Par Mustang - 19-09-2011 22:59:36 - 5 commentaires
A fonds de caisse
Les deux dernières semaines, avec les nombreuses réunions préparatoires, ont été fébriles, outre bien sûr la rentrée des classes. Depuis le début de la semaine, Yves, par courriel, nous informe de la progression des inscriptions. Comparativement à l’an dernier, nous sommes largement au-dessus et comme Yves le précise, avec près de 50 % de nouveaux. La météo pour ce soir est bonne même si ce matin, une grosse averse orageuse est tombée sur la ville. Je suis passé mercredi à la banque chercher l’argent pour les primes et les fonds de caisses que j’avais demandés. Pendant que le comptable compte les billets devant moi, la directrice vient me faire la bise ! Euh, oui, c’est une copine ! Cette année, les primes pour les coureurs seront en espèces. Les deux années précédentes , je devais préparer 60 chèques avec les noms des bénéficiaires au dernier moment, dès que les résultats sortaient. Mais, pour ces deux années, les classements ont été modifiés suite à des erreurs : en effet, les Galopades comportent deux courses, un 6 km et un 12 km et il y a toujours des coureurs inscrits sur le 12 qui bâchent au premier tour et rentrent vers la ligne d’arrivée malgré la vigilance des signaleurs. Ce qui fausse les résultats ! Panique quand il a fallu refaire les chèques ! Je ne voulais plus connaître ce stress, c’est pourquoi les primes seront en espèces, placées dans des enveloppes que j’ai imprimées avec juste le logo de la course, le numéro de la course et la place du coureur. Pour ma comptabilité, j’ai préparé quatre feuilles d’émargement pour les différents classements, les 20 premières femmes et les 20 premiers homme au scratch pour le 12 km, et les 10 premières femmes et les 10 premiers hommes au scratch pour le 6 km. Les coureurs récompensés n’auront qu’à inscrire leur nom et à signer dans la case correspondante à leur place ! Nous nous sommes retrouvés tous mercredi en fin d’après-midi pour préparer le cadeau pour les coureurs. Le CA avait décidé d’offrir une lampe frontale aux coureurs. Personnellement, ce choix ne m’emballait pas du tout, étant très dubitatif sur la qualité de la lampe made in China et aussi sur le coût de l’opération par rapport au prix de l’engagement, 5 € ! ( et je paie également l’envoi du journal à chaque participant !!). Toujours est-il que nous sommes tous là avec 1 000 lampes et 3 000 piles ! Sortir la lampe de son emballage, retirer le boitier, placer les 3 piles, revisser le couvercle, vérifier la lampe, la remettre dans son étui ; 1 000 fois ! Allez un petit Picon bière pour faire passer tout ça ! Avec Gérard, je discute au sujet des lots offerts par les sponsors qui seront attribués au sort. Là encore, cette année, on change. Les coureurs gagnant un lot auront leur nom affiché à l’issue de la course. J’ai sélectionné une quarantaine de numéros de dossard au hasard ; dès que le secrétariat aura bouclé les inscriptions et m’aura donné la liste des engagés, j’inscrirai les noms des gagnants d’après leur dossard sur une affiche ! Pour les quatre coupes de la caisse d’Epargne, j’ai fait faire 4 plaquettes Galopades du Patrimoine -Alençon-16 septembre 2011 à coller sur le socle. Mais Gérard m’annonce que le Conseil Général, la mairie d’Alençon et notre sponsor Orne-Hebdo offrent également des coupes. Certes, ils ont apposé leur plaquette respective mais je souhaite qu’elles aient également la plaquette des Galopades. Demain, mon épouse ira chez l’imprimeur en faire faire en urgence 8 autres ! Ce même jeudi, une équipe est partie avec les camions de la ville pour placer plus de 600 barrières sur le parcours. Depuis le début de la semaine, d’autres équipes se sont répartis les quartiers concernés par la course afin de glisser dans les boîtes aux lettres un courrier annonçant la course et la gène occasionnée par le blocage de la circulation, ce qui doit représenter entre 3 000 et 5 000 tracts ! Zut, on apprend que la pharmacie de garde est dans le périmètre de la course ! Oh, ça va être chaud dans ce secteur demain ! L’an prochain, prendre contact avec le conseil de l’ordre des pharmaciens afin qu’il choisisse une pharmacie extérieure au périmètre de la course.
dans le Conseil Général - photo 2010 Pascal Quittemelle
Vendredi, le grand jour ! Ce midi, Yves est passé à la maison prendre les fonds de caisse de la buvette et des inscriptions. A 16h30, Je quitte fissa mes 32 élèves sur mon vélo et file rentrer chez moi. Je récupère les plaques pour les coupes, les 100 médailles que j’ai préparées la semaine dernière pour les gamins, mon chéquier et la chemise récompenses avec les enveloppes, certaines bien garnies ! Je prends la voiture car ce soir je dois ramener le vélo de mon épouse qui se rendra à la course avec ! J’arrive à la halle aux Toiles. L’atmosphère est calme. Chacun est à son poste, les inscriptions, le retrait des dossards, la remise des lots. Pour l’instant, pas de bousculade. Par contre cela s’affaire sur le parvis. Le podium est installé, les stands sont montés. Le gars de la sono est à son affaire, en plus, il a installé un écran géant afin de passer en boucle les photos de l’an dernier et les logos des partenaires. Au dernier pointage, nous en sommes à plus de 600 inscrits. Je place les plaques sur les coupes, je prépare mes papiers. Les signaleurs arrivent les uns après les autres pour prendre leur dossier et leur casse-croûte. Bernard est en pétard car le gars qui devait amener les panneaux rouge/ vert est en retard. Marc, un jeune du club, vient me proposer son aide. Je l’embauche pour placer les dernières banderoles sur les barrières. Sur la place, Franck et son équipe installent l’arrivée avec trois couloirs plus un pour les navettes. Il craint manquer de barrières ! Gérard est déjà à la manœuvre au micro pour présenter l’épreuve. De minutes en minutes, l’affluence gagne en importance. Beaucoup de têtes connues qu’il convient de saluer. Bientôt 19h, mon portable commence à sonner pour les doléances des signaleurs ! Au Pont Neuf, il manque des barrières ! Je cours voir Bernard pour lui expliquer la chose ! Hou, pas le temps ! Bon ! Je conseille au gars de mettre de la rue balise. Il n’est pas convaincu, faut dire que c’est une sortie de parking. Finalement, on vient me dire que les barrières sont placées derrière la cabine téléphonique. Je rappelle le signaleur pour le lui dire, il ne les avait pas vues ! La circulation n’est pas encore bloquée, tout à l’heure, à 19h30 ce sera chaud. Tout le centre d’Alençon sera fermé ! Didier m’appelle, il n’a pas les tables pour le ravitaillement au parc des Promenades ! Effectivement, je les vois sur la palette le long du mur de la Halle aux Toiles ! Pas grave, il revient avec sa remorque. Pendant ce temps, je trouve des bonnes volontés pour amener les tables au plus près de la rue. L’arche d’arrivée est maintenant gonflée. Yves et Laurent craignaient que les gens ne se soient tous inscrits en avance pour éviter la cohue des derniers moments mais à voir le hall des inscriptions bondé, ils peuvent être rassurés. On réclame des stylos pour remplir les bulletins. Je pille la trousse de Gérard. Les connaissances me demandent un coin pour planquer leur sac ; allez, sous le comptoir ! Franck, au début, coupait un coin du dossard avant de remettre la lampe mais maintenant, il part au plus pressé, c’est juste un coup de marqueur rouge ! Je vais dans la salle dédiée à l’accueil des signaleurs prendre un sandwich.
Voila Didier et sa remorque qui se gare en vrac dans la rue. On charge les barrières dans la remorque. La circulation n’est pas encore arrêtée mais le cours Clémenceau est rempli de coureurs qui s’échauffent malgré le passage de voitures. Un jazz band met de l’ambiance sur le parvis. 19h30, je vais voir où en sont les inscriptions. Ils en sont aux numéros 900 ! La foule est compacte. 19h40, le cours Clémenceau n’est pas encore fermé. Des voitures essaient cependant de passer malgré la foule. Voilà le dernier bus. Vite, on place les barrières pour fermer le passage.
19h45, les enfants se préparent pour leur course. En première ligne, beaucoup de maillots jaune et noir du club. Je prends des photos mais le manque de lumière ne permet pas de prouesse de ce côté-là. Franck et Thomas se placent devant avec un ruban pour calmer les ardeurs des plus véloces pour les premières centaines de mètres. Le nombre de gamins me semble important. Pourvu que j’ai commandé assez de médailles ! Les voilà qui s’élancent, c’est la bousculade, un du club se fait bousculer et tombe à terre, la masse du peloton lui passe dessus. Les premiers ont vite fait de parcourir la boucle de 1,6 km. Ça arrive très vite place Poulet-Malassis. Les minimes et les cadets du club qui vont s’aligner sur le 6 km encouragent les jeunes. Je leur tire le portrait !
Je rejoins la ligne d’arrivée. Les enfants continuent à arriver, je regarde inquiet les deux bénévoles qui remettent les médailles. Le dernier enfant arrive, ouf, il a sa médaille. Il en restait 9 !
Les officiels arrivent. Gérard les accueille, quelques poignées de mains. Je remonte le cours Clémenceau vers la place Desmeulles pour effectuer quelques photos. Michel et son Harmonie sont installés sur le podium. Ils vont accompagner les efforts des coureurs avec des musiques bien rythmées durant différents les passages qu’ils vont accomplir devant le podium !
nos vaillants musiciens avec leurfrontale!!
Wilh de NCAP est sur le terre-plein central. Il est sans illusions mais va quand même tenter de faire des photos. Il est passé 20h. Ils ont du partir ! Les voilà qui arrivent. En première lignes les maillots vert de l’Intrépide de Pré-en-Pail. Derrière, c’est le flot, près de 900 coureurs ! Beaucoup de figures familières dans cette foule en mouvement. Ils tournent à droite dans la rue de l’Ecusson pour effectuer la petite boucle qui les fait passer par le petit parc de Cerisé puis le Conseil Général dont ils vont traverser le bâtiment central de part en part ! Soudain, une voiture quitte le parking, j’alerte Jean-Marie qui siffle tout ce qu’il peut pour faire déguerpir cette voiture inopportune. Ouf, elle quitte la place et voici à nouveau le peloton ; l’avranchais Arnaud Décerois est déjà aux commandes, dans sa foulée, Guillaume Catois, Barthélemy Foubert, Laurent Brochard et le caennais Abdelmajig Mehir, vice-champion de France de cross 2010, est en embuscade. Ils sont passés.
Le flot continue de s’écouler sous les vivats de la foule. Ces galopades sont une authentique course populaire. Il suffit de regarder cette foule bon enfant où chacun court à son rythme, s’interpelle, s’amuse en traversant de part en part des bâtiments emblématiques comme le Conseil Général, la Préfecture, la Halle au blé, le musée, en parcourant les quartiers typiques et les parcs de la ville. Ce sont bien les Galopades du Patrimoine !
à l'entrée de la préfecture: photo 2010 Pascal Quittemelle
Je file vers le QG pour récupérer le listing des engagés. 894 noms ! Je m’installe dans un coin. Je feuillette le listing afin de mettre un nom sur mes 38 dossards retenus. Cependant, je dois effectuer des ajustements ! J’ai des abonnements à un club de remise en forme d’Alençon. Ça ne de sens que pour des locaux ! Je m’aperçois que mon tirage comporte trop peu de femmes ! Je relève le nom de la féminine le plus près du dossard retenu initialement. Je m’énerve un peu. J’entends Gérard commenter la course. Les premiers du 6 km en terminent déjà ! Mince, je n’en verrai rien ! J’attrape le Paperboard et commence à écrire la liste des gagnants. Zut, pas assez de place pour tous les noms, je recommence. Que c’est dérisoire ! Et les coureurs continuent d’arriver… je vais placer mon tableau sur le podium. Gérard n’aura qu’à nommer les gagnants. Le parvis est envahi par la foule, le hall également. Les visages sont rayonnants.
Arnaud Decéroit (577), suivi de Guillaume Catois (826)
Le plus dur reste à accomplir : établir le palmarès ! Yves reçoit les premières réclamations. Je descends au sous-sol où s’active l’équipe avec les ordinateurs et les premiers résultats. Ça n’a pas manqué, des coureurs inscrits sur le 12 km ont bâché à la sortie de la Préfecture où s’effectue la séparation des deux courses : ceux du long poursuivent à droite vers le Conseil Général qu’ils traversent pour la seconde fois mais dans l’autre sens, et ceux du 6 km à gauche pour rejoindre le Cours Clémenceau et la ligne d’arrivée ! Malgré la vigilance des signaleurs à l’affut des dossards blancs, certains sont passés ! Ils en arrêteront cependant quelques uns dont le dossard sera retiré. Bien sûr, ils ont un temps canon. La commission des arrivées examine avec soin cette situation. Impitoyablement, ces coureurs sont éliminés du classement. Il ne s’agit pas de trainer. Il ne faut pas faire attendre ni les coureurs, ni les officiels. Voilà, la liste est prête. Je rejoins Gérard sur le podium avec mes enveloppes. Gérard est un vrai pro, il anime toutes les courses de la région et d’ailleurs, entre autres, les Courses de la Liberté, le marathon de La Rochelle, les 20 km de Paris… C’est parti. Les officiels nous ont rejoints. Conseillers généraux, maire, adjoint. Je distribue au fur et à mesure aux élus les enveloppes numérotées des récompenses. L’ambiance est détendue. Gérard commence par le podium du 6km, les 10 premiers hommes puis 10 premières féminines. Je fais circuler ma feuille d’émargement. C’est le tour du 12km, les 20 premiers hommes par fournées de 10, itou pour les 20 féminines. Mine de rien, j’ai une belle collection d’autographes avec deux champions du monde, certes en cyclisme, Laurent Brochard et Laurence Leboucher. L’ukrainienne Matvitchuk parle à peine anglais mais on se comprend. Les officiels continuent à remettre coupes et enveloppes. Ils ont un mot pour chacun des champions. Au dernier moment, avant la remise des récompenses du 12, Yves est venu nous trouver pour signaler une dernière erreur sur le classement. Une paille, c’était le 5e qui était passé à la trappe ! Les lots du tirage au sort sont distribués mais pas tous, beaucoup de coureurs sont repartis rapidement. Il faudra encore trouver autre chose !
Voilà, la place se vide, il est passé 22h30 mais il reste cependant beaucoup de boulot. Les services de la ville s’activent pour dégager le parvis. Dans les salles, il s’agit de tout ranger. C’est un peu désolant, cette vision de champ de bataille. On nous propose une bière à la buvette qui va fermer ! Chacun s’active avec son matériel à déménager. Mais tous affichent une satisfaction de bon aloi avec cette réussite. Les premiers retours des incidents avec les signaleurs ne sauraient ternir la fête. Plusieurs procès-verbaux ont été dressés qui seront suivis d’un dépôt de plainte contre des automobilistes trop vindicatifs ! Je récupère les caisses. Demain je mettrai près de 6 heures à endosser 453 chèques et à établir les bordereaux de dépôt, et à compter les espèces !
Il est passé minuit, je téléphone à ma tendre pour savoir où en sont les opérations avec les amis qui fêtent la course chez Françoise à deux pas de là. C’est bon, je les rejoins à pied. Ils sont assis autour d’une grande tablée chargée de victuailles et de bouteilles. Je ne dis rien de l’ambiance, elle se devine ! La fête se terminera vers 2h30 du matin.
Je continuerai avec la course à pied dimanche avec Mireille, en restant sous la pluie pendant 3 heures à photographier les coureurs du trail d’Ecouché pour NCAP ! Vive le sport ! Vive les bénévoles!!
pluvieux à Ecouché ce dimanche!!
Billet précédent: Une balade pyrénéenne
Billet suivant: Il faut les châtrer !
5 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 20-09-2011 à 08:00:58
Toi et toute l'équipe pouvez être fiers de votre réussite. Vous avez créé une belle course populaire.
Ton récit m'a rappelé mes 6 ans d'organisateur aux Foulées de Montsort où on connaissait le même genre de problèmes, toutes proportions gardées (avec seulement 200 coureurs, c'est moins compliqué).
Vive les bénévoles, vive le Mustang !
Commentaire de robin posté le 20-09-2011 à 09:06:06
C'est vrai : vive les bénévoles !
Au trail des marsouins, je n'ai entendu que des éloges sur ces foulées du patrimoine .
Commentaire de Le Loup posté le 20-09-2011 à 11:24:35
Un récit comme ça de temps en temps c'est bien... ça permait de se rendre compte (un peu) du boulot que ça représente d'organiser une course, même modeste. -Et si ça peut faire réfléchir certains avant de râler pour une babiole tant mieux !-
Je suis (beaucoup) plus jeune que toi mais je ne t'arrive pas à la cheville pour le temps consacré, la motivation et le courage nécessaires à une telle entreprise : bravo Philippe !!! C'est grâce à des gens comme toi que des centaines (et des milliers avec les années qui passent) de coureurs prennent du plaisir. En leur nom merci...
Alors comme ça il y a un "Prize Money" aux Galopades du Patrimoine ??? Tu m'étonnes que tu as des champions du monde... C'est pour quand les Kenyans ? ;-) ;-) ;-)
Commentaire de RogerRunner13 posté le 21-09-2011 à 14:15:34
Pas de tout repos d'être bénévole et ton récit de l'autre côté de la barrière fait plaisir et démontre que sans les bénévoles et une équipe de passionnés nous n'aurions toutes ces belles courses, merci.
Commentaire de L'Dingo posté le 21-09-2011 à 19:58:58
Bon esprit le bénévolat ! :-))
au fait, les envellopes étaient elles dans des valises ( c'est tres tendance actuellement? , arff! ) ;-)))
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.