / 11 avril 2009/ 10h45 vue sur les 3 becs
Par Mustang - 04-04-2009 12:39:42 - 8 commentaires
« …. Non, ne pense pas à de la bière. Et ne pense pas non plus au soleil. Oublie le vent. Oublie l’article à rédiger. Concentre-toi simplement sur tes pieds. Fais-les avancer, l’un après l’autre. Là, maintenant, rien d’autre n’a d’importance.
J’ai dépassé les trente-cinq kilomètres. A partir de là, c’est pour moi la terra incognita. Jusqu’à présent, jamais encore je n’ai couru au-delà des trente-cinq kilomètres. A ma gauche, une ligne de montagnes dénudées, pierreuses. Elles semblent tout à fait stériles, dépourvues du moindre chemin. Qui donc, quelle sorte de dieu a bien pu créer ce genre de chose ? A ma droite, des champs d’oliviers à perte de vue. Tout semble recouvert d’une fine poussière blanche. Et ce vent âpre venant de la mer qui m’attaque la peau sans cesse. Mais c’est quoi, à la fin, un vent pareil ? Pourquoi faut-il qu’il soit si violent ?
Aux environs des trente-sept kilomètres, je me mets à tout haïr. Ça suffit, j’en ai assez. Je ne veux plus courir davantage. Mon énergie est au plus bas. C’est comme si je conduisais une voiture à sec. J’ai envie de boire, mais si je m’arrête maintenant, je crois que je ne pourrai plus repartir. J’ai soif. Soif….
… J’ai dépassé les quarante kilomètres.
« Plus que deux kilomètres ! Allez, tenez bon ! » me crie le rédacteur, d’une voix encourageante, de la voiture.
« Facile à dire ! » ai-je envie de lui retourner. Mais je ne le fais pas, je me contente de le penser. Ce soleil dénudé est atrocement chaud. Il n’est que neuf heures du matin, et la chaleur est abominable. La sueur me coule dans les yeux. Le sel me brûle les yeux, et durant quelques instants, je ne vois plus rien….
… Au-delà des hautes herbes d’été, j’aperçois l’arrivée, le monument dédié au marathon historique, à l’entrée de la petite ville de Marathon….
… Ce sont maintenant les derniers mètres de la course et je veux absolument courir le plus vite possible, en donnant mes dernières forces. Hélas ! Mes jambes sont autonomes et ne m’obéissent pas. J’ai complètement oublié comment mettre mon corps en mouvement. Tous mes muscles me font l’impression d’avoir été rasés par un rabot rouillé.
Ça y est.
Ça y est, j’ai atteint le but. Je n’ai curieusement pas le sentiment d’avoir accompli ce que je voulais. La seule chose que je ressens est le soulagement intense de ne plus avoir à courir»
dont sont extraites les lignes ci-dessus.
Voilà, je vous recommande ce bouquin! J'ai rarement lu quelqu'un qui décrivait d'une manière si précise, si intense, si intérieure, ses sensations de coureur à pied!
Gouvets, vous avez dit Gouvets ?
Par Mustang - 02-04-2009 23:32:41 - 2 commentaires