KikouBlog de Mustang - Août 2008
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Archives Août 2008

La chauve-souris

Par Mustang - 30-08-2008 12:41:17 - 8 commentaires

La chauve-souris

 

C’est l’été, le soir, dans  le  jardin, les chauves-souris sont  nombreuses  à venir chasser. Cela  me rappelle une  aventure qui est arrivée  à  mon fils, il y a 7 ans, ce grand  benêt avait alors 17ans !

Donc, un soir, vers la fin septembre, il faisait encore beau. Nous  mangions cependant dans  la salle mais avec la  porte-fenêtre grande-ouverte sur  le  jardin. Notre chatte Moon dont vous avez fait connaissance dans  un précédent post rôdait dans  le  jardin, en quête d’une  proie. A cette époque, elle était  plus vive que  maintenant !! Le repas familiale s’achevait quand  notre chatte rentra dans  la salle avec, dans  la gueule comme souvent elle le faisait, une  proie. Or, cette fois-ci, c’était une petite chauve-souris, une pauvre  pipistrelle victime d’un redoutable  prédateur !! Mon fils qui a toujours  été attiré  par  les animaux  retira de  la gueule du chat le cadavre du chiroptère et, taquin comme  on le sait  à cet âge, alla  brandir la chose au-dessus du nez de  sa  jeune  sœur pour  lui  montrer  des détails anatomiques! Un chahut  de  bon aloi s’ensuivit. Mon épouse tenta de ramener le calme en argumentant sur l’insalubrité du volatile mais,  peine  perdue, Romain continuait  de jouer avec sa  bestiole au grand dam du chat ! Moi, je ne disais  trop rien, une  leçon de sciences naturelles, c’est toujours  bon à prendre à cet âge-là.

Cependant, voilà que  le fiston entreprit  un massage sur  le ventre de  la chauve-souris, tentative inconsciente de  massage cardiaque ? Toujours est-il que  la  bête se ranima et, peu reconnaissante envers son sauveur, lui  mordit  le doigt ! Dans  la seconde, pour moi, qui, il y avait encore quelques  instants, regardais  béat mon fiston, une  information surgit dans  mon esprit, une information que  j’avais  lue sur  une  plaquette distribuée dans  les écoles : alerte  à la rage des chauves-souris. Je  m’écriai alors « la rage ! ». L’effroi envahit  la  maison pendant que  j’expliquais ce que j’avais  lu !

Pas de  panique, je distribuai  les rôles en tant que chef de  famille ! Mon épouse conduira Joseph Meister, euh pardon, Romain aux urgences pendant que  j’appellerai le centre antirabique  le  plus  proche. Je  me précipitai sur  internet pour  effectuer  mes recherches. Il y avait un centre de veille  à Caen. Hum, un samedi soir, allait-il avoir quelqu’un au bout du fil ? Mais  oui !!! Mon interlocuteur, sans  être  plus étonné que ça  par  mon appel m’informa, qu’en définitive, le centre antirabique  le  plus proche d’Alençon était au Mans. Je  l’appelai aussitôt et  pris rendez-vous  pour  lundi matin, le temps  de faire venir le vaccin.  Ils m’ont demandé par ailleurs de porter  le cadavre - oui, dans  la  précipitation du moment, l’animal avait défuncté ! L’émotion sans doute ?- aux services vétérinaires d’Alençon afin qu’ils l’envoient à  l’Institut Pasteur  à Paris pour analyse !

Entretemps, un copain de  mon fils appela au téléphone. Je commençai  à lui dire qu’il était aux urgences. Il me demanda  pour quelle raison. J’eus à peine  le temps de  lui expliquer qu’il avait été mordu par  une chauve-souris, que  j’entendis  dans le combiné  un hurlement de rire qui n’en finit  pas !! Bon, heu, je raccrochai car ce copain n’était  plus en état de  parler ! Une deuxième victime, en sorte !

En fin de soirée, le héros revint  avec  un beau pansement au doigt. Le médecin de garde  n’avait pas fait grand-chose, d’ailleurs, il n’y avait pas grand-chose  à faire ! Ma tendre  épouse  me tança pour avoir laissé notre  progéniture  jouer  avec  un animal mal propre. Le dimanche se  passa dans  l’angoisse. Nous surveillions Romain. Nous constations  avec satisfaction qu’il ne bavait pas encore !

Lundi, Mireille  fonça  vers  Le Mans avec Romain et moi vers  les services vétérinaires d’Alençon. J’avais prévenu les employeurs et  le  lycée, c’est qu’il y avait urgence ! L’information alla vite  faire le tour du lycée Alain en question ! Aux services véto, je fus accueilli avec beaucoup de déférences! Cela  les changeait des vaches. L’animal fut manipulé avec  beaucoup de  précaution, empaqueté soigneusement et donc expédié vers Paris. Il n’y avait  plus qu’à attendre !

A l’hôpital du Mans, Romain  reçut des  injections d’immunoglobulines et de vaccins, mais  le  médecin le  prévint que, si les vaccins contre  la rage du renard étaient efficaces, ceux  pour celle de  la chauve-souris, pas vraiment !  C’était encourageant !  Cependant, le  protocole  prévoyait trois injections, tous  les deux  jours. Le  lundi après-midi, Romain retourna au lycée  où il fut accueilli comme  une vedette. Il fut derechef baptisé Batman ! Mais  où allaient-ils chercher tout ça ?

Mardi, les services  vétérinaires  m’appelèrent pour  me demander  de  mettre  la chatte en quarantaine. Connaissant son caractère indépendant, cela  n’allait  pas être évident !

Mercredi, ce fut  moi qui  m’y collai  pour conduire le fiston au Mans. L’accueille fut sympa. Le  médecin m’informa qu’il avait surtout  à faire  à des  petites  mémés qui se faisaient  mordre  par des chiens et qui, par  prudence, venaient se faire vacciner. C’était la  première fois qu’il vaccinait  pour  une  morsure de  chauve-souris ! Bon, il y avait un début  à tout, non ? Nous étions toujours dans  l’attente des résultats de  l’Institut Pasteur !

Jeudi,  Le Mans appela. Ils  avaient  les résultats de Pasteur : négatifs ! Oufff !!!

Voilà, une grande aventure ! Romain en garde souvenir sur son carnet de santé avec les mentions de vaccination  contre  la rage! En France, 30 à 40 personnes se font  mordre  par  une chauve-souris par an!

 

 

 

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Le Grand Jeu - réponses

Par Mustang - 23-08-2008 10:10:23 - 3 commentaires

Réponses du jeu sur les marques

 

1 b, 2 a, 3 c, 4 b, 5 a, 6 c, 7b

 

 

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Le Grand Jeu

Par Mustang - 23-08-2008 10:09:17 - Aucun commentaire

Connaissez-vous  l’origine du nom des équipementiers sportifs?

 

Voici quelques  grands  noms d’équipementiers sportifs avec trois explications sur  l’origine de leur  nom; à vous de trouver la  bonne.

 

1 - ASICS

 

a) du nom

 de son fondateur japonais Asakamoto Icskéti, entreprise crée en 1958 à Yokohama.

b) de l’acronyme de la citation latine: Anima sana in corpore sano ( un esprit sain dans  un corps sain).

c) du nom d’un grand sprinteur des années 50 William Asics.

 

2 - ADIDAS

 

a) du nom de son fondateur Adolph (diminutif Adi) Dassler qui fonda sa société en 1948.

b) en inversant, de Sadida, prénom marocain de  la femme du fondateur de la marque, qui veut dire qui va droit au but.

c) du nom de son fondateur Aloïs Didas.

 

3 - NIKE

 

a) du nom de son fondateur Chris Nikels.

b) de   nikel coin, pièce de cinq cents, pièce  porte-bonheur.

c) du nom de  la déesse de  la victoire  Nikès, dans la  mythologie grecque.

 

4 - REBOOK ou REEBOK

 

a) du nom de son fondateur anglais  Fred Reebok.

b) du nom d’une  petite antilope sud-africaine très rapide, reed-book.

c) de l’expression américaine  require the book(maker).

 

5 - ODLO

 

a) marque fondée par Odd  Lolferød, champion de ski de fond  des années 1930.

b) de  l’expression U mo she od  lo ya ya, chant hébreux, que le créateur de la marque a voulu mettre en valeur pour rappeler ses origines.

c) anagramme partiel de London, ville  où fut créée la marque.

 

6 - THE NORTH FACE

 

a) par allusion à la face nord du mont Mac Kinley que le fondateur de  la marque américaine  Jim Allson,  a gravie.

b) de  The north factory (l’usine du nord) pour devenir « The north face » quand cette entreprise se spécialisa en équipement  montagnard.

c) du quartier  de North Beach de San Francisco où apparut la marque qui proposait des tenues de montagne, pour devenir par  la suite North Face par allusion au froid.

 

 

7 - SALOMON

 

a) du nom de son fondateur, Alfred Salomon, skieur réputé dans  les années d'avant guerre qui commença à fabriquer des skis  à la demande de son ami Emile Allais .

b) du nom de son fondateur, Georges Salomon, ferblantier dans  une  usine de scies  à ruban, qui débuta  par la fabrication de carres.

c) du nom de son fondateur, Samuel Lomon.

 

 

 

Le recordman et le compétitif

Par Mustang - 23-08-2008 09:00:57 - 5 commentaires

Je vous  propose un texte de haute volée sur le sportif, écrit en décembre 2003 par Raphaël Hamard, formateur en gestion mentale, pour des  professeurs d’E.P.S.  ( www.ifgm.org)

 

LE RECORDMAN ET LE COMPETITIF

 

« Battre ses propres records ou battre autrui sont des projets de sens que l’on retrouve systématiquement chez les sportifs de tous les niveaux. La perspective de la lutte avec soi même ou avec les autres hommes donne un sens à l’activité.

 

Le recordman

Le recordman est la personne qui a le projet d’améliorer une performance passée. Cette perspective libère ses forces et son énergie. Battre un record libère la temporalité intime de l’être. Lorsque je bats un record, je me prouve à moi-même que je ne suis pas un être fini. Un champ d’avenir s’ouvre à l’individu sans obstacle insurmontable. Il accède ainsi à l’éternité terrestre. Le terme peut paraître fort mais il s’agit d’un vécu et donc d’une réalité. C’est cet accès à l’éternité qui motive. Ce qui démotive c’est de n’avoir aucune perspective devant soi. Ce sont la mort et la peur qui paralysent et immobilisent. Leur être chemine dans le temps.

Souvent, la lutte d’homme à homme les inhibe et les coupe de leurs forces(ce n’est pas une généralité). Ils ont l’impression d’une part de perdre le contrôle de leurs actions et d’autres part de perdre la possession de leurs faiblesses. Ils sont dépendants de l'autre à ce moment là.

Ron Clark était un coureur de demi-fond et de fond australien qui a battu de nombreux records du monde dans les années 60 du 5000m au 20km. Il a même battu le mythique record de l’heure. Cependant, il n’a jamais été champion olympique alors qu’il survolait le 5000m et le 10000m pendant deux olympiades en 1964 à Tokyo et à Mexico en 1968.Il récolta uniquement une médaille de bronze en 1964 alors qu’il était le détenteur du record du monde. Il savait se battre contre lui-même mais était impuissant contre les hommes.

  Ron Clark porteur de  la flamme à Melbourne en 1956

Jules Ladoumègue, coureur à pied du 1000m au 2000m, a battu 6 records mondiaux dans les années 30 et fut uniquement médaille de bronze aux jeux d’Amsterdam en 1928. Il ne put participer aux jeux de 1932 à Los Angeles  car il fut radié pour professionnalisme. Avant de s’attaquer à un record, il établissait les temps de passage permettant d’y parvenir. Les temps de course étaient exactement les même au dixième près.

Les records sont souvent des œuvres collectives. Des athlètes se sacrifient pour qu’un autre batte le record. Une ambiance d’entraide règne dans le peloton. Ainsi, l’athlète n’a pas la peur qu’on essaie de le battre. Il peut se donner tout entier à son projet personnel. Il se nourrit du désir des autres pour lui.

Michel Jazy a battu de nombreux du monde et d’Europe de cette façon du 1500m au 5000m entre 1962 et 1965. Des camarades étaient chargés de l’amener en un temps prédéterminé. Lui suivait. Les leaders se succédaient et enfin laissaient la place à Jazy à qui il restait un peu plus d’un tour pour abaisser la meilleure marque mondiale ou européenne.

Roger Bannister en 1954 a battu le record du monde du mile de la sorte emmené par deux frères d’armes, Gordon Pirie et Chris Chataway. Le but était d’abattre le mur des 4 minutes. Il réalisa 3’59’’4/10 en allant au bout de lui-même. Il était épuisé et ne tenant plus sur ses jambes à la fin mais tellement comblé. Beaucoup de personnes ne comprennent pas qu’on se mette dans des états pareils et crient au masochisme. Mais il faut vivre le sens profond de l’activité de l’intérieur pour comprendre. C’est l’espoir du plus être qui anime le sportif au départ d’une épreuve alors qu’il a déjà vécu la souffrance du dépassement de lui-même.

Tous les recordmans ont leur mur. Zatopek voulait crever la barre des 14 minutes sur 5000m et des 29’ sur 10000m. Guillaume élève de troisième l’année dernière avait l’ambition de passer la barre des 3’30 sur 1000m ; son copain Louis lui voulait les 3’.

 

Le recordman peut être un découvreur des possibilités humaines. Il les sonde. Il fait avancer l’humanité. Il ne s’identifie pas à son record. C’est une étape. Sitôt réalisé, il n’existe plus. C’est celui à réaliser qui existe aujourd’hui.

Zatopek, le célèbre coureur des années 50, dira que s’il avait existé un coureur de son niveau, ils auraient pu abattre des murs chronométriques et peu aurait importé qui aurait battu le record.

Chez nos élèves, nous retrouvons ces projets de records. De nombreux élèves viennent souvent me voir fou de joie pour me dire « je me suis battu ».Et, ce n’est pas uniquement les meilleurs qui éprouvent la joie. Des élèves ayant parfois les moins bonnes performances de la classe éprouvent ce sentiment intense.

On voit souvent dans les courses sur route regroupant des milliers de personnes, le 1334ème (c’est un exemple) brandir les bras sur la ligne d’arrivée parce qu’il vient de battre le record qu’il avait projeté.

Le record ne signifie pas forcément une marque reconnue mais il est personnel et intime.

Le compétitif

Dans d’autres cas, les athlètes sont fortement pris par le projet de battre autrui. Cela leur permet d’avoir une identité et de s’inscrire dans la société des hommes. Nul n’ait besoin de se placer en haut. Mais, ce combat de champions n’amène pas à la dispute mais au contraire à une reconnaissance de l’altérité et de soi. En effet, le projet compétitif s’appuie sur les faiblesses. En me battant, autrui me fait apparaître mes faiblesses et mes limites et donc cela me donne des perspectives d’amélioration. Un joueur de tennis pris par un projet de compétition, va pilonner mon revers qu’il a détecté comme défaillant ou bien me délivrer une alternance de balle courte et de balle longue parce qu’il a vu que je n’étais pas bien à l’aise dans ce registre. Par la suite, je vais essayer de l’améliorer à l’entraînement. Je remercie ce rival qui m’a ouvert les yeux sur la réalité de mon jeu et de m’avoir ouvert des perspectives d’avenir.

Le compétitif a besoin d’identifier les habitudes de l’adversaire afin d’anticiper des réponses. Il évoque mentalement les actions et le contexte dans lequel elles s’expriment. Cela lui permet d’avoir un temps d’avance et de le prendre de vitesse en ayant une réponse prête pour parer l’attaque ou la défense adverse.

Michel Bernard, dans les années 50 et 60, fut un des meilleurs coureurs de demi-fond national et international. Il était connu pour sa célèbre rivalité avec M.Jazy. Deux de ses courses sont à ce titre intéressantes. En 1958, en finale des championnats de France de cross, il se retrouve en tête avec A.Mimoun et un autre coureur algérien. A.Mimoun dont l’unique stratégie était de suivre le meneur pour le doubler à la fin, l’invectiva à prendre le commandement. Mais, il refusa car il savait de quoi il en retournait. Aussi resta-t-il bien sagement derrière et fit à Mimoun ce qu’il faisait aux autres. Il devint champion de France de cross.

Alain Mimoun

Lors d’un deux miles en salle, il se retrouva en tête avec l’anglais Pirie. L’allure était tellement élevée qu’ils étaient tous les deux sur le point de battre le record du monde. Pirie fut pris par cette perspective. Ce fut le sens de la course mais pas pour Bernard. Il ralentit alors la course pour resituer les débats dans le cadre de la compétition. Le record ne fut pas battu. Nous pourrions distiller les exemples à foison mais nous avons voulu simplement sensibiliser à la réalité de ce projet et à ses nuances. Chez nos élèves, ces projets existent. Lors d’un échauffement à petite allure, il existe certains élèves qui vont sprinter pour terminer devant un copain ou pour le rattraper. D’autres en revanche maintiendront une allure identique même si un camarade est devant eux ou en arrière.

Le projet de compétition peut aussi être mis en échec. Comment réagir lorsque l’adversaire va gagner avec certitude ? Des sportifs nous viennent en aide pour résoudre ce problème. A.Mimoun, célèbre coureur de fond des années 40 et 50, avait un rival: Zatopek. Son rêve le battre. Au JO de Londres en 1948, il avait été distancé par Zatopek de 48 secondes sur 10 000 m. Et d’année en année, il cherchait à faire fondre cet écart. En 1952, l’écart n’était plus que de 15 secondes. En 1947, il était de 53 secondes. C’est en 1956 sur marathon aux JO de Melbourne qu’il battit enfin Zatopek. Il l’attendit sur la ligne d’arrivée. Zatopek lui dit : « je suis heureux que tu aies gagné, il est juste qu’après avoir été tant de fois second, tu aies enfin trouvé ton jour ».

  Zatopek

Notre société fait penser que seul le statut de premier est intéressant. Les autres places ont de la valeur. On voit souvent dans les courses sur route le 1333ème être à la lutte avec le 1332e. A l’arrivée ils se serrent la main heureux d’avoir livré un beau duel.

Ces grands principes fondant les structures relationnelles de notre société rendent difficiles la possibilité

d’exprimer un esprit de compétition. Cela peut permettre d’expliquer la relative faiblesse du sport français pendant de nombreuses années par rapport au sport anglo-saxon (USA, GB, Allemagne…). Le sens de la compétition est à faire vivre aux élèves. Il doit permettre le dépassement des deux protagonistes sans volonté de destruction. C’est un moyen de rencontrer autrui et de se rencontrer. La peur d’être ridiculisé et le sentiment qu’on n'est pas la hauteur peut inhiber le projet de compétition qui peut être un aspect central des projets de la personne. Pour lui permettre de l’éprouver, il est possible d’organiser des compétitions collectives comprenant une forte responsabilité individuelle. La performance individuelle est noyée dans la performance collective. On peut citer le relais, le cross par équipe où chaque place est additionnée et les totaux comparés. Ainsi, on ne voit pas qui a fait quoi ; mais l’individu aura exprimé le meilleur de soi au travers la compétition. M.Jazy aimait donner ce sens de don en compétition. C’est pour autrui qu’il développait un esprit compétitif. Il fatiguait un adversaire pour qu’un camarade puisse faire une bonne place. 

Projets mixtes

Il y a des records qui sont battus grâce à un projet compétitif. Le record n’était pas le but premier. Le record n’est qu’une conséquence de la compétition. Colin Jackson, en 1993 dit qu’il avait juste voulu gagner lorsqu’il battit le record du monde du 110m haies en 12’’91. Il y des places qui s’obtiennent uniquement grâce à un projet de record. La place n’est que la conséquence d’un projet de record. Un jour lors d’une compétition à Saint Maur, je voulais battre mon record sur 1500m en qui était de 4’29’’92 ; j’avais déterminé des temps de passage tous les 100m. Je contrôlais régulièrement mon allure en regardant un chrono que je tenais dans ma main. Je ne prenais absolument pas en compte le rythme de la quinzaine de coureurs qui partageaient la même course que moi. Au début, j’étais dans les derniers. J’ai malgré tout maintenu l’allure et je suis resté dans la réalisation de mon projet. Je suis arrivé second de la course et j’ai battu mon record en 4’29’’16. A aucun moment je n’ai cherché à battre autrui. Cette place fut très surprenante pour moi à l’instar de Jackson c’est à dire d’avoir atteint un résultat sans vraiment l’avoir cherché. 

Il y en a en revanche qui l’ont cherché. Rappelons l’Anglais Hill qui au début du XXème siècle a cherché à battre le record du 880 yards en montant une couse à handicap c’est à dire en plaçant des athlètes plus faibles que lui tous les dix mètres. Il réussit à tous les doubler sauf un. Zatopek chercha à être champion olympique du 10 000 m aux JO de Londres en 1948 en construisant sa course comme pour une tentative contre le record du monde. Un ami était censé brandir un foulard rouge si le temps de passage n’était pas convenable un foulard blanc si c’était bon par rapport à ce qu’il avait prévu. Au début, il était en queue de peloton mais dans des temps convenables. Au fur et à mesure, il rattrapa ses adversaires en essayant de maintenir le rythme. Il fut champion olympique avec 48 secondes d’avance. Mais il ne battit pas le record du monde.

Paavo Nurmi, l’homme au chronomètre, commençait une couse en ce centrant d’abord sur son rythme à soi grâce au chrono, puis au bout d’un certain temps il prenait en compte les adversaires et laissait tomber son appareil.  Il existe aussi des personnes qui partent avec des projets de records et qui basculent sur des projets compétitifs lorsqu’elles voient que le record est inaccessible. C’est le cas du marocain El Gerrouj lors du meeting de Rieti en Italie en septembre 2003 où il voulait battre le record du mile. Il y a aussi des personnes qui partent avec des projets de compétition et lorsqu’ils voient qu’ils ne pourront le réaliser, ils basculent sur un projet de record c’est à dire de performance par rapport à eux-mêmes.»

 

  Paavo Nurmi

 

 

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Interview n°2

Par Mustang - 13-08-2008 18:46:19 - 5 commentaires

 Voici la suite avec l'interview de Benoît Laval que j'ai réalisé en avril 2006. Là encore, ses réflexions gardent toute leur pertinence.

 

 

Que penses-tu de l’engouement pour les courses nature?

 Je pense que c’est un mouvement de fond, qui va du retour à la randonnée à la protection de l’environnement. Les sportifs se tournaient vers le Paris-Dakar dans les années 80, ils préfèrent maintenant la nature. Les chemins sont plus jolis que le bitume, les coureurs changent leurs habitudes comme toute la société.

 

Et de  la surenchère dans  les difficultés?

 Des organisateurs pensent attirer du monde en pensant que ça va attirer du monde. Mais je ne pense pas que ça marche… Le Trailer veut se faire plaisir sur un joli parcours. La Réunion, l’UTMB, ou aussi le Tour du Golfe du Morbihan proposent des parcours cohérents dans le paysage, et cela marche. Mais je pense qu’il y a surtout beaucoup de création de petits Trails (petits par la longueur…). C’est qui permet aussi au plus grand nombre de s’initier. La difficulté n’est qu’un ingrédient, il faut aussi du paysage, de l’ambiance, de la chaleur humaine…

 

Et du dopage, un grand trailer ayant eu un contrôle positif récemment?

 Je ne crois pas au dopage dans le Trail, et je ne pense pas que Michel T... se soit dopé intentionnellement pour réussir une course (je pense le connaître). Il est amateur, tout comme moi et les autres, et il faut aussi aller bosser le matin, s’occuper du reste, et donc se soigner d’un rhume ou d’une petite blessure (surtout si tu es militaire comme lui). Mais il a pris des médicaments sans trop faire gaffe, et je suis d’accord avec la sanction, car il a fait une erreur.

Ceci dit, c’est sûr qu’il doit bien en avoir qui font du dopage du dimanche, comme pour tout. Mais tant que l’argent n’est pas là, il n’y a pas d’investissement « calculé » dans le dopage.

 

Un de mes amis coureurs me disait qu’on passe au trail quand  on n’a pas plus de résultats sur piste ou route, qu’en penses-tu?

 J’ai fait dix ans de piste, du 1.000m (2mn38s en cadet), du 1.500m, du steeple, et un peu de route sur Marathon sans trouver le temps (ou l’envie) à l’époque de bien m’entraîner, et j’ai fait 2h41mn, donc je sais ce qu’est l’exigence notamment de la piste.

Contrairement à ton ami, je pense que les Trailers ne courent justement pas après la performance, le résultat, un classement. Il y a d’autres motivations, dont celle de se faire plaisir. La piste ou la route, ça va bien tant que tu bats ton record, après on se lasse. Uniquement avec de la piste ou des semi et marathons urbains, je pense que j’aurais changé de sport depuis les 23 ans que je cours si c’était pour faire encore et toujours de la piste…

Question route, avec Vincent DELEBARRE, nous venons de finir 4° et 5° des Championnats de France des 100km FFA, pour notre premier 100km, et moi après 6 semaines de reprise. Nous n’avions rien à prouver, mais je pense qu’on en a surpris plus d’un…

 

Quelles sont les qualités d’un Trailer ?

 

Il faut de la puissance pour gérer le dénivelé, et pour cela il faut continuer de faire du fractionné court, du fartleck, du seuil… et un gros mental, pour gérer la distance et les coups de barre inévitables sur les longues distances. Il faut aussi savoir s’adapter et faire face aux imprévus : balisage, ravitaillements, terrains…

 

Que dire  à un coureur pour passer de la route au Trail?

 Au coureur qui hésite à se lancer, je lui dirais simplement de venir se faire plaisir sur un parcours qui lui fait envie (paysages, tracé). Son « chrono » n’aura pas d’importance…

 

 

Quel est ton meilleur souvenir?

 Je pense que c’est ma première participation au Grand Raid de la Réunion. 2000 fous réunis pour courir entre 18h et 3 jours, avec 16.000 mètres cumulés. Finir aurait déjà été suffisant… Je passe 55ème au Volcan après quatre heures de course, 20ème à Cilaos à la mi-course à presque deux heures des premiers (ce dont je ne m’étais pas renseigné à ce moment là…), et je reviens encore plus fort dans les vingt derniers kilomètres pour finir 5ème à dix minutes du vainqueur. L’appétit est venu en mangeant, je finissais usé physiquement mais facile dans la tête, dans un parcours de rêve, sur la course de rêve… Pour mon premier Ultra… Je ne sais toujours pas comment on fait pour avaler tout cela (beaucoup de mental…),  alors qu’en randonnée cela semble déjà très long en cinq jours...

 

Qu’en est-il du matériel  et des évolutions techniques?

 Rien n’est jamais à ses limites… Tous les records sont faits pour être battus ! On fera toujours un peu plus léger et plus « climatisé ». Mais je ne pense pas qu’il y ait de véritable révolution. Un bon produit, c’est aussi beaucoup de bon sens, de l’observation, de la pratique et de l’expérience, ce que beaucoup de marques délaissent au profit du design et du marketing.

 

 

 

 

 

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Interview n°1

Par Mustang - 13-08-2008 18:38:20 - 6 commentaires

     En tant que rédacteur en chef ( comme  je suis  le seul à m'en occuper, autant se donner du titre ronflant)  du mensuel "Dépêch'A3", magnifique gazette mensuelle  qui tire  à 120 exemplaires ( abonnement  internet gratuit sur demande), j'ai, par  le passé, interviewé quelques champions!!! 

Je vous  livre l'interview de Dominique Chauvelier que  j'ai réalisé  le 10 mai 2006 - Il conserve son actualité!

 

J’avais lu dans VO2, il y a quelques mois, un article dans lequel on affirmait que tu considérais les coureurs d’ultra comme des  bœufs; qu’en est-il vraiment ?

Le pire est que VO2 a repris cette affirmation sur le  Journal de la Confédération qui  avait repris ça sur Ça m’intéresse et, à chaque fois, personne n’a cité les sources. C’est particulièrement  imprudent ! A la rigueur, ils se  prenaient  un procès sur le dos !

Donc, un journaliste de  Running Attitude, que je connais très bien, m’interviewe. Et lui, je peux te dire qu’il est anti-coureur ultra machin ! Il me demande mon avis sur le cent  bornes. Je lui réponds en comparant l’entraînement du cent  bornes à celui du marathon quand, toi, tu as trois fois 5 000 à faire et, eux, ont une sortie de 40 bornes à faire, qu’il pleuve, qu’il vente, il faut  y aller, il faut être  un peu bœuf, on se  pose  pas de questions, on y va ! Mais ce  journaliste  a résumé le début de  la phrase les coureurs de cent bornes  et la fin de  la phrase sont des bœufs.

Après, on passe aux courses de 24 heures; Il me demande ce que j’en pense. Je  lui dis que les courses de 24 heures, ce  n’est pas de  l’athlétisme dans la mesure où l’athlétisme, pour  moi, se déroule  dans  un stade. Eventuellement, le marathon dont l’arrivée se fait dans le stade quand  il s’agit d’une épreuve  olympique, c’est encore de  l’athlétisme. J’ajoute que, dans  la course  à pied, il y a  plein de familles:: le trail, les courses de  montagne, le cent  bornes et lui, a résumé, courir  à 11 à l’heure, ce  n’est pas de  l’athlétisme! Alors  là, tout  le  monde  m’est tombé dessus !

Les courses de cent  bornes, pour  moi, cela fait partie de la famille de la course  à  pied sans  pour autant que ce soit considéré comme de l’athlétisme pur ! C’est comme si on allait dire, pour  les sports de balle, qu’il y aurait  une fédération des sports de  balle avec le volley-ball, le foot-ball, le hand-ball. J’ai rien contre  le cent  bornes ! La  preuve est que, pendant cette  polémique,  j’entraînais un coureur de  cent km qui a gagné à Chavagne, l’an dernier. J’ai pris des filles de  l’équipe de France de cent km comme  meneurs d’allure au Marathon de Paris. J’ai failli en faire  moi-même.

J’ai été très déçu de  la réaction des gens qui se sont déchaînés contre moi.  Il y en a très peu qui se sont  posés la question de savoir si j’avais bien dit  ça !  « C’est écrit donc tu l’as dit  ! ». Cela  montre  le peu d’ouverture d’esprit dont  font  preuve certains!  Récemment, au Marathon de  Paris, Guyomarch de  l’équipe de  France de 24 heures m’a  pris  à partie:

« Des mecs qui écrivent  ça, je leur  mets mon poing sur la gueule !

-Tu parles de quoi?

 

- De l’article que tu as écrit…

- Que tu as lu. Pas que j’ai écrit !

- Ben oui, tu as dit ça..

- Je n’ai jamais dit ça… attends, ne t’énerve pas comme  ça, je vais t’expliquer... »

Et je  lui raconte ce que je viens de te dire. Pour être  coureur de cent bornes, il faut avoir du caractère, il faut  être  un peu bœuf. Parfois, je me le dis  pour  moi! Ce gars  avait du mal à comprendre.  Alors là, je  lui dis que j’avais un bœuf devant  moi, alors qu’il fait  partie de  l’équipe de France de 24 heures, il n’avait aucune réflexion, aucune analyse, de recul. J’ai découvert  à cette occasion, un milieu un peu à  part, un peu fermé ! Ils sont  moins ouverts que les autres. A aucun moment, ils  ont eu  l’ouverture d’esprit pour se dire, oui, c’est vrai, il y en a parmi nous  qui courent en 12 heures, 14 heures, 15 heures. Dans  mon démenti que j’ai publié, je disais qu’au marathon de Paris, la moyenne des 30 000 coureurs est de 11 à l’heure ! Donc  je  n’ai rien contre les  coureurs qui courent  à 11 à l’heure!

Pour  moi, donc, être un peu bœuf, c’est avoir du caractère !

Que  penses-tu des courses ultra comme  l’UTMB? La Transgaule? Ne crois-tu pas qu’il y a  un peu de surenchère?

C’est de  l’aventure  humaine ! C’est exactement  pareil pour  le gars qui fait de  l’alpinisme, qui fait des  8 000. On pourrait  mettre ça dans la même famille, ce sont des défis  personnels. C’est vrai, peut-être, que certains d’entre eux ont peu de qualités pédestres, incapables de faire  un 1 000 m en  moins de 4 mn par exemple. Mais, le  principal,  c’est le défi qu’ils se  lancent  eux-mêmes en courant, en marchant, en faisant cent bornes, de faire  l’ultra-trail du Mont-Blanc, de faire  l’Everest. C’est bien, c’est  la force de caractère qu’ils  ont;  ils  ont peut-être des  qualités  moyennes au départ mais une grosse force de caractère.

Et toi, tu t’intéresses de  plus en  plus au trail?

J’étais du côté de  l’élite, en matière de chrono, toujours  à chercher à battre des records, 2 h 11 au marathon, les semis, .. Maintenant, j’ai cinquante balais. Alors, les  marathons, je les fais fun et, au  moins,  je sais que  je vais tenir jusqu’au bout. Donc, le trail est bien car tu n’as  pas  le souci du chrono. C’est un stress énorme en moins  que de  ne  pas avoir  le chrono. Si c’est trop dur, tu marches, après tu vas  plus vite… C’est une  philosophie, il ne faut  pas  parler de  performance  pure. Le trail me change
complètement après avoir fait du haut  niveau, de  la performance  pure. Chaque trail est différent: il y a des trails de 20 bornes, de 30 bornes, des durs, des  pas durs. On voudrait faire  une  hiérarchie, on n’y arriverait pas.

Que  penses-tu de  l’affirmation comme quoi les trailers sont  moins  performants que les  pistards  ou coureurs sur route?

Non, je ne le pense pas. Dans beaucoup de régions, notamment en montagne, beaucoup de  jeunes courent des trails. Ainsi,  j’ai connu un jeune de  25 ans qui travaille chez Adidas. Il court des trails. Je  l’ai vu courir et il court bien. Il n’a pas du tout  l’idée de courir sur  route. Il n’a pas été éduqué dans cet esprit. Il fait ses courses de  montagne, des trails.  Beaucoup de jeunes n’ont pas du tout envie  de courir sur  route, de faire des semis. Autrefois, on disait cela  pour  le marathon: le marathonien, c’était le mec de 36 ans qui n’était plus bon sur  piste et qui s’est  mis sur  marathon. Maintenant, on dit déjà moins ça,  pareil pour  le cent bornes, certains  le disent aussi: c’est celui qui ne peut pas s’exprimer sur  le marathon qui se rabat sur  le cent bornes.  Après le cent  bornes, il court  un 24 heures ! On n’en finit  plus  !

L’idéal, c’est de faire  un peu de tout; pour  le  coureur qui n’est pas  trop élitiste,  un coup, il se fait  son petit marathon, ensuite, c’est ce que  je conseille, il se fait, un mois après, un trail avec la préparation de son marathon. Il fait son trail sans se  prendre la  tête. En fin de saison, s’il veut se faire  un cent  bornes, il fait un cent bornes ! Et s’il veut terminer  par  un semi, il termine par  un semi! L’évolution de  la course  va aller vers  ça.

N’est-ce pas déconseillé  pour un jeune de  faire  un trail ?

Non, je ne crois pas! C’est un peu comme  pour  moi, quand  à 23 ans, j’ai commencé à faire des  marathons  à  une époque où tout le  monde en faisait  à 36-37 ans. On me disait, t’es fou de faire des  marathons  à ton âge, tu vas de cramer! Tu ne vas  pas durer  longtemps. Tu parles, j’ai cinquante ans ! Trente ans après, suis toujours  là ! Non, c’est la qualité de  l’entraînement et la récupération après les épreuves qui sont  importantes.  C’est l’excès qui est mauvais comme faire 5 marathons  ou 10 trails dans l’année.

Non, il faut absolument enlever cette  idée ! Tu fais  un trail et tu récupères 10 jours et, derrière, tu fais une séance un peu  plus vite  pour te redynamiser, des 400 par exemple. C’est l’entraîneur qui parle mais je vois les choses comme  ça !

Les trailers sont des gens qui se font  plaisir. Le trail, c’est la découverte de  la nature, de certaines régions.

Pour conclure?

Dans  les marathons,  je vois les émotions qui se  dégagent. Ainsi, un coureur qui fait  3 h 59’ 50, il a fait  moins 4 h, il est champion olympique ! Tu le vois, les larmes  à l’œil… Je trouve ça très beau !

Le haut  niveau,  j’en suis revenu.. Dopage, machin … Je  me sens beaucoup plus  à  l’aise  à un niveau en-dessous,  qu’avec  les athlètes !

 

 

 

 

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Y a de quoi rire ?????

Par Mustang - 06-08-2008 16:25:12 - 6 commentaires

Quelques souvenirs amusants et anecdotes de  mes courses en cadeau à l'occasion de mon anniversaire!

 

 

12 juin 1999, je participe  à ma deuxième course, celle du Belvédère, un 15 km qui  nous emmène en haut de  la forêt de Perseigne. C’est  le Lutin qui m’y a amené. Pendant  près de 12 km, on va discuter tous  les deux tranquillement, chacun sait que l’animal est bavard ! Mais à un moment, je  lui dis de  m’excuser et  je  le  plante là au  pied de  la dernière côte ! 1mn15 nous sépare à l’arrivée ! Il s’est rattrapé depuis !

25 juin 2000, c’est  mon  premier  marathon  au Mont-Saint-Michel. La veille, je n’ai rien trouvé de  mieux que de  planter  ma tente sur  un parking, sous  un pont routier  où toute  la nuit  les voitures  ont circulé ! Nuit blanche assurée. Avec Riah50, notre coach, Le Lutin et  moi partons prudemment. Le copain Joël, plus aguerri est parti devant ! Arrivés  à mi-parcours en 1h44, le Lutin et moi nous nous apercevons qu’on est  très  bien et décidons d’accélérer. Au 30e, nous passons Joël dans  le rouge en imitant un concert de  binious. Celui-ci se vengera  bien des années  plus tard ! On termine en 3h26 !

17 juin 2001, je remets ça avec le marathon du Mont-Saint-Michel avec toute l’équipe ! Il fait chaud. A un ravito, je bois quelque chose qui ne passe pas. Je sens  mes  intestins se  plaindre. Bien sûr, je suis en compagnie du Lutin. Je continue  mais ça commence  à urger ! Pas de  bol, on est en train de traverser  un des  deux villages du parcours, le Vivier-sur-mer ! Pas évident de courir en serrant les fesses ! Je laisse partir le Lutin. Mais que ce village est long à traverser, je ne vais pas  pouvoir attendre la campagne à sa sortie et je ne me vois  pas débourrer au milieu des spectateurs ! J’avise  un jardin à droite. J’ouvre  le  portillon et me précipite derrière  un carré de salades ! Je me bats avec le lacet de  mon short et enfin je peux  me soulager ! Je m’essuie avec ce que je peux ( !), je remonte  mon short et je repars vite à la  poursuite du Lutin. A la sortie du Vivier, il y a  une station d’épongeage. Je  me  lave  les  mains dans  le  bac mis  à la disposition des coureurs  pour se rafraîchir. Désolé, mais on m’a appris  à me  laver les mains après être passé aux toilettes et nécessité faisant  loi ! Devant  moi, une concurrente au short dégoulinant n’a pas  pris  le temps de s’arrêter comme  moi pour  le  même besoin ! Je ne rattraperai pas  le  Lutin et je finis en 3h21. Depuis, les copains se  méfient des  bacs d’épongeage, on se demande  bien  pourquoi !

23 novembre 2003, toute  la fine équipe se rend  en Bretagne  pour le trail de Nostang. En nous rendant au départ, le Lutin manque d’un cheveu de  nous flanquer en voiture dans le ria d’Etel ! Le trail a  un tracé  bien sympathique : il décrit  un huit, la  première  boucle  longeant le ria et la deuxième conduisant dans la campagne. A peine parti, le Lutin prend  la  poudre d’escampette ! Je ne suis pas au mieux de ma forme et je chemine en compagnie de Riah50. Une  première alerte quand  nous apercevons  un groupe de coureur sur  la droite qui nous rejoint. D’où viennent-ils ? Nous continuons et repassons pas la zone de départ où peu après, s’amorce la deuxième boucle du huit. Pas de souci, Riah50 et moi trottons de  bon aloi dans la campagne bretonne. Les coureurs sont très espacés car à un moment dans  une partie très dégagée, on n’aperçoit pas grand  monde devant ! Peu importe, on continue quand, soudain, venant à notre rencontre, voilà qu’arrive tout  un groupe de coureurs ! C’est la tête de course !!! Euh !! J’ai quand  même  pris  le temps d’examiner  le circuit et  j’ai un très grand sens de  l’orientation et je suis sûr de  mon parcours. Riah50 et moi continuons laissant  les autres coureurs  perplexes. Certains rebroussent chemin avec nous, d’autres continuent  à contre-sens. Mais d’autres coureurs continuent d’arriver face  à nous. Alors  les autres repartent  à leur suite, beaucoup font demi-tour ! C’est la pagaille totale ! Il fallait voir  la tête des coureurs complètement affolés, ne sachant  plus dans quel sens courir ! Moi, têtu, je continue mon parcours.  Vers  l’arrivée, il a quand  même fallu que  je demande mon chemin  car il n’y avait  pas de signaleur. J’arrive enfin. Les  « organisateurs »  ont  plié  les gaules, il n’y a plus rien sur la table de ravito. Que s’est-il passé ? Tout simplement, la tête de course et pour  ne pas dire  près de  la  moitié des  coureurs a enfilé la deuxième  boucle du  huit  à l’envers et les signaleurs aux deux  postes de contrôle qu’ils  ont rencontrés  les  ont  laissé  passer, ignorant le sens de  la course ! Voyant cela, beaucoup donc  ont fait demi-tour et se sont  présentés sur la  ligne d’arrivée comme s’ils avaient fait  la totalité du parcours (35km) alors qu’ils en avaient fait au  mieux 30. Le  pire est que  les  organisateurs  ont  officialisé cette arrivée ! Bien sûr, le Lutin faisait partie de ces  horribles tricheurs ! Riah50 et moi avons  sauvé  notre  honneur dans cette affaire, na ! Pas comme certains !

23 février 2004, j’ai entraîné  un groupe (sans  le Lutin) pour  un trail hivernal, celui du Vulcain, à Volvic. J’ai déniché  un hébergement dans  un gite de groupe dans  un petit village  à côté.  Le repas du soir se déroulait dans des salles voutées du plus bel effet. Notre  équipe de 5 coureurs s’installe à la table qui peut accueillir 10 personnes. Après  l’entrée, un groupe de 4 personnes s’installe  à notre table. Christophe reconnaît  un des  hommes et nous  indique qu’il s’agit de Benoît Laval que  je ne connaissais pas encore alors ! Le cuistot amène  le  plat  principal: escalope et pâtes. Mais il ne devait avoir que 6 ou 7 escalopes et des  pâtes  pour  5 ! Joël le  parisien ne s’embarrasse pas et se sert généreusement. A notre tour, nous nous servons. Si bien quand  le  plat arrive à Benoît Laval (Il y avait aussi Alexandra Rousset), il ne reste que 2 escalopes et 3 nouilles ! Visiblement, cela  l’a vexé car tout son groupe nous a tourné  le dos et ne  nous a pas adressé la  parole. Bref, on l’avait trouvé  bien bégueule ! Mais, bon, ok, ce  n’était pas sympa de  notre  part surtout  quand Joël a  passé  le  plat un peu rigolard! On s’est expliqué depuis à ce sujet et  les choses se sont arrangées  puisque  lors du RTT 2007, tout  le groupe est venu sous  les couleurs du F.C.N.B.L. (Fan club normand de Benoît Laval).

30 octobre 2005, c’est la dernière  manche du challenge des trails bas-normands à Grimbosq (14). Le  lutin et moi sommes au coude  à coude  pour  la deuxième  place ! Notre copain Jean-Marie s’en était fait  l’écho dans son  journal. Perfidement, j’avais laissé entendre que le  profil de ce trail très roulant était plutôt fait pour Thierry. En fait, il n’était  pas  particulièrement roulant ! Mais  le  fait  le  plus  marquant de ce trail de  plus de 30km est qu’il se déroulait  pendant  la chasse ! Si bien, qu’à un moment, nous devions  emprunter  un long chemin montant en bordure de  bois. Et tout  le  long de ce chemin, était  postée  une quarantaine de chasseurs, l’arme  à la main ou au pied, espacés d’une dizaine de  mètres. C’était  une vision assez surréaliste de voir  les coureurs en tenues  bariolées  passer  à côté des Nemrod en tenue de camouflage. Pas  un mot  ni un signe  n’ont été échangés ! Deux  mondes ! Et  pour finir, j’ai récupéré  le Lutin au 28e  km et  j’ai terminé devant  lui, gardant ma 2e  place au challenge !

29 janvier 2006, la fine équipe se  prépare à descendre sur  le Mont-Dore pour  le désormais trail  hivernal. Ce samedi matin vers 11h, au départ d’Alençon, le groupe se rassemble. Nous sommes 6 et partons  à deux voitures. Je  monte dans celle du Lutin avec Loulou. Cependant, depuis le  milieu de  la  matinée, il  neige abondamment. Nous  prenons  l’autoroute. Thierry n’a  pas  mis de  pneus spéciaux et il n’a  même pas de chaînes ! Nous sommes devant. Il neige vraiment beaucoup, cela devient inquiétant mais par  pour le Lutin. Sur  le Mans, il y a  une  bonne couche poudreuse sur  la  route. Mais Thierry conduit  à l’aise. Je  ne l’ai jamais vu aussi sûr de  lui. Et il nous  le dit. Il nous fait  un cours sur  la traction automobile ! Loulou et  moi commençons  à blanchir  à voir  les voitures au fossé, même  les fourgons d’entretien ! Il roule aux alentours de 80-90 km/h ! Au fou ! Et il double d’autres voitures ! Je propose que  l’on mette aux voix la décision ou non de doubler. Pas le temps de voter qu’il continue  à doubler les rares véhicules. Et pour  mieux faire, il reste sur  la voie de gauche de  l’autoroute, là où la  neige est épaisse et non tassée, ben voyons ! Il garde  la  même  vitesse sans  l’ombre d’une hésitation ! Cependant, Loulou et  moi n’en menons  pas large, surtout qu’on continue à voir des véhicules dans tous  les sens. Et  pour couronner  le tout, comme on doit s’arrêter  pour manger à l’aire de repos  peu avant Tours, dans  le rond-point qui accède au parking, il nous fait  une démonstration de tête-à-queue au frein à main ! Pendant qu’on mange nos casse-croûtes, des gendarmes arrivent et nous incitent à la  prudence car ils  ont vu des voitures qui roulaient trop vite !!! Tu parles !! Ensuite, après Vierzon, la neige aura disparu et nous arriverons à bon port dans  un centre d’hébergement à la sortie du Mont-Dore. Au milieu de  la  nuit, l’alarme incendie se déclenche. Je jette un coup d’oeil dans  le couloir mais comme  cela n'a  pas  l’air de se bousculer, je retourne me coucher. Les autres  n’ont  même pas bougé de  leur lit ! C’est bien Français, ça !

 

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Abattage !

Par Mustang - 05-08-2008 11:39:40 - 7 commentaires

Lu ce  matin dans  mon journal:

 

" Aux Etats-Unis, les  mustangs menacés d'abattage

 

Les mustangs sont des chevaux sauvages.Leurs ancêtres sont arrivés en Amérique du Nord avec les Espagnols. 33 000 d'entre eux vivent en liberté dans une dizaine d'Etats américains. En 1971, le Congrès des Etats-Unis les avait qualifiés de "symboles vivants de  l'esprit d'aventure historique de  l'Ouest". 

Dans  un souci "d"équilibre  écologique", l'Administration qui gère les terrains  publics fédéraux, veut réduire leur  nombre  à 6 000 et  pratiquer des abattages de  masse. Les défenseurs des animaux se  mobilisent"

 

 Ce n'est pas  le  moment que  je me pointe là-bas!!!

 

 

 

 

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Je me souviens du Monde

Par Mustang - 02-08-2008 17:51:28 - 5 commentaires

Je me souviens du  monde -1-

Les  instants de  mémoire sont autant de  balises qui surnagent dans  le tourbillon de  la vie. Pourquoi ceux-là et pas d’autres ?

A la différence de Georges Pérec, j’ai choisi ceux des  grands événements  mondiaux pour lesquels j’ai toujours  marqué un grand intérêt. Ceux qui suivent  ne sont  pas donnés dans  l’ordre chronologique. Beaucoup sont des tragédies, désolé !

1- Je me souviens d’un reportage sur  le conflit à Chypre au journal télévisé du soir sur  l’unique chaîne. Cela devait être en 1964. Le  présentateur avait pris des  précautions  pour annoncer les  images horribles à venir : sur une  musique grave, la caméra avançait dans  une  pièce vers  une baignoire où gisaient les cadavres d’enfants et d’adultes qui s’y étaient réfugiés en vain pour échapper aux  balles de soldats impitoyables.

2- Je me souviens de cet autre reportage à la  même époque, cette fois-ci sur  le Congo Belge. Il s’agissait d’une bavure de  la  part des Casques Bleus qui avaient tiré sur un combi Volkswagen conduit  par  un couple de Belges. Ils avaient tué l’épouse du conducteur et blessé ce dernier qui était assis au bord de  la route, rendu aveugle  par une  blessure à la tête. Je ne peux revoir  un Combi VW sans  songer au désespoir de cet homme et à l’indifférence des soldats de l’ONU dans  leur  mission dérisoire.

3- Je me souviens de Christine Ockrent qui interviewait en 1979 un ancien  premier  ministre iranien  du Shah, Amir Abbas Hoveyda dans sa  geôle, quelques  jours avant que ce dernier soit exécuté d’une balle dans la tête. Elle avait été particulièrement odieuse, impitoyable pour ne pas dire carnassière dans ses questions à cet homme qui se savait condamner.

4- Je me souviens de ce vendredi soir, en novembre 1977, alors que  je rentrais de  la base aérienne 105 d’Evreux, où j’ai assisté à l’arrivée en direct à la télévision de président égyptien Anouar el-Sadate sur  l’aéroport de Tel-Aviv. Menahem Begin et Golda Meïr accueillaient ce président au regard d’aigle.

5- Je me souviens de ce samedi 4 novembre 1995 ; nous étions en week-end chez des amis quand  nous avons appris  l’assassinat du premier  ministre  israélien Yitzhak Rabin. Nous en fûmes tous  atterrés.

6- Je me souviens de ce reportage vers  la fin des années 1970 ou début 1980 sur les  instituteurs en Afghanistan qui étaient assassinés par les Moudjahidines car ils avaient osé  enseigner aux  petites filles.

7- Je me souviens du 11 septembre 1973 lorsque les avions  bombardaient  le palais de  la Moneda. Depuis  le printemps avec la grève des camionneurs  fomentée par la CIA, je sentais  le drame venir cependant  j’espérais que la démocratie allait gagner. Salvador Allende demeure à jamais dans  ma  mémoire comme  le héros absolu.

8- Je me souviens de l’exécution ignoble par garrot de Puig Antich à l’âge de 24 ans  en mars 1974 ; cette vieille carne de Franco en train d’agoniser avait refusé  la grâce que  le  monde entier réclamait pour ce  jeune anarchiste.

9- Je me souviens de ce  mois d’août 1968  où la radio France Inter diffusait en boucle la Moldau de Smetana alors que  les chars russes écrasaient  la Tchécoslovaquie. Mon père m’avait appris en classe tous  les détails de ce  poème symphonique à la gloire de  la Tchécoslovaquie.

10- Je  me souviens de ce dimanche 27 octobre 2002 alors que  je courais dans  les causses pour  la course des Templiers. Malgré la beauté des  paysages, je ne  pouvais  ne  pas  m’empêcher de  penser aux otages de ce théâtre à Moscou. Ce  n’est que  le  lendemain, en quittant Nant que  j’ai appris à la radio de  la voiture les détails de  l’assaut tragique où les  otages furent asphyxiés et les  membres du  commando tchétchène abattus.

11- Je me souviens  de cette rentrée de septembre 2004. En voyant  mes  propres élèves s'ébattre dans  la cour d’école ce 4 septembre, je  ne  pouvais pas  m’empêcher de songer à ces autres élèves allongés à jamais dans  une autre cour d’école,  à Beslan.

12- Je  me souviens, bien sûr, comme tant d’autres de  ce 21 juillet 1969 où, au milieu de  la  nuit, toute  la famille s’était  installée devant  la télévision pour guetter  l’instant  où Neil Armstrong allait  mettre  le  pied sur  la  Lune. Je revois cette  interminable image  du  morceau du L.E.M. avec  les  barreaux de  l’échelle. Il a fallu attendre  longtemps avant d’apercevoir  le  pied de  l’astronaute sur  les barreaux.

13- Je me souviens de  l’éclipse totale de soleil du 11 août 1999. J’étais sur  les falaises au nord d’Etretat pour assister au phénomène. Il y avait  là une foule  immense. Quand  le soleil disparut et que  l’obscurité arriva, la température chuta, on vit  les vaches dans  le champ  proche se diriger vers l’étable et surtout il y eu un grand silence.

14- Je  me souviens du 21 mai 1981, vers 20h,  de retour de Paris  où nous avions effectué  une visite chez des cousins, Mireille et moi  étions sur l’autoroute peu avant  la barrière de  péage de Saint-Arnoult quand la radio a annoncé  la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle.

15- Je  me souviens du  nom du négociateur nord vietnamien, Le Duc Tho et du  lieu des  négociations  avec Kissinger  à Saint-Nom-la-Bretèche pour mettre fin à la guerre du Viet-Nam, au début des années 1970.

16- Je me souviens de Louis Washkansky, le  premier greffé du cœur  par  le professeur Barnard en 1967. Il avait survécu un peu moins de 20 jours. Une  image de  la télé avait  montré  la foule assemblée devant l’hôpital du Cap et, parmi cette foule, la  présence incongrue de Françoise Hardy ! Le second greffé  fut  un dentiste Philip Blaiberg.

17- Je me souviens lorsque  j’étais  militaire à la BA 105, en 1977-1978, je consignais entre autre travail, les bons d’essence des avions, et en particulier ceux du DC10 chargé de  la surveillance électronique au-dessus de  l’Afrique. Mais cet avion était aussi utilisé  par Giscard  lorsqu’il partait discrètement pour aller chasser en Afrique, notamment en Centrafrique ! Je  m’amusais alors  à suivre ces  périples grâce aux bons d’essence délivrés  sur  les aéroports africains.

18- Je me souviens de  la  prise d’otage des athlètes  israéliens aux J.O de Munich en 1972. Alors que  la fin des événements  pouvait faire espérer une  issue  heureuse, ce fut  le drame. Par  la suite, bien plus tard, j’appris que cela avait été du à l’impréparation, l’amateurisme de  la  police allemande.

19- Je  me souviens de  mon  prof de  Français au collège en ce  mois de  juin 1968 qui avait pris  l’habitude  de  nous parler assis sur un coin de son bureau !

20- Je  me souviens de l’extraordinaire, l’incroyable parade de Jean-Paul Goude  à Paris pour célébrer le bicentenaire de  la Révolution Française et de  la chanteuse Jessye Norman, drapée dans  un drapeau français, chantant  la Marseillaise sur  la  place de  la Concorde.

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