Par Mustang - 30-08-2008 12:41:17 - 8 commentaires
La chauve-souris
C’est l’été, le soir, dans le jardin, les chauves-souris sont nombreuses à venir chasser. Cela me rappelle une aventure qui est arrivée à mon fils, il y a 7 ans, ce grand benêt avait alors 17ans !
Donc, un soir, vers la fin septembre, il faisait encore beau. Nous mangions cependant dans la salle mais avec la porte-fenêtre grande-ouverte sur le jardin. Notre chatte Moon dont vous avez fait connaissance dans un précédent post rôdait dans le jardin, en quête d’une proie. A cette époque, elle était plus vive que maintenant !! Le repas familiale s’achevait quand notre chatte rentra dans la salle avec, dans la gueule comme souvent elle le faisait, une proie. Or, cette fois-ci, c’était une petite chauve-souris, une pauvre pipistrelle victime d’un redoutable prédateur !! Mon fils qui a toujours été attiré par les animaux retira de la gueule du chat le cadavre du chiroptère et, taquin comme on le sait à cet âge, alla brandir la chose au-dessus du nez de sa jeune sœur pour lui montrer des détails anatomiques! Un chahut de bon aloi s’ensuivit. Mon épouse tenta de ramener le calme en argumentant sur l’insalubrité du volatile mais, peine perdue, Romain continuait de jouer avec sa bestiole au grand dam du chat ! Moi, je ne disais trop rien, une leçon de sciences naturelles, c’est toujours bon à prendre à cet âge-là.
Cependant, voilà que le fiston entreprit un massage sur le ventre de la chauve-souris, tentative inconsciente de massage cardiaque ? Toujours est-il que la bête se ranima et, peu reconnaissante envers son sauveur, lui mordit le doigt ! Dans la seconde, pour moi, qui, il y avait encore quelques instants, regardais béat mon fiston, une information surgit dans mon esprit, une information que j’avais lue sur une plaquette distribuée dans les écoles : alerte à la rage des chauves-souris. Je m’écriai alors « la rage ! ». L’effroi envahit la maison pendant que j’expliquais ce que j’avais lu !
Pas de panique, je distribuai les rôles en tant que chef de famille ! Mon épouse conduira Joseph Meister, euh pardon, Romain aux urgences pendant que j’appellerai le centre antirabique le plus proche. Je me précipitai sur internet pour effectuer mes recherches. Il y avait un centre de veille à Caen. Hum, un samedi soir, allait-il avoir quelqu’un au bout du fil ? Mais oui !!! Mon interlocuteur, sans être plus étonné que ça par mon appel m’informa, qu’en définitive, le centre antirabique le plus proche d’Alençon était au Mans. Je l’appelai aussitôt et pris rendez-vous pour lundi matin, le temps de faire venir le vaccin. Ils m’ont demandé par ailleurs de porter le cadavre - oui, dans la précipitation du moment, l’animal avait défuncté ! L’émotion sans doute ?- aux services vétérinaires d’Alençon afin qu’ils l’envoient à l’Institut Pasteur à Paris pour analyse !
Entretemps, un copain de mon fils appela au téléphone. Je commençai à lui dire qu’il était aux urgences. Il me demanda pour quelle raison. J’eus à peine le temps de lui expliquer qu’il avait été mordu par une chauve-souris, que j’entendis dans le combiné un hurlement de rire qui n’en finit pas !! Bon, heu, je raccrochai car ce copain n’était plus en état de parler ! Une deuxième victime, en sorte !
En fin de soirée, le héros revint avec un beau pansement au doigt. Le médecin de garde n’avait pas fait grand-chose, d’ailleurs, il n’y avait pas grand-chose à faire ! Ma tendre épouse me tança pour avoir laissé notre progéniture jouer avec un animal mal propre. Le dimanche se passa dans l’angoisse. Nous surveillions Romain. Nous constations avec satisfaction qu’il ne bavait pas encore !
Lundi, Mireille fonça vers Le Mans avec Romain et moi vers les services vétérinaires d’Alençon. J’avais prévenu les employeurs et le lycée, c’est qu’il y avait urgence ! L’information alla vite faire le tour du lycée Alain en question ! Aux services véto, je fus accueilli avec beaucoup de déférences! Cela les changeait des vaches. L’animal fut manipulé avec beaucoup de précaution, empaqueté soigneusement et donc expédié vers Paris. Il n’y avait plus qu’à attendre !
A l’hôpital du Mans, Romain reçut des injections d’immunoglobulines et de vaccins, mais le médecin le prévint que, si les vaccins contre la rage du renard étaient efficaces, ceux pour celle de la chauve-souris, pas vraiment ! C’était encourageant ! Cependant, le protocole prévoyait trois injections, tous les deux jours. Le lundi après-midi, Romain retourna au lycée où il fut accueilli comme une vedette. Il fut derechef baptisé Batman ! Mais où allaient-ils chercher tout ça ?
Mardi, les services vétérinaires m’appelèrent pour me demander de mettre la chatte en quarantaine. Connaissant son caractère indépendant, cela n’allait pas être évident !
Mercredi, ce fut moi qui m’y collai pour conduire le fiston au Mans. L’accueille fut sympa. Le médecin m’informa qu’il avait surtout à faire à des petites mémés qui se faisaient mordre par des chiens et qui, par prudence, venaient se faire vacciner. C’était la première fois qu’il vaccinait pour une morsure de chauve-souris ! Bon, il y avait un début à tout, non ? Nous étions toujours dans l’attente des résultats de l’Institut Pasteur !
Jeudi, Le Mans appela. Ils avaient les résultats de Pasteur : négatifs ! Oufff !!!
Voilà, une grande aventure ! Romain en garde souvenir sur son carnet de santé avec les mentions de vaccination contre la rage! En France, 30 à 40 personnes se font mordre par une chauve-souris par an!
Par Mustang - 23-08-2008 10:10:23 - 3 commentaires
Réponses du jeu sur les marques
1 b, 2 a, 3 c, 4 b, 5 a, 6 c, 7b
Par Mustang - 23-08-2008 10:09:17 - Aucun commentaire
Connaissez-vous l’origine du nom des équipementiers sportifs?
Voici quelques grands noms d’équipementiers sportifs avec trois explications sur l’origine de leur nom; à vous de trouver la bonne.
1 - ASICS
a) du nom
de son fondateur japonais Asakamoto Icskéti, entreprise crée en 1958 à Yokohama.
b) de l’acronyme de la citation latine: Anima sana in corpore sano ( un esprit sain dans un corps sain).
c) du nom d’un grand sprinteur des années 50 William Asics.
2 - ADIDAS
a) du nom de son fondateur Adolph (diminutif Adi) Dassler qui fonda sa société en 1948.
b) en inversant, de Sadida, prénom marocain de la femme du fondateur de la marque, qui veut dire qui va droit au but.
c) du nom de son fondateur Aloïs Didas.
3 - NIKE
a) du nom de son fondateur Chris Nikels.
b) de nikel coin, pièce de cinq cents, pièce porte-bonheur.
c) du nom de la déesse de la victoire Nikès, dans la mythologie grecque.
4 - REBOOK ou REEBOK
a) du nom de son fondateur anglais Fred Reebok.
b) du nom d’une petite antilope sud-africaine très rapide, reed-book.
c) de l’expression américaine require the book(maker).
5 - ODLO
a) marque fondée par Odd Lolferød, champion de ski de fond des années 1930.
b) de l’expression U mo she od lo ya ya, chant hébreux, que le créateur de la marque a voulu mettre en valeur pour rappeler ses origines.
c) anagramme partiel de London, ville où fut créée la marque.
6 - THE NORTH FACE
a) par allusion à la face nord du mont Mac Kinley que le fondateur de la marque américaine Jim Allson, a gravie.
b) de The north factory (l’usine du nord) pour devenir « The north face » quand cette entreprise se spécialisa en équipement montagnard.
c) du quartier de North Beach de San Francisco où apparut la marque qui proposait des tenues de montagne, pour devenir par la suite North Face par allusion au froid.
7 - SALOMON
a) du nom de son fondateur, Alfred Salomon, skieur réputé dans les années d'avant guerre qui commença à fabriquer des skis à la demande de son ami Emile Allais .
b) du nom de son fondateur, Georges Salomon, ferblantier dans une usine de scies à ruban, qui débuta par la fabrication de carres.
c) du nom de son fondateur, Samuel Lomon.
Par Mustang - 23-08-2008 09:00:57 - 5 commentaires
Je vous propose un texte de haute volée sur le sportif, écrit en décembre 2003 par Raphaël Hamard, formateur en gestion mentale, pour des professeurs d’E.P.S. ( www.ifgm.org)
LE RECORDMAN ET LE COMPETITIF
« Battre ses propres records ou battre autrui sont des projets de sens que l’on retrouve systématiquement chez les sportifs de tous les niveaux. La perspective de la lutte avec soi même ou avec les autres hommes donne un sens à l’activité.
Le recordman
Le recordman est la personne qui a le projet d’améliorer une performance passée. Cette perspective libère ses forces et son énergie. Battre un record libère la temporalité intime de l’être. Lorsque je bats un record, je me prouve à moi-même que je ne suis pas un être fini. Un champ d’avenir s’ouvre à l’individu sans obstacle insurmontable. Il accède ainsi à l’éternité terrestre. Le terme peut paraître fort mais il s’agit d’un vécu et donc d’une réalité. C’est cet accès à l’éternité qui motive. Ce qui démotive c’est de n’avoir aucune perspective devant soi. Ce sont la mort et la peur qui paralysent et immobilisent. Leur être chemine dans le temps.
Souvent, la lutte d’homme à homme les inhibe et les coupe de leurs forces(ce n’est pas une généralité). Ils ont l’impression d’une part de perdre le contrôle de leurs actions et d’autres part de perdre la possession de leurs faiblesses. Ils sont dépendants de l'autre à ce moment là.
Ron Clark était un coureur de demi-fond et de fond australien qui a battu de nombreux records du monde dans les années 60 du 5000m au 20km. Il a même battu le mythique record de l’heure. Cependant, il n’a jamais été champion olympique alors qu’il survolait le 5000m et le 10000m pendant deux olympiades en 1964 à Tokyo et à Mexico en 1968.Il récolta uniquement une médaille de bronze en 1964 alors qu’il était le détenteur du record du monde. Il savait se battre contre lui-même mais était impuissant contre les hommes.
Ron Clark porteur de la flamme à Melbourne en 1956
Jules Ladoumègue, coureur à pied du 1000m au 2000m, a battu 6 records mondiaux dans les années 30 et fut uniquement médaille de bronze aux jeux d’Amsterdam en 1928. Il ne put participer aux jeux de 1932 à Los Angeles car il fut radié pour professionnalisme. Avant de s’attaquer à un record, il établissait les temps de passage permettant d’y parvenir. Les temps de course étaient exactement les même au dixième près.
Les records sont souvent des œuvres collectives. Des athlètes se sacrifient pour qu’un autre batte le record. Une ambiance d’entraide règne dans le peloton. Ainsi, l’athlète n’a pas la peur qu’on essaie de le battre. Il peut se donner tout entier à son projet personnel. Il se nourrit du désir des autres pour lui.
Michel Jazy a battu de nombreux du monde et d’Europe de cette façon du 1500m au 5000m entre 1962 et 1965. Des camarades étaient chargés de l’amener en un temps prédéterminé. Lui suivait. Les leaders se succédaient et enfin laissaient la place à Jazy à qui il restait un peu plus d’un tour pour abaisser la meilleure marque mondiale ou européenne.
Roger Bannister en 1954 a battu le record du monde du mile de la sorte emmené par deux frères d’armes, Gordon Pirie et Chris Chataway. Le but était d’abattre le mur des 4 minutes. Il réalisa 3’59’’4/10 en allant au bout de lui-même. Il était épuisé et ne tenant plus sur ses jambes à la fin mais tellement comblé. Beaucoup de personnes ne comprennent pas qu’on se mette dans des états pareils et crient au masochisme. Mais il faut vivre le sens profond de l’activité de l’intérieur pour comprendre. C’est l’espoir du plus être qui anime le sportif au départ d’une épreuve alors qu’il a déjà vécu la souffrance du dépassement de lui-même.
Tous les recordmans ont leur mur. Zatopek voulait crever la barre des 14 minutes sur 5000m et des 29’ sur 10000m. Guillaume élève de troisième l’année dernière avait l’ambition de passer la barre des 3’30 sur 1000m ; son copain Louis lui voulait les 3’.
Le recordman peut être un découvreur des possibilités humaines. Il les sonde. Il fait avancer l’humanité. Il ne s’identifie pas à son record. C’est une étape. Sitôt réalisé, il n’existe plus. C’est celui à réaliser qui existe aujourd’hui.
Zatopek, le célèbre coureur des années 50, dira que s’il avait existé un coureur de son niveau, ils auraient pu abattre des murs chronométriques et peu aurait importé qui aurait battu le record.
Chez nos élèves, nous retrouvons ces projets de records. De nombreux élèves viennent souvent me voir fou de joie pour me dire « je me suis battu ».Et, ce n’est pas uniquement les meilleurs qui éprouvent la joie. Des élèves ayant parfois les moins bonnes performances de la classe éprouvent ce sentiment intense.
On voit souvent dans les courses sur route regroupant des milliers de personnes, le 1334ème (c’est un exemple) brandir les bras sur la ligne d’arrivée parce qu’il vient de battre le record qu’il avait projeté.
Le record ne signifie pas forcément une marque reconnue mais il est personnel et intime.
Le compétitif
Dans d’autres cas, les athlètes sont fortement pris par le projet de battre autrui. Cela leur permet d’avoir une identité et de s’inscrire dans la société des hommes. Nul n’ait besoin de se placer en haut. Mais, ce combat de champions n’amène pas à la dispute mais au contraire à une reconnaissance de l’altérité et de soi. En effet, le projet compétitif s’appuie sur les faiblesses. En me battant, autrui me fait apparaître mes faiblesses et mes limites et donc cela me donne des perspectives d’amélioration. Un joueur de tennis pris par un projet de compétition, va pilonner mon revers qu’il a détecté comme défaillant ou bien me délivrer une alternance de balle courte et de balle longue parce qu’il a vu que je n’étais pas bien à l’aise dans ce registre. Par la suite, je vais essayer de l’améliorer à l’entraînement. Je remercie ce rival qui m’a ouvert les yeux sur la réalité de mon jeu et de m’avoir ouvert des perspectives d’avenir.
Le compétitif a besoin d’identifier les habitudes de l’adversaire afin d’anticiper des réponses. Il évoque mentalement les actions et le contexte dans lequel elles s’expriment. Cela lui permet d’avoir un temps d’avance et de le prendre de vitesse en ayant une réponse prête pour parer l’attaque ou la défense adverse.
Michel Bernard, dans les années 50 et 60, fut un des meilleurs coureurs de demi-fond national et international. Il était connu pour sa célèbre rivalité avec M.Jazy. Deux de ses courses sont à ce titre intéressantes. En 1958, en finale des championnats de France de cross, il se retrouve en tête avec A.Mimoun et un autre coureur algérien. A.Mimoun dont l’unique stratégie était de suivre le meneur pour le doubler à la fin, l’invectiva à prendre le commandement. Mais, il refusa car il savait de quoi il en retournait. Aussi resta-t-il bien sagement derrière et fit à Mimoun ce qu’il faisait aux autres. Il devint champion de France de cross.
Alain Mimoun
Lors d’un deux miles en salle, il se retrouva en tête avec l’anglais Pirie. L’allure était tellement élevée qu’ils étaient tous les deux sur le point de battre le record du monde. Pirie fut pris par cette perspective. Ce fut le sens de la course mais pas pour Bernard. Il ralentit alors la course pour resituer les débats dans le cadre de la compétition. Le record ne fut pas battu. Nous pourrions distiller les exemples à foison mais nous avons voulu simplement sensibiliser à la réalité de ce projet et à ses nuances. Chez nos élèves, ces projets existent. Lors d’un échauffement à petite allure, il existe certains élèves qui vont sprinter pour terminer devant un copain ou pour le rattraper. D’autres en revanche maintiendront une allure identique même si un camarade est devant eux ou en arrière.
Le projet de compétition peut aussi être mis en échec. Comment réagir lorsque l’adversaire va gagner avec certitude ? Des sportifs nous viennent en aide pour résoudre ce problème. A.Mimoun, célèbre coureur de fond des années 40 et 50, avait un rival: Zatopek. Son rêve le battre. Au JO de Londres en 1948, il avait été distancé par Zatopek de 48 secondes sur 10 000 m. Et d’année en année, il cherchait à faire fondre cet écart. En 1952, l’écart n’était plus que de 15 secondes. En 1947, il était de 53 secondes. C’est en 1956 sur marathon aux JO de Melbourne qu’il battit enfin Zatopek. Il l’attendit sur la ligne d’arrivée. Zatopek lui dit : « je suis heureux que tu aies gagné, il est juste qu’après avoir été tant de fois second, tu aies enfin trouvé ton jour ».
Zatopek
Notre société fait penser que seul le statut de premier est intéressant. Les autres places ont de la valeur. On voit souvent dans les courses sur route le 1333ème être à la lutte avec le 1332e. A l’arrivée ils se serrent la main heureux d’avoir livré un beau duel.
Ces grands principes fondant les structures relationnelles de notre société rendent difficiles la possibilité
d’exprimer un esprit de compétition. Cela peut permettre d’expliquer la relative faiblesse du sport français pendant de nombreuses années par rapport au sport anglo-saxon (USA, GB, Allemagne…). Le sens de la compétition est à faire vivre aux élèves. Il doit permettre le dépassement des deux protagonistes sans volonté de destruction. C’est un moyen de rencontrer autrui et de se rencontrer. La peur d’être ridiculisé et le sentiment qu’on n'est pas la hauteur peut inhiber le projet de compétition qui peut être un aspect central des projets de la personne. Pour lui permettre de l’éprouver, il est possible d’organiser des compétitions collectives comprenant une forte responsabilité individuelle. La performance individuelle est noyée dans la performance collective. On peut citer le relais, le cross par équipe où chaque place est additionnée et les totaux comparés. Ainsi, on ne voit pas qui a fait quoi ; mais l’individu aura exprimé le meilleur de soi au travers la compétition. M.Jazy aimait donner ce sens de don en compétition. C’est pour autrui qu’il développait un esprit compétitif. Il fatiguait un adversaire pour qu’un camarade puisse faire une bonne place.
Projets mixtes
Il y a des records qui sont battus grâce à un projet compétitif. Le record n’était pas le but premier. Le record n’est qu’une conséquence de la compétition. Colin Jackson, en 1993 dit qu’il avait juste voulu gagner lorsqu’il battit le record du monde du 110m haies en 12’’91. Il y des places qui s’obtiennent uniquement grâce à un projet de record. La place n’est que la conséquence d’un projet de record. Un jour lors d’une compétition à Saint Maur, je voulais battre mon record sur 1500m en qui était de 4’29’’92 ; j’avais déterminé des temps de passage tous les 100m. Je contrôlais régulièrement mon allure en regardant un chrono que je tenais dans ma main. Je ne prenais absolument pas en compte le rythme de la quinzaine de coureurs qui partageaient la même course que moi. Au début, j’étais dans les derniers. J’ai malgré tout maintenu l’allure et je suis resté dans la réalisation de mon projet. Je suis arrivé second de la course et j’ai battu mon record en 4’29’’16. A aucun moment je n’ai cherché à battre autrui. Cette place fut très surprenante pour moi à l’instar de Jackson c’est à dire d’avoir atteint un résultat sans vraiment l’avoir cherché.
Il y en a en revanche qui l’ont cherché. Rappelons l’Anglais Hill qui au début du XXème siècle a cherché à battre le record du 880 yards en montant une couse à handicap c’est à dire en plaçant des athlètes plus faibles que lui tous les dix mètres. Il réussit à tous les doubler sauf un. Zatopek chercha à être champion olympique du 10 000 m aux JO de Londres en 1948 en construisant sa course comme pour une tentative contre le record du monde. Un ami était censé brandir un foulard rouge si le temps de passage n’était pas convenable un foulard blanc si c’était bon par rapport à ce qu’il avait prévu. Au début, il était en queue de peloton mais dans des temps convenables. Au fur et à mesure, il rattrapa ses adversaires en essayant de maintenir le rythme. Il fut champion olympique avec 48 secondes d’avance. Mais il ne battit pas le record du monde.
Paavo Nurmi, l’homme au chronomètre, commençait une couse en ce centrant d’abord sur son rythme à soi grâce au chrono, puis au bout d’un certain temps il prenait en compte les adversaires et laissait tomber son appareil. Il existe aussi des personnes qui partent avec des projets de records et qui basculent sur des projets compétitifs lorsqu’elles voient que le record est inaccessible. C’est le cas du marocain El Gerrouj lors du meeting de Rieti en Italie en septembre 2003 où il voulait battre le record du mile. Il y a aussi des personnes qui partent avec des projets de compétition et lorsqu’ils voient qu’ils ne pourront le réaliser, ils basculent sur un projet de record c’est à dire de performance par rapport à eux-mêmes.»
Paavo Nurmi
Par Mustang - 13-08-2008 18:46:19 - 5 commentaires
Voici la suite avec l'interview de Benoît Laval que j'ai réalisé en avril 2006. Là encore, ses réflexions gardent toute leur pertinence.
Que penses-tu de l’engouement pour les courses nature?
Je pense que c’est un mouvement de fond, qui va du retour à la randonnée à la protection de l’environnement. Les sportifs se tournaient vers le Paris-Dakar dans les années 80, ils préfèrent maintenant la nature. Les chemins sont plus jolis que le bitume, les coureurs changent leurs habitudes comme toute la société.
Et de la surenchère dans les difficultés?
Des organisateurs pensent attirer du monde en pensant que ça va attirer du monde. Mais je ne pense pas que ça marche… Le Trailer veut se faire plaisir sur un joli parcours. La Réunion, l’UTMB, ou aussi le Tour du Golfe du Morbihan proposent des parcours cohérents dans le paysage, et cela marche. Mais je pense qu’il y a surtout beaucoup de création de petits Trails (petits par la longueur…). C’est qui permet aussi au plus grand nombre de s’initier. La difficulté n’est qu’un ingrédient, il faut aussi du paysage, de l’ambiance, de la chaleur humaine…
Et du dopage, un grand trailer ayant eu un contrôle positif récemment?
Je ne crois pas au dopage dans le Trail, et je ne pense pas que Michel T... se soit dopé intentionnellement pour réussir une course (je pense le connaître). Il est amateur, tout comme moi et les autres, et il faut aussi aller bosser le matin, s’occuper du reste, et donc se soigner d’un rhume ou d’une petite blessure (surtout si tu es militaire comme lui). Mais il a pris des médicaments sans trop faire gaffe, et je suis d’accord avec la sanction, car il a fait une erreur.
Ceci dit, c’est sûr qu’il doit bien en avoir qui font du dopage du dimanche, comme pour tout. Mais tant que l’argent n’est pas là, il n’y a pas d’investissement « calculé » dans le dopage.
Un de mes amis coureurs me disait qu’on passe au trail quand on n’a pas plus de résultats sur piste ou route, qu’en penses-tu?
J’ai fait dix ans de piste, du 1.000m (2mn38s en cadet), du 1.500m, du steeple, et un peu de route sur Marathon sans trouver le temps (ou l’envie) à l’époque de bien m’entraîner, et j’ai fait 2h41mn, donc je sais ce qu’est l’exigence notamment de la piste.
Contrairement à ton ami, je pense que les Trailers ne courent justement pas après la performance, le résultat, un classement. Il y a d’autres motivations, dont celle de se faire plaisir. La piste ou la route, ça va bien tant que tu bats ton record, après on se lasse. Uniquement avec de la piste ou des semi et marathons urbains, je pense que j’aurais changé de sport depuis les 23 ans que je cours si c’était pour faire encore et toujours de la piste…
Question route, avec Vincent DELEBARRE, nous venons de finir 4° et 5° des Championnats de France des 100km FFA, pour notre premier 100km, et moi après 6 semaines de reprise. Nous n’avions rien à prouver, mais je pense qu’on en a surpris plus d’un…
Quelles sont les qualités d’un Trailer ?
Il faut de la puissance pour gérer le dénivelé, et pour cela il faut continuer de faire du fractionné court, du fartleck, du seuil… et un gros mental, pour gérer la distance et les coups de barre inévitables sur les longues distances. Il faut aussi savoir s’adapter et faire face aux imprévus : balisage, ravitaillements, terrains…
Que dire à un coureur pour passer de la route au Trail?
Au coureur qui hésite à se lancer, je lui dirais simplement de venir se faire plaisir sur un parcours qui lui fait envie (paysages, tracé). Son « chrono » n’aura pas d’importance…
Quel est ton meilleur souvenir?
Je pense que c’est ma première participation au Grand Raid de la Réunion. 2000 fous réunis pour courir entre 18h et 3 jours, avec 16.000 mètres cumulés. Finir aurait déjà été suffisant… Je passe 55ème au Volcan après quatre heures de course, 20ème à Cilaos à la mi-course à presque deux heures des premiers (ce dont je ne m’étais pas renseigné à ce moment là…), et je reviens encore plus fort dans les vingt derniers kilomètres pour finir 5ème à dix minutes du vainqueur. L’appétit est venu en mangeant, je finissais usé physiquement mais facile dans la tête, dans un parcours de rêve, sur la course de rêve… Pour mon premier Ultra… Je ne sais toujours pas comment on fait pour avaler tout cela (beaucoup de mental…), alors qu’en randonnée cela semble déjà très long en cinq jours...
Qu’en est-il du matériel et des évolutions techniques?
Rien n’est jamais à ses limites… Tous les records sont faits pour être battus ! On fera toujours un peu plus léger et plus « climatisé ». Mais je ne pense pas qu’il y ait de véritable révolution. Un bon produit, c’est aussi beaucoup de bon sens, de l’observation, de la pratique et de l’expérience, ce que beaucoup de marques délaissent au profit du design et du marketing.
Par Mustang - 13-08-2008 18:38:20 - 6 commentaires
En tant que rédacteur en chef ( comme je suis le seul à m'en occuper, autant se donner du titre ronflant) du mensuel "Dépêch'A3", magnifique gazette mensuelle qui tire à 120 exemplaires ( abonnement internet gratuit sur demande), j'ai, par le passé, interviewé quelques champions!!!
Je vous livre l'interview de Dominique Chauvelier que j'ai réalisé le 10 mai 2006 - Il conserve son actualité!
J’avais lu dans VO2, il y a quelques mois, un article dans lequel on affirmait que tu considérais les coureurs d’ultra comme des bœufs; qu’en est-il vraiment ?
Le pire est que VO2 a repris cette affirmation sur le Journal de la Confédération qui avait repris ça sur Ça m’intéresse et, à chaque fois, personne n’a cité les sources. C’est particulièrement imprudent ! A la rigueur, ils se prenaient un procès sur le dos !
Donc, un journaliste de Running Attitude, que je connais très bien, m’interviewe. Et lui, je peux te dire qu’il est anti-coureur ultra machin ! Il me demande mon avis sur le cent bornes. Je lui réponds en comparant l’entraînement du cent bornes à celui du marathon quand, toi, tu as trois fois 5 000 à faire et, eux, ont une sortie de 40 bornes à faire, qu’il pleuve, qu’il vente, il faut y aller, il faut être un peu bœuf, on se pose pas de questions, on y va ! Mais ce journaliste a résumé le début de la phrase les coureurs de cent bornes et la fin de la phrase sont des bœufs.
Après, on passe aux courses de 24 heures; Il me demande ce que j’en pense. Je lui dis que les courses de 24 heures, ce n’est pas de l’athlétisme dans la mesure où l’athlétisme, pour moi, se déroule dans un stade. Eventuellement, le marathon dont l’arrivée se fait dans le stade quand il s’agit d’une épreuve olympique, c’est encore de l’athlétisme. J’ajoute que, dans la course à pied, il y a plein de familles:: le trail, les courses de montagne, le cent bornes et lui, a résumé, courir à 11 à l’heure, ce n’est pas de l’athlétisme! Alors là, tout le monde m’est tombé dessus !
Les courses de cent bornes, pour moi, cela fait partie de la famille de la course à pied sans pour autant que ce soit considéré comme de l’athlétisme pur ! C’est comme si on allait dire, pour les sports de balle, qu’il y aurait une fédération des sports de balle avec le volley-ball, le foot-ball, le hand-ball. J’ai rien contre le cent bornes ! La preuve est que, pendant cette polémique, j’entraînais un coureur de cent km qui a gagné à Chavagne, l’an dernier. J’ai pris des filles de l’équipe de France de cent km comme meneurs d’allure au Marathon de Paris. J’ai failli en faire moi-même.
J’ai été très déçu de la réaction des gens qui se sont déchaînés contre moi. Il y en a très peu qui se sont posés la question de savoir si j’avais bien dit ça ! « C’est écrit donc tu l’as dit ! ». Cela montre le peu d’ouverture d’esprit dont font preuve certains! Récemment, au Marathon de Paris, Guyomarch de l’équipe de France de 24 heures m’a pris à partie:
« Des mecs qui écrivent ça, je leur mets mon poing sur la gueule !
-Tu parles de quoi?
- De l’article que tu as écrit…
- Que tu as lu. Pas que j’ai écrit !
- Ben oui, tu as dit ça..
- Je n’ai jamais dit ça… attends, ne t’énerve pas comme ça, je vais t’expliquer... »
Et je lui raconte ce que je viens de te dire. Pour être coureur de cent bornes, il faut avoir du caractère, il faut être un peu bœuf. Parfois, je me le dis pour moi! Ce gars avait du mal à comprendre. Alors là, je lui dis que j’avais un bœuf devant moi, alors qu’il fait partie de l’équipe de France de 24 heures, il n’avait aucune réflexion, aucune analyse, de recul. J’ai découvert à cette occasion, un milieu un peu à part, un peu fermé ! Ils sont moins ouverts que les autres. A aucun moment, ils ont eu l’ouverture d’esprit pour se dire, oui, c’est vrai, il y en a parmi nous qui courent en 12 heures, 14 heures, 15 heures. Dans mon démenti que j’ai publié, je disais qu’au marathon de Paris, la moyenne des 30 000 coureurs est de 11 à l’heure ! Donc je n’ai rien contre les coureurs qui courent à 11 à l’heure!
Pour moi, donc, être un peu bœuf, c’est avoir du caractère !
Que penses-tu des courses ultra comme l’UTMB? La Transgaule? Ne crois-tu pas qu’il y a un peu de surenchère?
C’est de l’aventure humaine ! C’est exactement pareil pour le gars qui fait de l’alpinisme, qui fait des 8 000. On pourrait mettre ça dans la même famille, ce sont des défis personnels. C’est vrai, peut-être, que certains d’entre eux ont peu de qualités pédestres, incapables de faire un 1 000 m en moins de 4 mn par exemple. Mais, le principal, c’est le défi qu’ils se lancent eux-mêmes en courant, en marchant, en faisant cent bornes, de faire l’ultra-trail du Mont-Blanc, de faire l’Everest. C’est bien, c’est la force de caractère qu’ils ont; ils ont peut-être des qualités moyennes au départ mais une grosse force de caractère.
Et toi, tu t’intéresses de plus en plus au trail?
J’étais du côté de l’élite, en matière de chrono, toujours à chercher à battre des records, 2 h 11 au marathon, les semis, .. Maintenant, j’ai cinquante balais. Alors, les marathons, je les fais fun et, au moins, je sais que je vais tenir jusqu’au bout. Donc, le trail est bien car tu n’as pas le souci du chrono. C’est un stress énorme en moins que de ne pas avoir le chrono. Si c’est trop dur, tu marches, après tu vas plus vite… C’est une philosophie, il ne faut pas parler de performance pure. Le trail me change
complètement après avoir fait du haut niveau, de la performance pure. Chaque trail est différent: il y a des trails de 20 bornes, de 30 bornes, des durs, des pas durs. On voudrait faire une hiérarchie, on n’y arriverait pas.
Que penses-tu de l’affirmation comme quoi les trailers sont moins performants que les pistards ou coureurs sur route?
Non, je ne le pense pas. Dans beaucoup de régions, notamment en montagne, beaucoup de jeunes courent des trails. Ainsi, j’ai connu un jeune de 25 ans qui travaille chez Adidas. Il court des trails. Je l’ai vu courir et il court bien. Il n’a pas du tout l’idée de courir sur route. Il n’a pas été éduqué dans cet esprit. Il fait ses courses de montagne, des trails. Beaucoup de jeunes n’ont pas du tout envie de courir sur route, de faire des semis. Autrefois, on disait cela pour le marathon: le marathonien, c’était le mec de 36 ans qui n’était plus bon sur piste et qui s’est mis sur marathon. Maintenant, on dit déjà moins ça, pareil pour le cent bornes, certains le disent aussi: c’est celui qui ne peut pas s’exprimer sur le marathon qui se rabat sur le cent bornes. Après le cent bornes, il court un 24 heures ! On n’en finit plus !
L’idéal, c’est de faire un peu de tout; pour le coureur qui n’est pas trop élitiste, un coup, il se fait son petit marathon, ensuite, c’est ce que je conseille, il se fait, un mois après, un trail avec la préparation de son marathon. Il fait son trail sans se prendre la tête. En fin de saison, s’il veut se faire un cent bornes, il fait un cent bornes ! Et s’il veut terminer par un semi, il termine par un semi! L’évolution de la course va aller vers ça.
N’est-ce pas déconseillé pour un jeune de faire un trail ?
Non, je ne crois pas! C’est un peu comme pour moi, quand à 23 ans, j’ai commencé à faire des marathons à une époque où tout le monde en faisait à 36-37 ans. On me disait, t’es fou de faire des marathons à ton âge, tu vas de cramer! Tu ne vas pas durer longtemps. Tu parles, j’ai cinquante ans ! Trente ans après, suis toujours là ! Non, c’est la qualité de l’entraînement et la récupération après les épreuves qui sont importantes. C’est l’excès qui est mauvais comme faire 5 marathons ou 10 trails dans l’année.
Non, il faut absolument enlever cette idée ! Tu fais un trail et tu récupères 10 jours et, derrière, tu fais une séance un peu plus vite pour te redynamiser, des 400 par exemple. C’est l’entraîneur qui parle mais je vois les choses comme ça !
Les trailers sont des gens qui se font plaisir. Le trail, c’est la découverte de la nature, de certaines régions.
Pour conclure?
Dans les marathons, je vois les émotions qui se dégagent. Ainsi, un coureur qui fait 3 h 59’ 50, il a fait moins 4 h, il est champion olympique ! Tu le vois, les larmes à l’œil… Je trouve ça très beau !
Le haut niveau, j’en suis revenu.. Dopage, machin … Je me sens beaucoup plus à l’aise à un niveau en-dessous, qu’avec les athlètes !
Par Mustang - 06-08-2008 16:25:12 - 6 commentaires
Quelques souvenirs amusants et anecdotes de mes courses en cadeau à l'occasion de mon anniversaire!
12 juin 1999, je participe à ma deuxième course, celle du Belvédère, un 15 km qui nous emmène en haut de la forêt de Perseigne. C’est le Lutin qui m’y a amené. Pendant près de 12 km, on va discuter tous les deux tranquillement, chacun sait que l’animal est bavard ! Mais à un moment, je lui dis de m’excuser et je le plante là au pied de la dernière côte ! 1mn15 nous sépare à l’arrivée ! Il s’est rattrapé depuis !
25 juin 2000, c’est mon premier marathon au Mont-Saint-Michel. La veille, je n’ai rien trouvé de mieux que de planter ma tente sur un parking, sous un pont routier où toute la nuit les voitures ont circulé ! Nuit blanche assurée. Avec Riah50, notre coach, Le Lutin et moi partons prudemment. Le copain Joël, plus aguerri est parti devant ! Arrivés à mi-parcours en 1h44, le Lutin et moi nous nous apercevons qu’on est très bien et décidons d’accélérer. Au 30e, nous passons Joël dans le rouge en imitant un concert de binious. Celui-ci se vengera bien des années plus tard ! On termine en 3h26 !
17 juin 2001, je remets ça avec le marathon du Mont-Saint-Michel avec toute l’équipe ! Il fait chaud. A un ravito, je bois quelque chose qui ne passe pas. Je sens mes intestins se plaindre. Bien sûr, je suis en compagnie du Lutin. Je continue mais ça commence à urger ! Pas de bol, on est en train de traverser un des deux villages du parcours, le Vivier-sur-mer ! Pas évident de courir en serrant les fesses ! Je laisse partir le Lutin. Mais que ce village est long à traverser, je ne vais pas pouvoir attendre la campagne à sa sortie et je ne me vois pas débourrer au milieu des spectateurs ! J’avise un jardin à droite. J’ouvre le portillon et me précipite derrière un carré de salades ! Je me bats avec le lacet de mon short et enfin je peux me soulager ! Je m’essuie avec ce que je peux ( !), je remonte mon short et je repars vite à la poursuite du Lutin. A la sortie du Vivier, il y a une station d’épongeage. Je me lave les mains dans le bac mis à la disposition des coureurs pour se rafraîchir. Désolé, mais on m’a appris à me laver les mains après être passé aux toilettes et nécessité faisant loi ! Devant moi, une concurrente au short dégoulinant n’a pas pris le temps de s’arrêter comme moi pour le même besoin ! Je ne rattraperai pas le Lutin et je finis en 3h21. Depuis, les copains se méfient des bacs d’épongeage, on se demande bien pourquoi !
23 novembre 2003, toute la fine équipe se rend en Bretagne pour le trail de Nostang. En nous rendant au départ, le Lutin manque d’un cheveu de nous flanquer en voiture dans le ria d’Etel ! Le trail a un tracé bien sympathique : il décrit un huit, la première boucle longeant le ria et la deuxième conduisant dans la campagne. A peine parti, le Lutin prend la poudre d’escampette ! Je ne suis pas au mieux de ma forme et je chemine en compagnie de Riah50. Une première alerte quand nous apercevons un groupe de coureur sur la droite qui nous rejoint. D’où viennent-ils ? Nous continuons et repassons pas la zone de départ où peu après, s’amorce la deuxième boucle du huit. Pas de souci, Riah50 et moi trottons de bon aloi dans la campagne bretonne. Les coureurs sont très espacés car à un moment dans une partie très dégagée, on n’aperçoit pas grand monde devant ! Peu importe, on continue quand, soudain, venant à notre rencontre, voilà qu’arrive tout un groupe de coureurs ! C’est la tête de course !!! Euh !! J’ai quand même pris le temps d’examiner le circuit et j’ai un très grand sens de l’orientation et je suis sûr de mon parcours. Riah50 et moi continuons laissant les autres coureurs perplexes. Certains rebroussent chemin avec nous, d’autres continuent à contre-sens. Mais d’autres coureurs continuent d’arriver face à nous. Alors les autres repartent à leur suite, beaucoup font demi-tour ! C’est la pagaille totale ! Il fallait voir la tête des coureurs complètement affolés, ne sachant plus dans quel sens courir ! Moi, têtu, je continue mon parcours. Vers l’arrivée, il a quand même fallu que je demande mon chemin car il n’y avait pas de signaleur. J’arrive enfin. Les « organisateurs » ont plié les gaules, il n’y a plus rien sur la table de ravito. Que s’est-il passé ? Tout simplement, la tête de course et pour ne pas dire près de la moitié des coureurs a enfilé la deuxième boucle du huit à l’envers et les signaleurs aux deux postes de contrôle qu’ils ont rencontrés les ont laissé passer, ignorant le sens de la course ! Voyant cela, beaucoup donc ont fait demi-tour et se sont présentés sur la ligne d’arrivée comme s’ils avaient fait la totalité du parcours (35km) alors qu’ils en avaient fait au mieux 30. Le pire est que les organisateurs ont officialisé cette arrivée ! Bien sûr, le Lutin faisait partie de ces horribles tricheurs ! Riah50 et moi avons sauvé notre honneur dans cette affaire, na ! Pas comme certains !
23 février 2004, j’ai entraîné un groupe (sans le Lutin) pour un trail hivernal, celui du Vulcain, à Volvic. J’ai déniché un hébergement dans un gite de groupe dans un petit village à côté. Le repas du soir se déroulait dans des salles voutées du plus bel effet. Notre équipe de 5 coureurs s’installe à la table qui peut accueillir 10 personnes. Après l’entrée, un groupe de 4 personnes s’installe à notre table. Christophe reconnaît un des hommes et nous indique qu’il s’agit de Benoît Laval que je ne connaissais pas encore alors ! Le cuistot amène le plat principal: escalope et pâtes. Mais il ne devait avoir que 6 ou 7 escalopes et des pâtes pour 5 ! Joël le parisien ne s’embarrasse pas et se sert généreusement. A notre tour, nous nous servons. Si bien quand le plat arrive à Benoît Laval (Il y avait aussi Alexandra Rousset), il ne reste que 2 escalopes et 3 nouilles ! Visiblement, cela l’a vexé car tout son groupe nous a tourné le dos et ne nous a pas adressé la parole. Bref, on l’avait trouvé bien bégueule ! Mais, bon, ok, ce n’était pas sympa de notre part surtout quand Joël a passé le plat un peu rigolard! On s’est expliqué depuis à ce sujet et les choses se sont arrangées puisque lors du RTT 2007, tout le groupe est venu sous les couleurs du F.C.N.B.L. (Fan club normand de Benoît Laval).
30 octobre 2005, c’est la dernière manche du challenge des trails bas-normands à Grimbosq (14). Le lutin et moi sommes au coude à coude pour la deuxième place ! Notre copain Jean-Marie s’en était fait l’écho dans son journal. Perfidement, j’avais laissé entendre que le profil de ce trail très roulant était plutôt fait pour Thierry. En fait, il n’était pas particulièrement roulant ! Mais le fait le plus marquant de ce trail de plus de 30km est qu’il se déroulait pendant la chasse ! Si bien, qu’à un moment, nous devions emprunter un long chemin montant en bordure de bois. Et tout le long de ce chemin, était postée une quarantaine de chasseurs, l’arme à la main ou au pied, espacés d’une dizaine de mètres. C’était une vision assez surréaliste de voir les coureurs en tenues bariolées passer à côté des Nemrod en tenue de camouflage. Pas un mot ni un signe n’ont été échangés ! Deux mondes ! Et pour finir, j’ai récupéré le Lutin au 28e km et j’ai terminé devant lui, gardant ma 2e place au challenge !
29 janvier 2006, la fine équipe se prépare à descendre sur le Mont-Dore pour le désormais trail hivernal. Ce samedi matin vers 11h, au départ d’Alençon, le groupe se rassemble. Nous sommes 6 et partons à deux voitures. Je monte dans celle du Lutin avec Loulou. Cependant, depuis le milieu de la matinée, il neige abondamment. Nous prenons l’autoroute. Thierry n’a pas mis de pneus spéciaux et il n’a même pas de chaînes ! Nous sommes devant. Il neige vraiment beaucoup, cela devient inquiétant mais par pour le Lutin. Sur le Mans, il y a une bonne couche poudreuse sur la route. Mais Thierry conduit à l’aise. Je ne l’ai jamais vu aussi sûr de lui. Et il nous le dit. Il nous fait un cours sur la traction automobile ! Loulou et moi commençons à blanchir à voir les voitures au fossé, même les fourgons d’entretien ! Il roule aux alentours de 80-90 km/h ! Au fou ! Et il double d’autres voitures ! Je propose que l’on mette aux voix la décision ou non de doubler. Pas le temps de voter qu’il continue à doubler les rares véhicules. Et pour mieux faire, il reste sur la voie de gauche de l’autoroute, là où la neige est épaisse et non tassée, ben voyons ! Il garde la même vitesse sans l’ombre d’une hésitation ! Cependant, Loulou et moi n’en menons pas large, surtout qu’on continue à voir des véhicules dans tous les sens. Et pour couronner le tout, comme on doit s’arrêter pour manger à l’aire de repos peu avant Tours, dans le rond-point qui accède au parking, il nous fait une démonstration de tête-à-queue au frein à main ! Pendant qu’on mange nos casse-croûtes, des gendarmes arrivent et nous incitent à la prudence car ils ont vu des voitures qui roulaient trop vite !!! Tu parles !! Ensuite, après Vierzon, la neige aura disparu et nous arriverons à bon port dans un centre d’hébergement à la sortie du Mont-Dore. Au milieu de la nuit, l’alarme incendie se déclenche. Je jette un coup d’oeil dans le couloir mais comme cela n'a pas l’air de se bousculer, je retourne me coucher. Les autres n’ont même pas bougé de leur lit ! C’est bien Français, ça !
Par Mustang - 05-08-2008 11:39:40 - 7 commentaires
Lu ce matin dans mon journal:
" Aux Etats-Unis, les mustangs menacés d'abattage
Les mustangs sont des chevaux sauvages.Leurs ancêtres sont arrivés en Amérique du Nord avec les Espagnols. 33 000 d'entre eux vivent en liberté dans une dizaine d'Etats américains. En 1971, le Congrès des Etats-Unis les avait qualifiés de "symboles vivants de l'esprit d'aventure historique de l'Ouest".
Dans un souci "d"équilibre écologique", l'Administration qui gère les terrains publics fédéraux, veut réduire leur nombre à 6 000 et pratiquer des abattages de masse. Les défenseurs des animaux se mobilisent"
Ce n'est pas le moment que je me pointe là-bas!!!
Par Mustang - 02-08-2008 17:51:28 - 5 commentaires
Je me souviens du monde -1-
Les instants de mémoire sont autant de balises qui surnagent dans le tourbillon de la vie. Pourquoi ceux-là et pas d’autres ?
A la différence de Georges Pérec, j’ai choisi ceux des grands événements mondiaux pour lesquels j’ai toujours marqué un grand intérêt. Ceux qui suivent ne sont pas donnés dans l’ordre chronologique. Beaucoup sont des tragédies, désolé !
1- Je me souviens d’un reportage sur le conflit à Chypre au journal télévisé du soir sur l’unique chaîne. Cela devait être en 1964. Le présentateur avait pris des précautions pour annoncer les images horribles à venir : sur une musique grave, la caméra avançait dans une pièce vers une baignoire où gisaient les cadavres d’enfants et d’adultes qui s’y étaient réfugiés en vain pour échapper aux balles de soldats impitoyables.
2- Je me souviens de cet autre reportage à la même époque, cette fois-ci sur le Congo Belge. Il s’agissait d’une bavure de la part des Casques Bleus qui avaient tiré sur un combi Volkswagen conduit par un couple de Belges. Ils avaient tué l’épouse du conducteur et blessé ce dernier qui était assis au bord de la route, rendu aveugle par une blessure à la tête. Je ne peux revoir un Combi VW sans songer au désespoir de cet homme et à l’indifférence des soldats de l’ONU dans leur mission dérisoire.
3- Je me souviens de Christine Ockrent qui interviewait en 1979 un ancien premier ministre iranien du Shah, Amir Abbas Hoveyda dans sa geôle, quelques jours avant que ce dernier soit exécuté d’une balle dans la tête. Elle avait été particulièrement odieuse, impitoyable pour ne pas dire carnassière dans ses questions à cet homme qui se savait condamner.
4- Je me souviens de ce vendredi soir, en novembre 1977, alors que je rentrais de la base aérienne 105 d’Evreux, où j’ai assisté à l’arrivée en direct à la télévision de président égyptien Anouar el-Sadate sur l’aéroport de Tel-Aviv. Menahem Begin et Golda Meïr accueillaient ce président au regard d’aigle.
5- Je me souviens de ce samedi 4 novembre 1995 ; nous étions en week-end chez des amis quand nous avons appris l’assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin. Nous en fûmes tous atterrés.
6- Je me souviens de ce reportage vers la fin des années 1970 ou début 1980 sur les instituteurs en Afghanistan qui étaient assassinés par les Moudjahidines car ils avaient osé enseigner aux petites filles.
7- Je me souviens du 11 septembre 1973 lorsque les avions bombardaient le palais de la Moneda. Depuis le printemps avec la grève des camionneurs fomentée par la CIA, je sentais le drame venir cependant j’espérais que la démocratie allait gagner. Salvador Allende demeure à jamais dans ma mémoire comme le héros absolu.
8- Je me souviens de l’exécution ignoble par garrot de Puig Antich à l’âge de 24 ans en mars 1974 ; cette vieille carne de Franco en train d’agoniser avait refusé la grâce que le monde entier réclamait pour ce jeune anarchiste.
9- Je me souviens de ce mois d’août 1968 où la radio France Inter diffusait en boucle la Moldau de Smetana alors que les chars russes écrasaient la Tchécoslovaquie. Mon père m’avait appris en classe tous les détails de ce poème symphonique à la gloire de la Tchécoslovaquie.
10- Je me souviens de ce dimanche 27 octobre 2002 alors que je courais dans les causses pour la course des Templiers. Malgré la beauté des paysages, je ne pouvais ne pas m’empêcher de penser aux otages de ce théâtre à Moscou. Ce n’est que le lendemain, en quittant Nant que j’ai appris à la radio de la voiture les détails de l’assaut tragique où les otages furent asphyxiés et les membres du commando tchétchène abattus.
11- Je me souviens de cette rentrée de septembre 2004. En voyant mes propres élèves s'ébattre dans la cour d’école ce 4 septembre, je ne pouvais pas m’empêcher de songer à ces autres élèves allongés à jamais dans une autre cour d’école, à Beslan.
12- Je me souviens, bien sûr, comme tant d’autres de ce 21 juillet 1969 où, au milieu de la nuit, toute la famille s’était installée devant la télévision pour guetter l’instant où Neil Armstrong allait mettre le pied sur la Lune. Je revois cette interminable image du morceau du L.E.M. avec les barreaux de l’échelle. Il a fallu attendre longtemps avant d’apercevoir le pied de l’astronaute sur les barreaux.
13- Je me souviens de l’éclipse totale de soleil du 11 août 1999. J’étais sur les falaises au nord d’Etretat pour assister au phénomène. Il y avait là une foule immense. Quand le soleil disparut et que l’obscurité arriva, la température chuta, on vit les vaches dans le champ proche se diriger vers l’étable et surtout il y eu un grand silence.
14- Je me souviens du 21 mai 1981, vers 20h, de retour de Paris où nous avions effectué une visite chez des cousins, Mireille et moi étions sur l’autoroute peu avant la barrière de péage de Saint-Arnoult quand la radio a annoncé la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle.
15- Je me souviens du nom du négociateur nord vietnamien, Le Duc Tho et du lieu des négociations avec Kissinger à Saint-Nom-la-Bretèche pour mettre fin à la guerre du Viet-Nam, au début des années 1970.
16- Je me souviens de Louis Washkansky, le premier greffé du cœur par le professeur Barnard en 1967. Il avait survécu un peu moins de 20 jours. Une image de la télé avait montré la foule assemblée devant l’hôpital du Cap et, parmi cette foule, la présence incongrue de Françoise Hardy ! Le second greffé fut un dentiste Philip Blaiberg.
17- Je me souviens lorsque j’étais militaire à la BA 105, en 1977-1978, je consignais entre autre travail, les bons d’essence des avions, et en particulier ceux du DC10 chargé de la surveillance électronique au-dessus de l’Afrique. Mais cet avion était aussi utilisé par Giscard lorsqu’il partait discrètement pour aller chasser en Afrique, notamment en Centrafrique ! Je m’amusais alors à suivre ces périples grâce aux bons d’essence délivrés sur les aéroports africains.
18- Je me souviens de la prise d’otage des athlètes israéliens aux J.O de Munich en 1972. Alors que la fin des événements pouvait faire espérer une issue heureuse, ce fut le drame. Par la suite, bien plus tard, j’appris que cela avait été du à l’impréparation, l’amateurisme de la police allemande.
19- Je me souviens de mon prof de Français au collège en ce mois de juin 1968 qui avait pris l’habitude de nous parler assis sur un coin de son bureau !
20- Je me souviens de l’extraordinaire, l’incroyable parade de Jean-Paul Goude à Paris pour célébrer le bicentenaire de la Révolution Française et de la chanteuse Jessye Norman, drapée dans un drapeau français, chantant la Marseillaise sur la place de la Concorde.